Retour à la réalité

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- Tu veux un autre café ?

- J'ai en déjà pris deux, ça ira, merci. Mais peut-être que toi, tu en as besoin ?

Je baisse le regard, mal à l'aise, face à sa remarque et son insinuation, à peine dissimulée.
Nous sommes assis, depuis plusieurs minutes, à la salle de restaurant de l'hôtel où les clients s'affairent pour prendre leur petit-déjeuner. Des minutes qui me semblent une éternité, tellement la situation m'est inconfortable.

- Rassure-moi, tu ne vas pas me laisser faire la conversation tout seul ?

- Je ne m'attendais pas à ta venue...réponds-je en relevant le regard.

- J'ai bien compris, en effet...reprend-il dans un sourire.

- Écoute, ce n'est pas ce que tu crois... tenté-je maladroitement pour me justifier.

- Ce que je crois ? Tu n'as rien à m'expliquer.

- Je ne veux pas que tu te fasses de mauvaises idées.

Il rit brièvement devant mes propos, avant de reprendre la parole.

- Tu sais, je suis rassuré, j'aurais été déçu que vous soyez assez têtus tous les deux pour ne pas voir la vérité en face.

- La vérité ?

- Je crois que je ne t'apprends rien, si je te dis, que ce n'est pas une simple relation professionnelle qui vous lie, Amelia et toi....

- Ce n'était qu'une nuit...nous savons tous les deux que c'était un de nos derniers moments ensemble...rien de plus...finis-je doucement et faiblement.

- Mais vous avez bien profité de ces quelques heures...ça ne te ressemble pas d'être encore endormi à 11heures du matin. Elle t'a bien occupé visiblement...

Je baisse à nouveau le regard en quelques minutes d'intervalle, gêné et sentant le rouge me monter aux joues.
Les images de la nuit s'immiscent dans mon esprit et amplifient mon trouble.




Un peu plus tôt - 5 heures du matin

Une caresse.

Une bouche qui s'écrase sur mon cœur.
Des doigts qui me dessinent consciencieusement.
Perdu à mi-chemin entre le sommeil et le réveil, des sensations agréables me font revenir délicatement à la réalité.

- Amelia ? Demandé-je d'une voix cassée et marquée par le sommeil.

- Bravo, Monsieur Hunt, vous ne vous êtes pas trompé de prénom...entends-je près de moi, d'une voix moqueuse.

- Comment veux-tu que je me trompe ? Tu es la seule femme qui m'occupe à plein temps depuis 6 mois, répliqué-je déjà plus éveillé, mais gardant toujours les yeux fermés.

Je sens deux mains se poser sur mon torse et s'appuyer sur moi, pendant que toute l'étendue d'un corps épouse le mien.

- Le jour....mais est-ce que j'occupe aussi tes rêves ?

J'ouvre finalement les yeux, surpris de découvrir une pièce encore baignée par la pénombre...mais mon attention se pose rapidement sur le visage penché au-dessus du mien.
L'image de cette femme qui hante mes pensées et qui a fait tomber les barrières de mon cœur.

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