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K E N
- Ça taffe par ici !
Je sursaute et me retourne vers la voix qui vient de me sortir de mes pensées : Deen. D'un geste brusque, j'fais glisser derrière moi les écrits éparpillés sur le parquet pour qu'il ne puisse lire l'encre qui les noircit. Ce ne sont encore que des brouillons sans intérêt.
Je suis en tailleur sur le sol de ma chambre, des dizaines de feuilles disposées tout autour de mon corps. C'est ma façon à moi d'écrire.
- Tu m'as fait peur, putain !
Il rit et me tend sa main pour que je la tchèque.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Y a une ressoi dans votre appart' ce soir, il m'apprend en s'accroupissant à son tour. Je me suis dit que c'était l'occasion d'arriver plus tôt et de te demander comment ça s'était passé avec Noleïa.
Ah, Noleïa. Voilà trois jours que nous nous sommes "expliqués". Elle a beau tenter de reprendre notre relation comme avant notre égarement, je vois bien que quelque chose la bloque. J'ai l'impression de revoir la Noleïa de l'avion, celle qui se cache derrière des vannes et change de sujet dès que celui-ci en vient à être trop approfondi.
En bref, la gamine me manque.
- Elle est distante, je réponds simplement en haussant les épaules. Mais on s'est tout dit, je crois.
Evidemment que non, on ne s'est pas tout dit. Noleïa n'est pas au courant pour le pacte. Mais pour combien de temps ?
- Mets-toi à sa place, Nek. Elle ne doit plus rien comprendre : un jour tu l'embrasses, un jour tu la rejettes. Elle se protège comme elle le peut, c'est tout. Faut juste lui laisser un peu de temps.
J'acquiesce tout en mordillant mon bic. Je n'ai plus de bâton de réglisse, faut que je m'en rachète impérativement.
Deen me tapote l'épaule et se relève.
Avant qu'il ne quitte ma chambre, je vérifie : - Tu sais que quand Noleïa va apprendre que nous avons fait la promesse de ne pas la toucher, elle va se sentir trahie ?
Il se stoppe dans ses mouvements et j'aperçois une ombre de culpabilité sur son visage. Pour finir, il lâche : - Elle ne le saura pas.
