- Ok, on se retrouve vers l'entrée du marché...
- Tu penses que vous arriverez bientôt ? Me demande Rosie dans le combiné.
- J'attends Amelia, et on part dans la foulée, donc dans une vingtaine de minutes maxi. Je dois te laisser, désolé, à tout à l'heure.
Je raccroche rapidement le combiné de la maison, après mes derniers mots.
Je préférais éviter au maximum les conversations depuis la ligne directe du chalet : même si je savais que la probabilité que le détraqué nous localise soit quasiment nulle, je préférais ne prendre aucun risque...et appeler d'une cabine téléphonique était une option bien plus sûre. Mais je ne pouvais pas vraiment l'expliquer à Rosie, ce serait l'exposer à une des raisons de notre présence et la mettre indirectement en danger.
J'enfile ma veste en cuir, tout en balayant la maison rapidement du regard.
Notre arrivée un peu précipitée avait presque mis de côté le lieu si spécial que je retrouvais.
Des souvenirs, des images étaient indissociables de ce petit recoin de Canada, ancré dans la montagne.
Mon regard se pose alors sur l'unique cadre photo de la pièce, présent dans une étagère installée dans le salon. Une photographie qui cristallise mon passé et l'homme que je suis...je profite de l'absence d'Amelia et je m'empare rapidement de ce cadre photo.
J'hésite quelques secondes puis je rejoins la cuisine et le range dans le tiroir qui n'était pas utilisé, laissé vide jusqu'alors dans le buffet.
Je retourne aussitôt dans le salon alors que je perçois des pas résonner dans l'escalier.
Et c'est une apparition blanche qui dévale les marches.
J'ai besoin de cligner les yeux plusieurs fois pour me convaincre qu'il ne s'agit pas d'un mirage ou d'une hallucination suscitée par la fatigue des derniers jours.
Mais au bout du troisième clignement d'yeux successifs, l'image se précise et se confirme sous mon regard...une robe de dentelle blanche si particulière, que je n'avais pas revue depuis de longues années.Qui habille parfaitement.....Amelia, les cheveux détachés et légèrement bouclés, tombant le long de ses épaules. Une silhouette, une robe qui m'a troublé au premier abord : les paroles de Rosie me reviennent instantanément en tête, la ressemblance encore plus frappante et troublante en la découvrant parée d'une des robes préférées de ma mère...
Je la parcours du regard et je découvre qu'elle a également enfilé des sandales compensées blanches : un look impeccablement assorti et qui me fait réaliser que la mode n'est qu'un éternel recommencement...les années 70 pouvant se mêler sans fausses notes au 21ème siècle.- Excuse-moi...j'ai pris un peu plus de temps que prévu...
Je l'observe toujours sans un mot, captivé par son image : elle était tout simplement magnifique.
Elle perçoit mon regard insistant, et se parcourt elle-même des yeux, plaçant son attention sur cette robe.- Euh...je...je n'aurais peut être pas dû...mais je n'ai pas grand-chose à me mettre...presque rien du tout d'ailleurs et j'ai jeté un œil dans l'armoire présente dans la chambre et j'ai découvert une série de vêtements...j'ai repéré d'ailleurs de très jolies robes d'été, j'ai essayé celle-ci...et comme elle est à ma taille...mais je peux me changer, c'est probablement une mauvaise idée, je ne sais même pas à qui elle appartient...
Elle se retourne alors que je reconnais son manque d'assurance se renforcer au fil de ses mots.
Je la retiens en faisant glisser ma main contre son bras.- Ne te change pas...elle te va super bien...et si ces vêtements peuvent s'avérer utiles...
- Mais la propriétaire ne serait peut être pas d'accord ?
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Bodyguard
General Fiction« Monsieur Hunt, bonjour. Je suis Richard Webber, manager d'Amelia Shepherd et si je vous appelle c'est qu'on m'a recommandé votre nom comme l'un des meilleurs de votre profession... » Toutes les histoires commencent par quelques mots. Celle-ci débu...