Différents

🔪5🔪

Clara

Voyant que je ne bouge pas d'un pouce, elle me demande:

_Tu comptes camper ici, ou tu vas avancer.
Après quelques secondes et pourtant qui me parurent interminable je lui répond:
_Je ne veux pas rester...
_C'est triste en effet, bon tu peux rentrer dans ta chambre qu'on en finisse, s'impatienta-t-elle.
_Je veux rentrer chez moi...
_Écoute moi bien chérie, je suis pas là pour jouer les mamans, donc tu rentres dans cette putain de chambre, ou c'est moi qui t'y fait rentrer, et crois moi tu te reconnaîtra plus en te regardant dans le miroir.

Je pèse le pour et le contre, mais il me semble que leur "chef" a dit de ne pas me faire de mal.

_Essaye pour voir.
_Bon sang t'es suicidaire toi.
_Bah alors tu fais rien, ah mais oui c'est vrai, l'autre trou du cul a dit de ne pas me toucher.

Elle me prend le cou violemment et me plaque contre le mur.

_Ne me sous-estime jamais, tu ne sais pas de quoi je suis capable, je ne peux peut-être pas te tuer, mais je peux te faire souffrir, même si il a dit qu'il ne fallait rien te faire. Il parlait de méchanceté gratuite, mais si tu es pénible, là, ça change absolument tout... me dit avec un sourire sadique.

Elle me lâche, et s'en va....
Conseil numéro 1: Ne jamais la chercher.
Je rentre dans "ma" chambre, elle est plutôt sombre en même temps c'est pratiquement la nuit. Je cherche l'interrupteur et appuie dessus. La lumière s'allume laissant apparaître une chambre totalement noire.

Génial, c'est hyper accueillant comme endroit. Un lit deux places trônent au milieu de la pièce, deux tables de chevets se trouvent sur les côtés du lit, il y a également une armoire et c'est tout...

Ils ne connaissent pas Ikea ou quoi ?

Je referme la porte et m'avance lentement vers le lit, et me laisse tombé en position assise dessus. Je rabats les genoux sur la poitrine, et je craque. Je pleure toutes les larmes de mon corps. Si j'étais pas parti de chez moi, si j'avais tout simplement encaissé ce que disait ma mère.... c'est vrai qu'elle s'était énervée pour rien, qu'elle avait tout amplifier. Mais je n'aurais pas du partir comme ça.

À bout de force à cause des pleurs, je m'endors dans cette position.

Je me réveille à l'entente d'un cri, près de ma chambre, je sors en vitesse pour voir d'où il provient.

Laya, elle est au sol, en train de se tordre dans tous les sens, du sang coule de son nez et de ses yeux, ses yeux.... ils sont noirs.

Je m'approche lentement d'elle, mais une voix me stoppe:

_Arrête toi !!
_Mais...
_Elle va te tuer sinon, elle a une vision ça arrive parfois. Il ne faut surtout pas l'approcher pendant sa transe.

Je me retourne vers la personne qui me parlait. C'est Karl, je crois. Nous continuons de regarder Laya hurler, lorsqu'elle s'arrête, ses yeux n'avaient pas changé de couleur. Elle s'assit en tailleurs par terre en murmurant des choses incompréhensibles. Je me retourne vers Karl pour lui poser une question, mais il me devance:

_Elle parle la langue des Enfers, elle communique avec Satan. Sûrement à ton sujet.

Laya continue de parler, mais cette fois ci légèrement plus fort. Elle triture ses bras, déjà bien abîmé d'après ce que je peux voir, avec ses ongles, jusqu'à saigner.

Elise arrive et nous dit:

_Elle devrait bientôt finir, je vais m'en occuper, vous venez manger ? demanda-t-elle.
_On arrive. Viens Clara.

Je le suis à travers les couloirs et l'escalier. Nous arrivons dans une grande salle à manger, il n'y a qu'une grande table en plein milieu, et une cuisine sur le côté. Chloé est en train de faire des crêpes. En nous voyant arriver tous les deux Chloé me lance un regard noir qui me fais frissonner.

_Laya fait une crise, lança Karl.
_Bah on a bien entendu crois moi, elle est chiante, c'est hyper tôt, grogna Nicolas.
_C'est pas sa faute, respire un coup nan ? s'énerva Chloé, Clara viens t'assoir, je vais te servir, rajouta-t-elle.

Je fais ce qu'elle me dit et prends une place. Elle m'apporte une assiette contenant trois crêpes. Et elle n'oublie pas de me glisser à l'oreille "Je te surveille... approche pas trop Karl, ou tu risques de mal dormir cette nuit...".

Rassurant...