dangerous

48. never again ✔

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ʟᴇxʏ ᴊᴏɴᴇs✔

Flottant dans cette obscurité, je me sens étrangement légère, comme libérée de tout poids, de toute douleur. Un calme apaisant s'empare de moi, comme si les émotions elles-mêmes s'étaient dissoutes, m'abandonnant pour ne laisser qu'un silence infini.

Lentement, des images apparaissent, comme des éclats de lumière perçant l'obscurité. Je revois mon oncle, ses yeux effarés, et son dernier souffle s'éteindre sous mes yeux. Cette scène, d'une violence inouïe, devrait m'effrayer, mais, à ma propre surprise, c'est une étrange satisfaction qui m'envahit. Il ne peut plus faire de mal à Tyler. Ni à moi.

Un sourire se dessine sur mes lèvres, un sourire que je ressens, intense, même dans cet état d'étrange lévitation. J'ai affronté le monstre qui hantait nos vies, et pour la première fois, je me félicite de ce que j'ai accompli. Ce souvenir, si sombre soit-il, est devenu une victoire, un acte de survie.

J'entrouvre doucement les paupières, laissant la lumière pénétrer progressivement. La pièce se dessine autour de moi, et je reconnais les murs blancs, l'odeur aseptisée... une chambre d'hôpital. Les souvenirs de la veille s'imposent lentement : la balle, la douleur, l'obscurité. Oui... tout me revient.

— Elle a ouvert les yeux ! s'écrie soudain une voix familière, résonnant bien trop fort à mes oreilles fragiles.

Je grimace, tournant la tête avec précaution pour voir Laura, qui me fixe avec un sourire débordant de soulagement. À ses côtés, Sara et Louise m'observent aussi, le regard empli d'inquiétude mêlée de tendresse.

— Vous êtes obligées de gueuler ? je marmonne, un grognement teinté d'agacement.

Les filles, sans prêter attention à mon mécontentement, se précipitent vers la porte. Elles reviennent presque aussitôt, escortant un docteur qui entre avec un air sérieux, ses lunettes légèrement penchées sur son nez.

— Bonjour, mademoiselle Jones, commence-t-il, en me regardant avec attention.

Je lève faiblement une main pour le saluer, sentant mes forces me manquer pour répondre verbalement.

— C'est un véritable miracle que vous ayez survécu, continue-t-il avec un sourire en coin. La balle est passée près, mais elle n'a touché aucun organe vital.

— Je suis ici depuis combien de temps ? je parviens à demander, la voix rauque, presque méconnaissable.

Le docteur me lance un regard compatissant avant de répondre, d'un ton mesuré.

— Deux semaines.

— Deux semaines ?! je m'exclame, la surprise me faisant redresser brusquement dans mon lit.

— Doucement ! s'écrie Sara, s'approchant rapidement pour poser ses mains sur mes épaules, m'empêchant de faire un geste de plus.

Ma respiration s'accélère, mon esprit tentant de comprendre comment j'ai pu rester si longtemps dans l'ombre de ce monde. Mon regard se pose sur mes amies, cherchant des réponses plus pressantes.

— Et Tyler ? je demande, l'urgence transparaissant dans ma voix, le besoin vital de savoir si lui aussi est en sécurité.

Louise annonce la nouvelle avec une voix douce mais teintée de tristesse.