Huitième réveil dans le chalet de mon enfance.
Mais un réveil particulier, car il s'agira du dernier : j'avais en effet décidé la veille que c'était le moment de descendre sur Seattle, Nathan ayant trouvé un appartement présentant tous les éléments de sécurité nécessaires.
Le sentiment qui m'accueille pour cette journée est un mélange d'appréhension et de regrets.
Le retour sur Seattle était inévitable, on ne pouvait pas se cacher ici indéfiniment surtout qu'officiellement Amelia était partie pour se ressourcer après la mort de Richard. La menace qui pèse sur elle était toujours inconnue du grand public et des médias et une absence prolongée aurait été difficile à justifier.
Revenir sur Seattle, c'était retrouver le « terrain de jeu » du détraqué : ses observations, ses messages...voire ses actions. La dernière en date était assez tragique pour que je sois deux fois plus sur mes gardes et concentré. Je n'espérais qu'une chose, c'est que la prochaine fois qu'il agisse, je sois là au bon moment pour l'en empêcher ou jouer mon rôle de protecteur....jusqu'au bout.
Le regret se mêlait également : le regret de quitter cette ambiance apaisante et tranquille que nous offrait ce petit coin reculé du Canada. Qui m'avait offert une bulle de sérénité dont j'avais été privé pendant de longues années...sans compter cette complicité qui s'était créée avec Amelia.
Notre relation n'était plus la même.
Les barrières étaient tombées.
Les barrières visibles tout d'abord avec ce tutoiement qui régnait dorénavant dans nos échanges.
Et les barrières moins faciles à déceler mais bien présentes qui se révélaient dans des contacts plus fréquents, plus naturels...jusqu'à ce baiser inattendu de la veille.
J'avais essayé de chasser ces quelques secondes de mon esprit mais force est de constater que ce moment me revenait en tête régulièrement. Et me suscitait toute une série de questions, sur moi-même et sur Amelia...mais j'enfouissais cet événement au fond de mon esprit, le mettant sur le compte de la spontanéité. Le réduisant à un geste où je ne devais lire aucune signification particulière....
Je ferme l'armoire de ma chambre en retirant ma veste en cuir.
Je jette un dernier regard dans cette pièce qui a marqué de nombreux souvenirs de mon enfance.
Un éclat de lumière capte alors mon regard sur ma table basse.
Je m'avance et mes doigts dessinent automatiquement la pièce de métal en question.
Je fais glisser mes doigts sur la chaîne sur laquelle s'accrochait cet objet.
Je l'observe de longues secondes.
Je l'avais toujours laissé sur ce petit meuble.
A cette place.
N'ayant jamais eu de raison d'en changer. De l'utiliser.
Jusqu'à maintenant...
Un sourire s'esquisse spontanément sur mon visage, alors que je place l'objet dans ma poche de jean et que je sors de la pièce en refermant derrière moi.
Je perçois rapidement du bruit dans le salon et descends les marches.
J'aperçois Amelia de dos penchée au dessus de la table basse.
Elle est habillée d'un jean et d'un débardeur blanc en dentelle.
Je remarque des vêtements présents sur le canapé derrière elle alors qu'un son vif de scotch résonne dans la pièce.- Tu as besoin d'aide ? Demandé-je en arrivant à sa hauteur tout en posant ma veste contre le rebord du canapé.
Elle venait de fermer un carton et un deuxième était ouvert devant elle, prêt à être rempli. Comme nous voyageons en moto, il nous fallait en effet partir avec peu d'affaires, un sac à dos au maximum. J'avais ainsi indiqué à Amelia qu'elle pouvait faire des cartons avec les vêtements et les affaires qu'elle voulait ramener sur Seattle. Des cartons qu'on enverrait au bureau de Nathan pour éviter toute fuite sur la nouvelle adresse d'Amelia....on n'est jamais trop prudent....
- Oui, si tu veux. Tu peux écrire l'adresse sur le carton pendant que je remplis le second ? Me suggère-t-elle dans un sourire.
- Pas de problèmes. Je te fais ça.
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Bodyguard
Fiction générale« Monsieur Hunt, bonjour. Je suis Richard Webber, manager d'Amelia Shepherd et si je vous appelle c'est qu'on m'a recommandé votre nom comme l'un des meilleurs de votre profession... » Toutes les histoires commencent par quelques mots. Celle-ci débu...