Victime de ma défaite

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- Bonjour Mademoiselle Shepherd et bienvenue à l'hôtel Four Seasons à Los Angeles. Nous espérons que vous avez passé un bon voyage jusqu'à nous.

- Très bon, merci.

Accoudé à la réception, et une main dans le dos d'Amelia, je garde mon attention sur le hall de l'hôtel et sur les allées et venues des clients.
Des jeunes femmes, aux tailleurs impeccables, au bras d'hommes d'âge mûr, en pleine crise de la cinquantaine.
Des stars potentielles, lunettes de soleil rivées sur le visage et téléphone portable calé à l'oreille.
La population habituelle d'un tel palace, qui plus est à l'approche d'une cérémonie médiatisée.
Mais force est de constater que depuis que nous sommes arrivés à Los Angeles, je suis à un niveau de tension et d'alerte maximum.

- Nous avons une suite enregistrée pour vous Mademoiselle Shepherd. Au troisième étage de notre établissement.

Apaisé par mes observations, je redirige mon attention vers le réceptionniste pour m'assurer que nous serons judicieusement installés.

- Y a-t-il une terrasse ou un balcon dans cette suite ? Demandé-je au réceptionniste.

Il me regarde bizarrement quelques secondes, surpris par mon intervention, alors que j'étais resté distant et silencieux jusqu'à maintenant.

- Oui, bien entendu. C'est l'une de nos plus belles suites, orientée plein Sud, qui vous offre une magnifique luminosité pour un petit déjeuner en terrasse.

- Nous ne souhaitons pas de balcon ou terrasse, à moins que ce ne soit une terrasse de toit, sans connexion avec d'autres chambres.

- Malheureusement, cette possibilité n'est plus disponible. Mais vous verrez que la terrasse de cette suite est vraiment agréable.

- Donnez-nous une suite sans ce type d'installation à l'extérieur, dans ce cas, reprends-je avec un sourire poli.

- Monsieur, je suis sûr que Mademoiselle Shepherd profiterait d'un meilleur séjour avec cet agrément dans la chambre.

- Donnez-moi une suite sans balcon ou terrasse s'il vous plaît, confirme Amelia.

Le réceptionniste nous observe l'un et l'autre, un peu déstabilisé, puis pianote quelques secondes sur son ordinateur.

- Une suite ? Demande-t-il en s'adressant vers moi.

- Une suite suffit, réponds-je, connaissant parfaitement l'agencement des suites du Four Seasons et notamment le fait qu'elles sont toutes équipées a minima d'un canapé convertible en plus d'un lit Queen size.

- Très bien, dans ce cas, vous aurez la suite 205, Mademoiselle Shepherd, au deuxième étage. Oliver, va vous accompagner et monter vos bagages, informe le réceptionniste en tendant les clés à son collègue qui nous avait rejoints sur le côté. Je vous souhaite un très bon séjour parmi nous.

- Merci beaucoup, réplique Amelia avec un sourire franc.

- Si vous voulez bien me suivre, enchaîne le bagagiste.



Il s'engage dans le gigantesque hall de l'hôtel, décoré d'un magnifique lustre et nous conduit dans un des nombreux ascenseurs présents, nos deux bagages à la main.
Je reste proche d'Amelia, une main posée contre sa taille, tout en marchant dans la foulée de ses pas.
Nous effectuons le chemin jusqu'à la chambre en silence : le personnel de ce genre d'établissements sait se faire discret et éviter d'engager des conversations de banalité si elle n'était pas suscitée par les clients eux-mêmes : le mot d'ordre est de ne pas déranger ou ennuyer.
Il nous amène ainsi devant la porte de la suite 205 et nous ouvre, nous laissant entrer poliment en premiers. Nous découvrons une suite, baignée d'une vive et intense lumière, le soleil du mois d'août s'invitant généreusement dans la pièce.
Amelia s'avance et fait un rapide tour des lieux, je l'observe faire me contentant de découvrir la pièce principale : elle est décorée dans des tons pastel, agrémentée de fleurs fraîchement coupées ça et là. Un lit Queen Size se détache majestueusement dans la pièce, joliment mis en valeur par une superbe parure de lit brodée. Un coin bureau ainsi qu'une partie « salle à manger » sont attenants à cette partie centrale de la suite.
Je distingue au-delà, une alcôve, où je repère une ambiance plus « cocooning » avec un canapé et différents fauteuils : la section qui deviendra mes quartiers pendant notre court séjour à Los Angeles.

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