Sang froid.
Réactivité et Rapidité.
Trois compétences qui me collent à la peau : qui m'ont sauvé la vie des dizaines de fois ou permis de sauver celle des autres.
Plongé dans une semi obscurité et coincé dans le garage d'Alex, je respire calmement et profondément pour m'aider à réfléchir et trouver une issue....une solution....
J'avais encore du mal à réaliser ce qui venait de se passer en quelques secondes : le mystère qui nous avait occupé pendant de longs mois venait enfin d'être dévoilé...l'identité du harceleur d'Amelia ne faisait plus aucun doute.
Ce n'était pas un inconnu, pas un fan psychologiquement dérangé, mais un homme qu'Amelia avait eu l'occasion de côtoyer à plusieurs reprises, qui avait visiblement tout fait pour être spécial aux yeux de la chanteuse...sans succès.
Cet homme qui avait l'habitude d'avoir tout ce qu'il désire sans efforts, sans résistance, avait-il perdu la raison et franchi les limites devant ce mépris et ce peu d'intérêt que lui renvoyait Amelia ?
L'indifférence peut être redoutable de conséquences...
Mes yeux, adaptés dorénavant au faible niveau de luminosité de la pièce, me permettent d'étudier plus précisément le lieu où je me trouve.
Je scrute minutieusement la salle, mes sens en alerte et attentifs à chaque détail....chaque élément qui pourrait me donner une clé de sortie....pour m'échapper le plus rapidement possible, le temps m'était compté.
Mon regard repère alors une section bien précise de la pièce...d'où se détache un faible puits de lumière...
Je remarque alors pour la première fois, un filet renvoyant la lumière du jour.
J'avance, me laissant guider vers cette source lumineuse, comme une âme perdue et assoiffée, appelée par un mirage en plein désert.
J'arrive ainsi face à un immense placard qui semble cacher ce qui constitue alors mon seul espoir, une fenêtre...une fenêtre qui j'espère s'avérera assez large pour que je puisse m'y faufiler.
Je me poste de côté au meuble en métal et m'empoigne à le faire pivoter. Je ne parviens à le faire bouger que sur quelques centimètres, le poids du meuble m'empêche de le faire glisser facilement sur le sol.
J'ouvre alors le meuble et découvre qu'il est rempli d'outils et d'accessoires volumineux de voiture tels que des batteries, des pots d'échappement, autant d'éléments lourds et massifs qui me gênent pour soulever le placard du sol.
Je ne prends pas de ménagement particulier et fais tomber au sol le maximum d'accessoires possibles, sans prêter garde si je casse ou abîme quoi que ce soit dans l'opération.
Après avoir débarrassé une grande partie des étagères du placard, je reprends ma position de côté : un grincement strident s'élève dans la pièce alors que je décale le meuble...je le positionne ainsi perpendiculairement au mur et je découvre ma lueur d'espoir : une fenêtre située à environ deux mètres du sol.
Une fenêtre condamnée, sans poignée, haute d'environ 30 centimètres : la brèche pour m'évader tel un prisonnier.
J'allais devoir me contorsionner mais il fallait que j'essaie : c'était mon issue la plus directe et rapide possible.
J'enlève mon blouson en cuir ainsi que ma veste de costume que j'avais revêtue par-dessus un tee-shirt noir pour donner une touche d'élégance simple pour cette visite.
J'enroule ma veste autour de ma main droite, puis me saisis du rebord de cette fenêtre par ma main gauche. Je me hisse furtivement de ma main libre et lance un coup de poing vif et sec dans la vitre. Je réalise avec bonheur qu'il ne s'agit pas d'un double vitrage et le verre se brise facilement sous mon action.
Les éclats tombent en partie sur le sol autour de moi, mais je n'y fais pas attention, et m'élève à nouveau pour briser plus largement la vitre, déclenchant une nouvelle pluie de débris.
Je lève les yeux au dessus de moi : c'est un cadran vide qui se révèle dorénavant et me laisse apercevoir directement la lumière et le paysage extérieur. Je perçois même le clapotis de gouttes alors que la pluie semble s'être emparée du ciel.
Je me positionne sur la pointe des pieds et fais glisser ma veste contre le rebord de la fenêtre, retirant le maximum de bris de verre possible.
Satisfait du résultat, je jette sans un remords le vêtement à terre : rempli d'éclats de verre et déchiré, il ne m'était plus d'aucune utilité, et c'était clairement le cadet de mes soucis.
Je prends quelques secondes, respire un grand coup, puis me hisse de mes deux mains contre le rebord de la fenêtre : je sens de minuscules éclats de verre s'incruster sous la peau de mes doigts, mais je fais abstraction de la douleur, concentré sur mon objectif...sortir d'ici au plus vite.
D'un mouvement vif, je fais glisser ma tête dans l'encadrement de la fenêtre, tout en me positionnant légèrement de côté, laissant mon torse reposer sur le rebord. Mes mains s'étendent vers l'extérieur : un souffle frais ainsi que des gouttes pesantes effleurent ma peau. Mes doigts recherchent le contact de la façade et je me fais ainsi glisser et m'assois sur le rebord de la fenêtre.
Je ressens encore imperceptiblement des éclats s'inscrire sous ma peau, doigts, torse, cuisses, mais je ne suis pas sensible aux picotements et à ces coupures, même si je distingue un écoulement s'étendre le long de ma main droite...un probable saignement.
Je parviens finalement à m'extraire complètement de la fenêtre et je saute sans hésitation à l'extérieur : je me réceptionne sans trop de difficulté sur les graviers de la cour centrale.
La pluie fine se transforme en quelques secondes en une pluie battante et je cours à toute vitesse vers l'entrée du château, tout en sentant l'eau ruisseler et coller mon tee-shirt contre mon torse.
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Bodyguard
General Fiction« Monsieur Hunt, bonjour. Je suis Richard Webber, manager d'Amelia Shepherd et si je vous appelle c'est qu'on m'a recommandé votre nom comme l'un des meilleurs de votre profession... » Toutes les histoires commencent par quelques mots. Celle-ci débu...