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J'enfourne un petit morceau de pomme sautée tout en gardant les yeux fixés sur mon téléphone. Je n'avais encore jamais porté autant d'intérêt à un simple smartphone qu'en ce jour. Depuis que je me suis réveillée, je n'ai pas arrêté d'échanger avec les autres, et je me tape des fous rires en répondant à chacun de leurs textos.
Je fais aussi plusieurs tours sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, Instagram et le blog du lycée. Ce n'est même plus une surprise de constater que l'échange coriace que j'ai eu avec Heather circule sur les réseaux sociaux, et le nombre de vues ne fait que grimper.
Malgré moi je fais défiler les commentaires qui sont absurdes les uns des autres. Je clique sur la vidéo et la regarde...encore. Je ne voulais pas montrer cette facette de moi. Celle de la fille belliqueuse qui perd son sang froid, et qui se jette dans la fosse aux lions avant de penser aux conséquences. Malgré tout, il fallait que j'instaure des limites entre Heather et moi. Elle ne pouvait pas m'offrir son forfait de méchanceté gratuite, sans que je ne lui renvoie l'ascenseur. On ne s'en prend pas impunément à moi. Elle aurait déjà dû se faire une idée.
Par chance, je ne reverrai pas sa tête avant une semaine, étant donné que nous avons eu un court délai de congés pour fêter thanksgiving.
Je sursaute au moment où la porte d'entrée claque. Des pas martèlent le plancher, et quelques instants plus tard Vicky fait son apparition dans la cuisine.
__ Bonjour mon sucre bien dormi? S'enquiert-elle en déposant un baiser sur mon crâne.
Avant je me serais braquée suite à cette marque très démonstrative d'affection, sauf que ce n'est plus le cas. J'ai appris à m'habituer au côté affectueux de Victoria.
__ Oui, dis-je en hochant la tête.
Je l'observe déposer plusieurs sachets sur le comptoir. Elle est donc partie faire des courses. Ça explique pourquoi quand je me suis réveillée, je ne l'ai pas trouvé.
__ C'est bien, je suis allée faire un tour dans ta chambre et j'ai vu que tu dormais comme une masse, alors je n'ai pas voulu te déranger, explique-t-elle en sortant des bouteilles de vin des sachets.
__ T'étais faire des courses?
__ Oui, sourit-elle. En fait comme nous sommes invitées chez les Grayson, on ne peut quand même pas se pointer sans ramener avec nous un petit présent. J'ai fait toutes les épiceries du coin pour trouver de bonnes bouteilles de vin.
Je continue de manger distraitement, puis m'empare d'une bouteille pour lire les inscriptions.
__ Château Fonroque 2007, c'est un vin français ça non? Demandé-je perplexe en fronçant les sourcils.
__ Oui oui c'est un grand vin de bordeaux âgé de dix ans, commente-t-elle enthousiaste, c'est l'épicier qui me l'a conseillé.
Je remets la bouteille à sa place, et termine de manger. J'attrape un verre que je remplis d'eau.
__ Au fait demain nous irons faire les boutiques pour te trouver une robe appropriée, ajoute-t-elle l'air de rien.
Je m'étouffe presque avec mon verre, et avale de travers.
__ Quoi? Fais-je en toussant, mais...j'ai déjà une garde robe. Tu ne te souviens plus quand tu m'avais forcé à faire les boutiques avec toi?
__ Tu n'avais pas choisi de robe, tu n'as que des jeans déchirés, des salopettes, et j'en passe. Aucun vêtement féminin, souffle-t-elle en pinçant ses lèvres, attends...ne me dis pas que tu comptais y aller avec un sweatshirt et un jean?
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Je déteste t'aimer. (Tome 1)
Roman pour Adolescents«Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons». "Catalia Cruz, ton cauchemar commence ici." Elle se balade avec un lourd secret et cette voix au fond d'elle qui ne cesse de l'incriminer, de la châtier, de la...