Chapitre 42

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Mes bras sont presque entièrement guéris et j'en suis aussi surprise que la proviseure. Elle attrape mes poignets, les tournent et les retournent cherchant la moindre trace de mon mensonge mais après quelques seconde elle se voit obligée de se résigner.

-Bien, je te crois. Donc tu as simplement eu un coup de fatigue ?

Je confirme d'un mouvement de tête encore sous le choc mais je me reprend vite pour que Madame Martin ne se doute de rien.

-C'est vrai que tu habites loin et que tu dois donc te lever tôt pour venir mais remédis y vite. Couche toi plus tôt, trouve un meilleur moyen de venir mais ne sois plus en retard à tes cours à cause d'une micro sieste.

Elle me regarde avec sévérité en disant cela et même après. Ce n'est que lorsque j'acquiesce que son expression devient moins rigide.

-Et, avant d'être proviseure j'ai été la psychologue du lycée alors si tu as besoin de parler surtout n'hésite pas à venir ici.

Je opine du chef à plusieurs reprises, me lève et sors quand elle m'y autorise.

Je ressors de son bureau encore un peu sonnée. Ça paraît logique que ce soit du à ma nature de loup que je n'ai plus ces cicatrices mais ça m'inquiète de plus en plus cette situation. Je sens une puissance m'envahir, bien trop puissante pour que j'arrive à la gérer alors que je viens d'apprendre qui je suis. Je dois voir Amadeous à tout prix, je dois m'entraîner, je dois...

La panique me prend. Je marche à toute vitesse dans les couloirs mais très vite ma marche se transforme en course frénétique. J'ouvre les portes du lycée, produisant un son assourdissant. Il n'y a pas un chat. Je continue de courir, j'entre dans la forêt et continu ma course jusqu'à être à tel point épuisée que la panique me lâche. Exténuée et le souffle court, je m'appuie contre un arbre et me laisse glisser en tentant de reprendre une respiration normale. Le vent frais s'écrase sur ma peau. La sensations de surplus de puissance m'a finalement quitté.

Je ferme les yeux, doucement et la respiration saccadée. Le calme me revient peu à peu et alors que mon esprit commence à s'éloigner une image parvient jusqu'à mon cerveau et se grave sous mes paupières. C'est une souche d'arbre, enfin, cette souche est floue, ce n'est pas l'élément important de l'image. Non, c'est un autre arbre, un arbre avec un pentagramme qui est parfaitement nette.

J'ouvre les paupières immédiatement et alors la suite de chiffre me revient en mémoire. Des coordonnées. C'est évident maintenant. J'attrape mon téléphone. Fort heureusement pour moi je capte. J'entre les coordonnées qui n'ont pas quitté mon esprit dans le GPS de mon téléphone et suis le chemin qu'il m'indique. Au bout de 30 minutes de marche dans la forêt je tombe sur l'endroit qui est apparut derrière mes paupières un peu plus tôt. J'avance jusqu'à l'arbre au pentagramme comme s'il m'attirait tel un aimant. Doucement je pose ma main sur le dessin gravé dans le bois sombre. Des voix s'élèvent près de moi et me chuchotent à l'oreille:

-Ton sang. Donne nous ton sang.

Comme si j'étais possédée je ramasse une pierre aiguisée sur le sol, me coup la paume de la main gauche avec et la pose de nouveau sur le bois. Un tremblement se fait sentir. L'arbre se coupe en deux soudainement et au milieu des deux parties je retrouve un livre ancien. Une phrase me vient alors en tête :

Chaque sorcière à un grimoire pour la guider.

L'héritière, Le Parfait MélangeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant