chapitre 23 • besoin de sens

2.8K 128 11
                                    

N O L E Ï A

C'est dur, de se faire abandonner par tous ses piliers.

Ma famille de cœur est au Mexique depuis 1 semaine. Ma famille de sang a coupé tout contact avec moi. Ma meilleure amie ne répond plus au téléphone depuis plusieurs jours.

Je me sens seule, très seule.

Il y a Akila, heureusement, qui passe régulièrement à l'appartement pour voir comment je vais. J'essaye de donner l'illusion que tout roule, mais la vérité, c'est que je ne sais pas aussi bien mentir. Moi qui arrive d'habitude à si bien cacher mes sentiments... je n'y arrive plus. Un trop-plein, sûrement.

« - C'est quoi qui te fait le plus mal ? Le pacte ou le fait de ne plus leur parler ? elle m'a questionné, un soir.

Je ne savais pas quoi répondre, alors j'ai voulu ouvrir une bouteille de whisky. Elle l'a vidée dans les toilettes avant que je n'ai pu ne serait-ce que la goûter.

- Ça sert à rien, ça. Arrête de boire pour esquiver, ça ne ressemble aucunement à ton caractère de battante. »

J'me sentais humiliée, on ne va pas se mentir. Entendre la meilleure amie de l'homme à qui je pense en permanence me balancer mes 4 vérités, ça m'a fait un coup à mon ego déjà bien amoché.

Le lendemain, j'envoyais un message à Doums pour avoir de ses nouvelles, à savoir le gars qui, je le sais, ne me jugera jamais. Je laissais également des vocaux interminables sur la messagerie de Katleen dont le silence commençait à sérieusement m'inquiéter.

Autant dire qu'Akila m'a beaucoup aidé, comme elle l'a apparement fait avec Ken par le passé. Elle n'a pas voulu approfondir le sujet, certifiant que c'était au grec de m'en parler et non à elle. Affaire à suivre, pour quand je serai réconciliée avec le kusojiji. Si je le suis un jour. J'y crois.

Alors j'écoute les sons du fennec en boucle durant presque toutes mes journées, affalée tel une loque sur mon canapé. J'ai l'impression qu'il se dévoile moins avec moi que dans ses chansons, c'est tellement frustrant.

Comme par exemple dans "du vécu" du S-crew. Nekfeu parle dedans d'une enfance dont il ne m'a jamais fait part. J'aimerai bien qu'il s'ouvre à moi, comme je l'ai fait avec lui.

Plongée dans mes réflexions, je n'entends pas de suite la sonnette. Je me lève en traînant des pieds et me dirige vers la porte, ce doit être Akila. Tant mieux, je n'aime plus autant passer mes soirées toute seule comme je le faisais à La Réunion, quand je ne pouvais pas voir Katleen. À présent, la solitude me fait peur car je redoute les pensées suicidaires qui pourraient m'assaillir. Si avant broyer du noir ne me dérangeait pas, aujourd'hui cela me fait étrangement culpabiliser. Il faudrait vraiment que je me trouve un travail, du coup.

- Salut Aki', vas-y entr...

Je me décale pour la laisser passer mais laisse ma phrase en suspens quand je vois de qui elle est accompagnée. Je ne fais plus un seul geste, sous le choc, comme paralysée. C'est impossible. Woaw.

- Tu... Kat Women ? Ma Kat Wo' ?

Ma super-héros esquisse un sourire et ouvre grand ses bras, je me dépêche de m'y blottir. Elle est vraiment là. Cette idiote de blonde est vraiment là.

heureux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant