- Bon, ça y est, je peux descendre? Lancé-je depuis l'étage.
- Owen, on t'a dit de ne pas descendre ou t'approcher de la cuisine avant 20h30 ! S'exclame Rosie depuis le rez-de-chaussée. Et quelle heure est-il ?
Je soupire en jetant un œil à ma montre, 20h25...je devais encore attendre cinq minutes.
Ça faisait trois heures que j'étais cloîtré dans ma chambre. J'avais invité Rosie à dîner avec nous, mais je n'avais pas prévu son imagination et son sens de l'initiative légendaires.
Elle avait ainsi suggéré de passer du temps avec Amelia et de préparer le dîner...mais à une condition bien précise que je ne jette pas un œil à leurs préparatifs...j'avais cédé à mon plus grand désespoir maintenant, mais si ça pouvait changer les idées d'Amelia...et je savais que Rosie avait toutes les qualités pour ça.
Mon regard reste fixé sur mon radioréveil près de mon lit, concentré à regarder les minutes défiler...et à enfin voir l'heure de ma délivrance sonner.
J'appréhendais presque un peu la soirée car les cachotteries de Rosie m'intriguaient. Je connaissais sa spontanéité et j'espérais juste qu'elle ne s'était pas trop fait d'idées sur Amelia et moi...je ne voulais en aucun cas revivre des moments embarrassants de mon passé. Notamment des épisodes de mon adolescence quand Rosie était on ne peut plus insistante....
En repensant à cette période de ma vie, mon appréhension monte encore un peu plus d'un cran alors que l'heure s'affiche en chiffres rouges sur le cadran de mon radio réveil : 20h30...l'heure de ma délivrance...
Je me lève de mon lit tout en riant intérieurement en me moquant de moi-même.
De craindre ainsi une simple petite soirée que Rosie a pu préparer.
Quand je repense aux missions que j'ai pu assumer dans le passé....j'étais pathétique parfois...
Je jette un œil dans le miroir de mon armoire et respire un grand coup, en replaçant le col de ma chemise correctement. J'avais fait un effort pour la soirée et j'arborais presque mon look habituel de garde du corps, la cravate en moins.
J'ouvre la porte de ma chambre et descends les escaliers sans m'annoncer ou vérifier que je pouvais effectivement sortir de ma cachette : j'attendais depuis bien assez longtemps.
En dévalant les marches, je remarque rapidement dans mon champ de vision que la table du salon est apprêtée pour le dîner : des couverts pour trois et un vase qui trône...révélant des pivoines blanches et roses.
Je retrouve le sol en quittant la dernière marche et la silhouette de Rosie apparaît aussitôt en sortant de la cuisine, les mains chargées de deux plats.- Tu es impossible...
- Rosie, il est 20h30...je peux venir officiellement, réponds-je en souriant.
- Oui, je te l'accorde et je vois que tu as quitté ton jean et ton tee-shirt...flattée que tu aies fait un effort pour ce dîner....ou peut être pour quelque chose d'autre, non ? Demande-t-elle avec un clin d'œil.
Je maintiens son regard quelques instants quand un mouvement derrière elle capte mon attention.
Une autre silhouette qui s'avance et que je connais parfaitement...Et ce qui me frappe en premier, c'est sa tenue. Comme un air de déjà vu et pourtant, je n'ai pas le souvenir d'avoir vu quiconque la porter.
Amelia est en effet habillée d'une robe courte d'un vert d'eau...une robe en crochet.
Et c'est-ce détail qui ranime mes souvenirs. Cette robe je l'avais déjà vue mais jamais finalisée.
Il s'agissait d'une des dernières créations sur laquelle ma mère avait travaillé, mais qu'elle n'avait jamais terminée.
Je jette un œil surpris vers Rosie qui me sourit brièvement et son regard qui se baisse aussitôt me donne la réponse que j'attendais : c'est elle qui a achevé cette création de ma mère et l'a ainsi proposée à Amelia. Je reporte mon regard vers Amelia et la découvre à nouveau : cette robe semblait faite pour elle, comme une seconde peau, épousant subtilement l'ensemble de ses courbes et dévoilant ses jambes. Je relève mon regard vers son visage et c'est une deuxième surprise : ses cheveux sont subtilement bouclés, placés de part et d'autre de ses épaules, son regard est magnifié par un maquillage parfaitement accordé à la couleur de ses yeux, qui ressortent comme deux étoiles, et ses lèvres sont habillées d'un léger rouge qui les dessine parfaitement...aucun doute que Rosie était derrière tout ça, mais rien à redire.
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Bodyguard
General Fiction« Monsieur Hunt, bonjour. Je suis Richard Webber, manager d'Amelia Shepherd et si je vous appelle c'est qu'on m'a recommandé votre nom comme l'un des meilleurs de votre profession... » Toutes les histoires commencent par quelques mots. Celle-ci débu...