L'héritière, Le Parfait Mélange

Chapitre 22

Je marche à pas hésitant sur le parquet qui ne cesse de craquer sous mon poid. J'observe les murs et les recoins de cette vieille baraque illuminée par la seule lumière de la lune. Sur les murs se trouvent des pictogrammes de toutes sortes, mais tous dessinés avec du sang.... je crois... mais vu l'odeur c'est très certainement cela. Je continus d'avancer et je tombe sur une femme. Non... ce n'est pas une femme... C'est moi. Je me tiens debout les doigts pleins de sang, mon sang. J'ai les avants bras ouverts. Je crois que c'est "moi" qui ai dessiné ces pictogrammes sur les murs. J'ai l'air effrayée, mon corps est couverts d'hématomes et de blessures. Je me tourne vers... moi... C'est dur à l'expliquer... nous nous regardons mais elle, ses yeux prennent soudainement une teinte orangée comme les femmes de la pièce noir. Elle ouvre la bouche sans doute pour m'avertir de quelque chose mais elle est coupée dans son élan par un monstre dans son dos qui lui tranche la gorge. Une douleur intense me prend le cou, j'ai l'impression qu'il m'a tranché la gorge à moi ! Le cou de mon autre moi se met à rejeter des litres de sang, son corps s'effondre au sol. La bête s'enfuit et je tombe sur les genoux en me tenant le cou qui n'a absolument rien. La respiration saccadée je ferme les yeux pour me concentrer et sortir de ce cauchemar.

Au bout de quelques seconde j'entends le bruit d'un petit objet s'écraser sur le sol. Mon cou ne me fait plus mal et je suis bel et bien sur mes pieds et non pas sur mes genoux. J'ouvre les yeux rapidement pour constater que le tableau d'ardoise n'est pas emplis de formule mathématiques barbantes mais plutôt d'un dessin à la crai. Je recule d'un pas pour admirer ce... chef d'oeuvre ! Ce n'est pas du tout mon style de dessin, ce dessin est tellement bien réalisé ! Il représente la scène que je viens tout juste de voir, moi aux pieds d'un énorme monstre. Je me tourne vers ma classe qui me regarde avec de gros yeux. Je sens soudain mon corps trembler et mes joues humides. Je pose le bout de mes doigts sur celles ci et constate que je pleure. Merde. La honte ! Je jette un regard au professeur me fixe avec stupeur, au groupe qui eux aussi ont l'air surpris... Je n'arrive pas plus à faire face à cette situation et sors de la classe en courant.

-Qu'est-ce que c'était encore que ça ?!

Dis je tout en courant et tentant désespérément d'essuyer mes larmes qui ne veulent plus s'arrêter.

J'ai vu... ma mort.. J'espère au plus profond de moi que ce n'est pas une sorte de prémonition...