Chapitre 58

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Enroulée dans une couverture bien chaude ramenée de chez les Rotensky, j'attends patiemment et tremblante que Stiles arrive.

Après mon réveille, il y a de cela deux jours, j'ai très vite compris ce que mon action avait comme conséquence. Je suis tombée malade. Et ce n'est pas une petite maladie de rien du tout dont on guérit en quelques jours ou quelques semaines. C'est une maladie qui met ma vie en danger. Mon état va continuer de se détériorer jours après jours, jusqu'à ce que je ne puisse plus bouger et puis il faudra que j'arrive à passer la nuit, ce dans une torture infernale. Le seul moyen pour moi d'échapper à ce calvaire serait de trouver une énorme source de puissance dans laquelle je pourrais puiser. Ce qui ne risque pas d'arriver. En attendant je puise la force que je peux dans la nature et au travers d'ancien rites que je peux trouver dans mon grimoire. Mais au final, l'endroit le plus adéquat pour pratiquer ces rites et celui ou je peux trouver le plus de puissance magique qui me permet de tenir le coup c'est cet endroit. La vieille maison de mes ancêtres. J'espère pouvoir emmagasiner assez de forces pour tenir les quelques jours à venir. Depuis mon opération sauvetage la bête qui me recherche se rapproche dangereusement et je ne vais pas pouvoir la garder éloignée beaucoup plus longtemps. Je dois donc être capable de me battre face à cette bête avant que mon mal soit à son point culminant car c'est à ce moment que je serais la plus vulnérable.

La porte d'entrée s'ouvre dans un fracas suivi par des bruits de pas dans les escaliers.

Le voilà enfin, l'invité tant attendu. Il en a mit du temps.

Il me retrouve dans une chambre du haut. La chambre de mon ancêtre, Zelina. Le toit et les murs ne sont presque plus présents dans cette pièce, ce qui me permet d'admirer les étoiles et la forêt plongée dans le calme de la nuit.

Stiles débarque dans la chambre ouverte, attiré par le lien qui nous unis et dont je lui ai laissé l'accès. Contrairement à ce que j'imaginais il est venu seul. Je pensais qu'il aurait amener toute la meute, qu'il aurait au moins amener Scott avec lui pour tenter de me convaincre de les laisser m'aider. Mais il est venu seul.

Ses prunelles rencontre les miennes. Nous restons silencieux. Incapable de prononcer un mot. Et puis de toute façon, comment débuter une conversation après tout ce temps ? "Salut ça fait longtemps ! Comment ça va depuis que j'ai décidé de disparaître dans les bois ?" Non, je ne peux définitivement pas dire ça. Alors je reste muette, me contentant de me perdre dans son regard inquiet plus qu'en colère contrairement à ce que je pensais. J'ose esquisser un sourire mais il n'y répond qu'en fronçant un peu plus les sourcils.

Soudain, je suis prise d'une quinte de toux. Mon état se détériore encore. Je me penche en avant et crache le contenu de mes poumons, un mélange de sang et de muqueuse pulmonaire. Aussitôt Stiles se précipite à mes côtés, tapotant mon dos pour m'aider à faire passer tout ça.

-Wow Ana... On dirait que tu es mourante, murmure-t-il doucement en m'aidant à me redresser.

-Oui. C'est plus ou moins le cas.

Il me lance un regard désespéré, demandant silencieusement ce que je veux dire par là. Je lâche un soupire de résignation. Il a bien le droit de savoir, après tout sa vie dépend de la mienne.

-La magie a toujours un prix, Stiles. Pour des sorts simples et rapides c'est négligeable. Mais cette fois je suis allée trop loin. J'ai abusé de mon pouvoir, j'en ai trop demandé à mon corps, et maintenant j'en paie le prix.

Il écarquille les yeux semblant peu à peu comprendre ce que je veux dire par "être allée trop loin".

-C'est à cause de ce soir là. Quand tu as pris le contrôle de mon corps pour empêcher cette femme de me tuer. Mais pourquoi ? Pourquoi tu as fais ça si en contre partie tu dois subir cette torture ?!

-Pourquoi ? Parce que je ne voulais pas te laisser mourir.

-Tu aurais dû le faire. Regarde dans quel état tu es par ma faute.

Je reste abasourdie, les yeux grands ouverts. Comment peut-il penser une seule seconde qu'il aurait mieux valu qu'il meurt plutôt que je sois sur le fils du rasoir entre la vie et la mort.

-Jamais, je fais d'une voix étranglée. Jamais je n'aurais pu te laisser mourir ce soir là.

-Pourquoi ?!

-Parce que je t'aime ! je cris à bout de souffle.

Il tombe sur le cul, les yeux et la bouche grand ouvert. Il est complètement sonné par mon annonce et moi même je me suis surprise. Je ne voulais pas que ça sorte. Pas maintenant, pas ici. Mais c'est trop tard à présent. C'est dit et je ne peux pas reculer. Même s'il me rejette j'ai le devoirs d'être franche avec lui. Parce qu'il est celui qui fait battre mon coeur.

-Je t'aime Stiles, et te perdre aurait été beaucoup plus douloureux que ce que je subis maintenant.

Je cherche dans ses yeux la moindre trace qui m'indiquerait qu'il ressent la même chose. Mais deviner ce qu'il pense est trop difficile, à la place je préfère m'intéresser au lien qui nous unis. Je sens qu'il est troublé, plusieurs sentiments se mêlent, les miens, les siens. Je n'arrive pas à les différencier.

-Si je me retrouvais face à cette situation une nouvelle fois, sois certain que je referais exactement la même chose. Stiles, tu es l'une des premières personnes à être venue vers moi. Tu m'as aidée à me connaître et aider à accepter qui je suis. Tu m'as écoutée quand j'avais besoin de parler et tu m'as même servi d'oreiller quand j'avais besoin de dormir, je rappel en ricanant. C'était difficile de ne pas développer des sentiments pour toi.

Je me tais une seconde, sondant encore les profondeurs de ses prunelles, parcourant son visage, gravant chacun de ses traits dans ma mémoire.

-Le plus dur a certainement été de rester loin de toi. Tu m'as tellement manqué si tu savais...

Je n'ai pas le temps d'ajouter quoi que ce soit. Mes mots sont étouffés par les lèvres de Stiles qui m'embrasse avec force et passion. Ses mains sur mes joues il m'attire autant qu'il le peut contre lui. Au début je suis surprise, un peu désarçonnée même, mais après seulement quelques secondes je me laisse aller à cette ivresse de bonheur et d'envie qui me traverse. Je passe mes mains autour de son cou, le souffle court et le coeur battant. J'ai l'impression que mon coeur peut exploser d'une seconde à l'autre.

Doucement, Stiles décolle ses lèvres et plonge ses yeux dans les miens. Nous sommes tous les deux essoufflés. Je peux sentir son souffle caresser mon visage. Ses mains glissent de mes joues à mon cou, puis de mon cou à mes épaules, et de mes épaules elles dévalent mon dos pour finir leur course sur mes hanches.

-Je t'aime moi aussi, me souffle-t-il tout bas.

Le son de sa voix est une caresse à mon oreille. Je ferme les yeux, savourant chacun de ses mots, un frisson de plaisir me parcourant le dos. Est-ce qu'il sait quel effet il me fait ?

J'ouvre les yeux timidement. Il ne m'a pas lâché du regard une seule seconde.

Mes prunelles se posent sur ses lèvres. J'ai envie de les embrasser, de les dévorer. Et je pense qu'il a ressenti la même chose que moi car la seconde d'après nous sommes repartis pour un baiser passionnés, nos deux corps collés l'un a l'autre comme s'ils ne formaient plus qu'un. Nos souffles se mêlent et bientôt nos langues se trouvent pour débuter une danse lascive à en perdre haleine. Il me pousse contre le sol, pesant de son poids contre moi alors que l'éternité passe pendant notre baiser brûlant de désir. Je n'ai plus l'impression d'être malade. Au contraire, j'ai bien l'impression de retrouver un peu d'énergie.

Nous passons la nuit dans une étreinte passionnée, vivant notre amour et nos passions sans penser au lendemain et à toutes les épreuves qui nous attendent.

L'héritière, Le Parfait MélangeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant