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Elise se dirige vers la porte et frappe 3 coups pour vérifier que personne ne vit dedans. On attend quelques instants, et personne ne répond, donc elle baisse la poignée, et la porte s'ouvre.

Elle entre dans le bâtiment suivi de près par le reste du groupe. Moi, je ne bouge, j'ai trop peur de ce qui se trouve à l'intérieur.

Plus je m'approche de l'entrée, plus j'entends les cris de douleurs et de désespoir de cette maison. Je savais qu'elle se souviendrai du passé, comme je l'ai déjà dit: les maisons ont d'excellentes mémoires.

_Et elle retourne dans cette maison... Ils te l'avaient dit des milliards de fois, tu te souviens ? "Un jour tu viendras de ton plein gré" . Ça ne te dit rien cette phrase ?
_La ferme... dis-je à mes voix.

Ça faisait quelques jours que je ne les avait pas entendu. Si elles reviennent c'est que c'est mauvais signe. Clara sort de la maison et se dirige vers moi:

_Je peux t'aider si tu veux...
_J'ai pas besoin d'aide... lui répondis-je doucement.
_Alors pourquoi tu n'entre pas ?

Je tourne la tête vers elle, elle me regarde dans les yeux, je soutiens quelques instants son regard, puis je le baisse:

_J'ai besoin d'aide... lui dis-je dans un murmure presque inaudible.

Elle a raison, j'en ai besoin. Elle me prend la main, et m'entraine délicatement vers la maison.

Mais à peine, ais-je passé la porte que ce que je craignais arriva. Des cri... les cris de la maison. Vous savez un enfant qui voit son père battre sa mère à longueur de journée, il va sûrement frapper sa femme plus tard... et bah avec les maisons c'est la même chose. Elles reproduisent ce qu'elles voyent et ce qu'elles entendent.

Ces cris ce sont les miens, les leurs. Je me bouche les oreilles, il y a trop de cris, un mélange de différentes voix, de différentes émotions...

Ces cris grimpent jusqu'à votre cerveaux et vous le grignotent petit à petit, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un espace vide.... vide de sens, vide d'émotions, vide d'espoir... vide de tout. Dénué de vie. Ils vous grignotent le cervaux jusqu'à ce vous ne soyez qu'un légume... le pauvre résultat du peu d'humanité dont certaines personnes font preuve.

C'est triste de devenir comme ça, c'est vrai, c'est quoi la vie à la base ? Un temps, de joie, d'apprentissage... où on est censé rigoler, pleurer, sourire, aimer, jusqu'à ce qu'on devienne trop vieux et que tout se termine.

Mais moi je ne crois pas à ça, pour moi la vie n'est qu'une épreuve, un purgatoire, pour te faire regretter tout les choix que tu as fait avant d'arriver ici. À quoi ça sert d'endurer toute une vie pour qu'au final on vous dise: Ah bah non, t'as fait tout ça pour rien aller, va crever....

_ARRÊTEZ!! Criais-je à l'intention des cris de la maison.
_Qu'est-ce qu'elle a, demanda Flesheater.
_Il y a de mauvaise vibration dans cette maison, elle doit les ressentir, informa Chloé.

Franklin se rapproche de moi, les sourcils foncés, l'air inquiet. Il me prend dans ses bras et me fait un câlin, en me murmurant des "chuuut"  au creux de l'oreille.

Puis tout s'arrête, un long silence prend place. La maison arrête de crier. Je me lève et me dirige à pas lent vers le lieux de tout mes cauchemars... la cave.

J'ouvre doucement la porte, sans m'en rendre compte j'avais arrêté de respirer pendant ma marche. Rien n'a changé, le pentagone est toujours à la même place, mais dans l'air règne une odeur de mort. Une odeur qui donne envie de vomir. Je tourne la tête et je vois les "corps" ou plutôt les squelettes de mes anciens tortionnaires. Un rat passe rapidement en courant devant moi.

Cet endroit est vraiment devenu invivable.

_Eurrrk... c'est quoi cette odeur ? Demanda Nicolas qui venait d'apparaître derrière moi.
_Corps en décomposition, lui annonçais-je.

Je me retourne et pars en le bousculant un peu. En retournant au salon j'entends Franklin appeler tout le monde dans le salon.

_Distribution des chambres !!
_Il en ai hors de question ! Personne n'ira dans ces chambres, hurlais-je.

J'entends des pas derrière moi, puis une énorme douleur à l'arrière de la tête, ma vision se trouble, mes jambes me lâchent, et mes oreilles bourdonnent.



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