heureux.

chapitre 10 • O.D.

overdose.

K E N

- Tu l'as frappé ? Oh la vie Vaïana c'est une sauvage... hurle presque Doums tellement il rit. Tu me régaaaaaaales.

En même temps, ce con de patron le méritait largement. Je n'arrive pas à croire qu'on subisse encore des discriminations pareilles de nos jours. J'aimerais l'avoir en face de moi pour le cogner jusqu'au sang, alors même que j'ai banni la violence de ma vie : personne n'a le droit de tenir de tels propos. Et surtout, personne n'a le droit d'ainsi humilier quelqu'un de ma miff. Noleïa a du se sentir tellement mal...

- De toute façon leur salade était dégueulasse, j'tente de rassurer la Réunionnaise.

- BORDEL !

On sursaute tous quand Moh prend soudain la parole.

- Mais comment vous faites pour plaisanter ! Nan mais ce connard j'vais lui faire bouffer ses couilles en fait, personne a le droit de dénigrer ainsi les origines. Un nez cassé c'est pas assez !

Je jette un regard à Doums, qui a rapidement perdu son sourire. Avant d'être connu, le renoi avait du mal à rentrer en boîte la plupart de temps. Aujourd'hui il en rit... Or Moh, il ne peut digérer une seule discrimination. C'était inévitable qu'il pète un câble.

- La vengeance est un plat qui se mange froid, fais belek il est halal aujourd'hui ! Noleïa, j'veux un portrait robot du patron dans une demie-heure. Il va rien piger à sa vie quand il va se réveiller et qu'il aura plus de couilles.

- Je sais pas dessiner, Momo, se contente de répondre Noleïa tout doucement, peu habituée à voir Sneaz dans cet état.

- Alors je castrerai tous les gens qui bossent à La Zinguerie, comme ça je finirai bien par tomber sur le bon.

La réunionnaise nous jette un regard paniqué à moi et Doums, et bouge ses lèvres de sorte à ce que l'on lise dessus : "dites-moi qu'il est pas sérieux ?"

Alors que Moh part ruminer seul dans la cuisine, j'explique à Noleïa :

- T'inquiète, il va émasculer personne. Il est très énervé, mais ça va finir par lui passer.

- J'espère bien, elle réplique instantanément. Il est hors de question qu'il mette en péril sa carrière pour moi.

Et pourtant il serait prêt à le faire. Nous nous sommes tous attachés à une vitesse ahurissante à cette réunionnaise.

- T'inquiète pas pour ça, on en est pas à ce point là.

La gamine fronce les sourcils à mes paroles, l'air de se demander justement quel est ce point où Moh pourrait foutre en l'air sa carrière pour elle. Je ne l'éclaire pas ; à quoi cela servirait de lui dire que ce point est omniprésent ?

- Bref, elle conclue quand elle voit que je ne vais rien préciser, je vais me prendre une douche. J'me sens sale, j'ai approché des racistes de trop près.

- Juste, Vaïana ? Doums la retient avant qu'elle ne parte se coucher.

Elle se retourne et lui jette un regard tandis qu'il tire une taffe de sa cigarette.