Je déteste t'aimer. (Tome 1)

🌻vingt-sept🌻

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J'observe effarée les nombreux couverts sur la table. Nom d'un chien! Depuis quand a-t-on besoin d'autant de couteaux, fourchettes, cuillères, plats et verres pour manger? Je ne comprendrai jamais le fonctionnement des riches. Franchement c'est abusé là, et je n'arrête pas de me tortiller sur ce siège nerveuse, mal à l'aise. Je ne suis clairement pas dans mon élément. AU SECOURS!

__ Alors Catalia, dites-moi d'où vous venez, et ce que font vos parents dans la vie, m'intime Horacio le père de Trent.

Je plonge mes prunelles noires dans les siennes, et cille plusieurs fois. J'inspire doucement et cramponne mes mains aux accoudoirs de mon siège. J'ai l'impression de traverser un scanner à rayons-X, et son regard froid me fait déglutir. Je déteste ce genre de moment, où les gens me posent tout un tas de questions concernant mes origines, ma vie. Ça m'énerve. Mais pourquoi ne peuvent-ils pas souvent se la fermer et faire comme si tout allait bien? Et puis qu'est-ce qui m'a pris de me ramener dans cette baraque comme une jolie petite fleur? Merde. Je suis dans une mauvaise situation.

Mon regard fait des va-et-vient entre le père qui me fixe comme s'il allait me manger toute crue, la belle-mère qui a les yeux rivés sur une tablette, et le fils qui m'observe avec cette même expression impassible qui me donne l'envie de lui en foutre une dans les parties intimes. Bordel pourquoi suis-je venue ici?

__ Je...je viens de Brooklyn et...je ne vis pas avec mes parents plutôt avec ma tante.

J'ai du mal à articuler. Ça ne va pas le faire. J'ai l'impression d'être sur le devant d'une scène et que plusieurs paires d'yeux me fixent juste pour me déstabiliser. Mince.

__ Et que fait votre tante dans la vie?

__ C'est une employée de ta banque papa, elle s'appelle Victoria Cruz, réplique Trent avec nonchalance.

__ Vraiment?

J'acquiesce furtivement en avalant difficilement ma salive. La présence du père de Trent me met très mal à l'aise, pire me fout les jetons. Je l'ai dis, il dégage une aura de froideur, et malgré sa petite taille, le magnétisme qui l'entoure impose le respect et la vénération de toute personne. C'est un homme sacrément influent, et richissime. Normal que je me sente comme un lapin pris entre les phares d'une voiture.

__ Et alors où sont donc vos parents? Insiste-t-il.

Mon estomac se contracte et je suis certaine que mon expression effarée n'échappe à personne. Pourquoi il insiste avec ces questions? Ne voit-il donc pas ma gêne? Mince. C'est pas possible d'être aussi curieux. Moi je me fiche pas mal de savoir qui étaient ses parents, et combien il gagne environ par jours.

Je tente un regard vers Trent qui me considère calmement. Pouce et index calés contre son menton et sa tempe. Il m'énerve avec ce faciès si calme et détaché de tout. Mais je vois bien que lui aussi est intéressé par la situation.

__ Mon père est...mort et ma mère est à l'étranger, mens-je facilement en soutenant son regard.

Ne jamais dévier le regard alors qu'on ment. Première règle.

__ Je suis désolé pour votre père, présente Horacio sans émotion dans la voix.

Je parie qu'il se contente de le dire comme une formalité mais en réalité il n'en a rien à foutre que j'aie perdu mon père. Ce qui est faux pour commencer. Ce trou du cul peut bien être en enfer, je m'en contrebalance.

__ Et que fait votre mère à l'étranger?

Ferme ta putain de gueule!

__ Oh un peu de tout, c'est une femme d'affaires donc elle voyage un peu partout. Je ne m'intéresse pas vraiment à ses affaires.