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Avec ma meilleure amie, Mady, nous avons l'habitude de se rendre visite dehors plutôt que chez nous pour plusieurs raisons, mais notamment pour prendre l'air. En cette après-midi plutôt ensoleillée, on s'était organisé une sortie au parc. Il se trouvait un peu plus loin que chez nous, et on avait l'habitude de s'y rendre grâce aux transports en commun. C'était un grand parc étendue sur plusieurs hectares avec de nombreux terrains de foot, de basket, et d'autres infrastructures pour des enfants. On pouvait même trouver un skate-park.

Après plus d'une demi-heure de bus, on s'était arrêté au supermarché du coin pour acheter de quoi grignoter. En se promenant dans les rayons, nous achetons des chips et un paquet de bonbons. Une fois cela fait, nous rejoignons l'espace vert à pied. Malgré l'immensité de ce parc et de nombreux bancs disponibles, on décide de partir s'asseoir sur l'herbe.

— Il fait hyper beau aujourd'hui, c'est cool, fait remarquer Mady.

— Oui l'autre fois nous avons pris la pluie, ce n'était pas ouf. Au moins aujourd'hui, c'est mieux, je fais en souriant et en posant mes fesses sur le sol. Oh, il était temps, je suis épuisée !

— Comme d'hab hein, se moque la brune en s'asseyant à son tour.

— Oh mon dieu ! Il fallait que je te raconte un truc !

Mon amie assise face à moi, croise ses jambes pour être en position indienne et ouvre un paquet de chips.

— Je suis prête à t'écouter, annonce-t-elle.

C'est sur ses mots, on se met à potiner.

— Du coup, tu vois, je lui ai envoyé un message pour couper tous contact avec lui, je me mets à lui expliquer.

J'allais ajouter quelque chose, mais une masse que je suppose être un ballon heurte l'arrière de mon crâne, me faisant partir en avant. Une douleur se ressent et raisonne dans toute ma tête. Je pousse un gémissement de douleur, en me massant l'endroit de l'impact. Lorsque je me retourne, je vois un gars que j'identifie comme le lanceur du ballon hilare en train de se taper un fou rire. J'étais du genre susceptible, mais surtout, j'ai le don de m'énerver très rapidement. Lorsque je me lève maladroitement, le rire du gars reprend de nouveau.

Il se fiche de moi ? J'hallucine !

— Tu as toute la place pour jouer crétin ! En plus de ne pas savoir jouer, tu ne connais pas la politesse ! Je hurle pour faire face au propriétaire de la balle en m'énervant de plus en plus.

— Eh oh, du calme, puis pardon, je n'ai pas fait exprès, s'excuse le gars sans vraiment de conviction comme peut en témoigner le foutu sourire amusé qu'il arborait au coin de ses lèvres.

Je ramasse son ballon de foot, et juste du mec, je remarque une bande d'amis composé de garçon et de fille, qui nous observent avec intérêt. Je me rends compte qu'on était le centre de l'attention, et qu'on se donnait en spectacle. Je comprends rapidement que ce petit con l'avait fait exprès, sans aucun doute.Sans que je comprends, le garçon aux cheveux brun foncé me lance cinglant :

— Oh bien attrapé. Rends la balle au maître, waouf, waouf !

Il voulait réellement me provoquer de cette manière ? Il ne savait pas avec qui il voulait jouer et ne savait pas non plus comment je peux m'emporter.

— Ah oui vraiment ? Je demande avec une once d'ironie de la voix.

— Bah ouais, aller vient, il poursuit en tapant sa cuisse. Donne la baballe à ton maître !

Je me retourne pour voir mon amie le massacrer littéralement du regard, par lequel le basané répond d'un regard noir à faire froid dans le dos.

— Assez rigolez rend moi le ballon, ordonne le mec d'une voix catégorique.

Il croit vraiment que je vais lui rendre sans faire d'histoires ? Mon amie intervient, et lui réplique :

— Dit on ne t'a jamais appris la politesse, ou même dire s'il te plaît ?

Le gars passe outre la remarque en levant simplement les yeux au ciel. Posant la balle au sol sous les regards curieux et interrogatifs de Mady et du salaud, je tape de toutes mes forces dans le ballon. Il s'élève dans les airs, et je m'étonne moi-même quand je vois le ballon finir dans un arbre plutôt haut. Un rire s'échappe de mes lèvres.

— Connasse !

— Bah on fait bien la paire vu que t'es un profond connard.

Je retourne à ma place, mettant fin à tout cela. Je ne peux m'empêcher de me retourner pour voir le basané tentant de grimper à l'arbre, mais il échoue et finit au sol entraînant dans sa chute son ami aux cheveux blonds à la taille d'une girafe qui se met à pester.

— Mady, c'est un peu de ma faute s'il galère. Viens, on va les aider, je propose un peu coupable à mon amie qui après réflexion accepte en roulant des yeux.

Je remets mes affaires dans mon sac à dos, sauf le paquet de chips de Mady qui refuse de le ranger.

— C'est pas un petit merdeux qui va m'empêcher de bouffer des chips, elle me fait remarquer.
Je soupire. On arrive au pied de l'arbre où le connard me détaille de la tête aux pieds sans même être discret.

— Tu es venue pour faire quoi ? Te moquer ? M'interroge le basané de mauvaise grâce.

— T'aider car tu me faisais pitié.

— Pousse toi, fuck mes chaussures ! Crie une blonde en poussant un gars aux cheveux bouclé.

C'était sa bande d'amis.

— Putain Elena tu vas où, tu fais chier hein ! Jure le gars qu'elle a poussé.

— Ta gueule, elle réplique.

La blonde se plante devant Mady.

— Salut, excusez moi pour le comportement de Cal', mais c'est comme ça il est chiant et con. Moi c'est Elena, se présente la blonde avec un sourire.

— Mady, enchantée, tu veux des chips ?  Fait spontanément ma meilleure amie à la nouvelle venue.

— Quelle question ! Bien sûr ! Accepte-t-elle.

Et c'est comme ça que ma meilleure amie me laisse seule avec le salaud et la girafe blonde, partant rejoindre et s'installer sur une couverture posée au sol. Il y avait un gars avec une casquette trop cute et un gars aux cheveux bouclés.

— Bon, fait moi la courte échelle que je puisse atteindre la grande branche, je demande en m'approchant de ''Cal ''.

— S'il te plaît ce n'est pas en option sale conne, il me dit mais il joint tout de même ses mains.

— Venant de ta part, c'est ce qu'on appelle le culot.

Je monte sur l'arbre en prenant appui sur ses mains et en attrapant la branche. Avec un peu d'élan, je finis dessus.

—Wah tu as un beau fessier, remarque Cal.

— Sale pervers !

Debout sur la branche, je tiens en équilibre.

— En même temps quand tu me colles ton cul à ma tête, je ne peux que remarquer, il se justifie.
Pour le faire chier, je lui donne une tape avec ma chaussure dans le haut de son crâne, avant de poursuivre mon ascension. Du bout du doigt, je fais basculer son ballon et il le récupère en l'attrapant de ses mains.

Et il part.

IL PART !

— ALLÔ ! AIDE MOI À DESCENDRE !

— Quoi ? Tu as dit quelque chose ? Je n'entends pas, il simule en partant vers ses amis.

Le salaud.


p a r k - c.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant