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__ Catalia Cruz.
Je bondis sur mes pieds avec une telle vivacité, que je ferme les yeux un instant, le temps de me stabiliser et chasser le vertige qui s’est faufilé sournoisement en moi.
__ Vous êtes libre, votre caution a été payée, m’informe le garde qui m’ouvre la cellule.
Mes épaules crispées atteignent le summum de la détente, et je ne retiens pas le long soupir de soulagement qui s’extirpe de mes lèvres.
Je suis libre. J’ignorais que ce sentiment pouvait être autant salvateur. Auparavant, ça ne me faisait ni chaud ni froid de passer plus de vingt-quatre heures cloîtrée entre quatre murs morbides, pourtant cette fois, les choses sont différentes. Extrêmement différentes.
Avant de m’en aller, je tchèque mes camarades de cellule. Malgré le côté taciturne que je leur ai livré, elles ont relativement été cool, et rien que pour ça, elles ont tout mon respect.
Le sourire de banane qui peint mon visage lorsque je découvre Trent à l’accueil, doit en dire long sur mes pensées. Je presse le pas et instinctivement je me jette dans ses bras. Il rigole doucement en resserrant un peu plus notre étreinte. Mes tympans accueillent avec allégresse son rire, ce son si mélodieux, tandis que je hume délicatement son odeur. Cette odeur…ce mélange musqué et rosé. Bon Dieu. J’ai l’impression de retrouver mon cocon protecteur, celui qui me protège de tous les dangers et maux dont souffre la terre. Je ne pense pas pouvoir m’en délecter. Elle s’insinue en moi, comme une drogue pure et brute qui me projette en un coup dans les nuages, à la limite du paradis.
__ Je t’ai tant manqué que ça? Se marre-t-il.
Il hume aussi mes cheveux, et je sens son cœur battre aussi vite que le mien. Après une éternité -ou pas-, je me détache à contrecœur de lui, et aussi à cause des regards inquisiteurs de tous ces policiers sur nous.
__ C’est toi qui as payé ma caution? Le questionné-je en reniflant.
L’air est humide. Dehors il pleut des cordes, et un frisson roule le long de mon échine.
Trent acquiesce en verouillant son regard perçant au mien. Je me mordille la lèvre en baissant la tête.
__ Merci.
C’est le moins que je puisse lui dire. Il ignore ô combien son geste me touche, m’émeut, me pique comme si j’avais piétiné des épines. Il n’avait pas à s’en charger, Vicky pouvait le faire. Mais égoïstement d’une part, j’avais plus confiance en lui qu’en n’importe qui. Je savais qu’il me sortirait de cette impasse, et bien sûr je n’ai pas eu tort de lui confier mon sort. Il ne m’a pas déçue.
__ Ça va? S’inquiète-t-il en m’observant.
Seules les gargouilles provenant de mon ventre lui répondent, et lui arrachent un autre rire. Léger, comme le son du vent qui tourbillonne autour de nous.
__ Bah je viens de passer vingt-quatre heures enfermée dans une cellule, alors je te répondrai après avoir pris une douche, et un repas. Bon, on peut aussi commencer par l’inverse hein, je n’ai rien contre.
Encore un autre rire. Ne t’arrête pas. Ce son est si pur, qu’on oublierait presqu’il sort du gosier d’un mec.
__ Veux-tu qu’on s’arrête quelque part pour que tu manges?
J’acquiesce sans tergiverser. Après que j’aie récupéré mes affaires, nous nous mettons à courir sous l’averse pour atteindre sa voiture. Une fois à l’intérieur, j’éclate de rire en nous lorgnant. Nous sommes trempés jusqu’aux os.
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Je déteste t'aimer. (Tome 1)
Teen Fiction«Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons». "Catalia Cruz, ton cauchemar commence ici." Elle se balade avec un lourd secret et cette voix au fond d'elle qui ne cesse de l'incriminer, de la châtier, de la...