heureux.

chapitre 59 • nouvel homme

c'est un double update donc assurez-vous d'avoir lu le 58 avant !

N O L E Ï A

Un pied devant l'autre. Attention à la marche. Un pied devant l'autre.

Le bâtiment se dresse face à moi, engloutissant des dizaines d'étudiants à la suite, semblant m'attendre. Je ne me suis toujours pas faite à cette vision, elle est pourtant ma routine depuis maintenant plusieurs semaines.

J'enlève mes écouteurs, on dirait presque que je vais me socialiser. Parfois, ça m'arrive, mais c'est rare. Je sors mon téléphone de ma poche et voit un message.

de : omri
« tu finis à quelle h ? jviendrais te chercher. tu manques à ma vie wsh »

Comme d'habitude, je ne peux m'empêcher de sourire niaisement. Il en fait toujours trop, ça ne fait que 5 jours qu'on ne s'est pas vu. Mais bon, je l'aime comme ça.

à : omri
« 20h😔 jure je te manque ? c'est pas du tout réciproque mais viens quand même, j'ai besoin d'un chauffeur »

Un sourire narquois a remplacé le niais. Il me rend bien trop expressive. La réponse est presque instantanée.

de : omri
« grosse connasse tu mérites pas mon amour »

à : omri
« t'as raison je mérite bien plus, genre l'amour d'une star internationale »

de : omri
« je SUIS une star internationale »

à : omri
« mouais, sur un malentendu ça peut vitfait t'arriver de vendre un ou deux disques... »
« j'te laisse la star, les cours m'appellent. boussah* 🖤»

J'éteins l'écran et glisse le téléphone dans ma poche, m'empêchant de voir la brève notification « t'as raison va t'instruire. filakia* ». Ce con va finir par me faire arriver en retard.

*bisous en arabe puis grec

L'amphi est presque plein. Je trouve une place en bord vers le milieu, à côté d'une darksin magnifique et bien plus jeune que moi. C'est dur mentalement de me retrouver dans la classe de personnes de 4 ans mes cadets pour la plupart. Les premiers jours, je ne me sentais vraiment pas à ma place. 22 ans et j'en suis à ma première année. Mais finalement, je suis loin d'être la seule dans ce cas et puis merde, chacun son parcours.

Je suis tellement fière d'avoir oser reprendre les études de psychologies après les avoir abandonnées des années auparavant. En plus, je m'y plais énormément.

Aujourd'hui, on aborde la détresse émotionnelle, ce qu'il se passe lorsqu'on est dépressif, tout ça tout ça. La voix du prof résonne dans l'amphi lorsqu'il dit qu'il est dur de trouver le bonheur. Je suis d'accord avec lui, c'est dur mais pas impossible.

Pas loin de ma rangée, un gars cite à haute voix Schopenhauer :
- « Avant tout, nul être humain n'est heureux. Il aspire sa vie entière, à un prétendu bonheur qu'il atteint rarement, et quand il l'atteint, c'est seulement pour être déçu. ».

Ça me fait sourire tristement. La façon dont il l'a dit est assez drôle. Avec tellement d'entrain, je suis sûre qu'il se sent trop frais d'avoir réussi à ressortir la citation en entier.