p a r k - c.h

40.

Kya Mils

Je m'étouffe avec mes céréales en entendant sa phrase. Je deviens rapidement rouge et me précipite vers la bouteille d'eau en pensant avoir halluciné. C'était peut-être le fruit de mon imagination ?

- Ne meurs pas ! S'exclame Calum en rigolant.

Je bois quelques coups en le fixant intensément restant tout de même abasourdie, avant de pouvoir respirer à nouveau. Je n'y croyais pas.

Calum Hood ressentir quelque chose à mon égard ? Il m'avait bien dit le contraire et je m'en étais finalement persuadé. Même que je me suis faite à cette idée. Son regard était toujours posé sur moi, me perturbant au plus gros point.

J'étais soudainement gêné et me rendais compte dans quelle merde, j'étais. Enfin, dans quelle merde on était. Prenant rapidement conscience de la situation, je décide d'en profiter en toute-bonne rancunière qui se doit.

- Attend Calum t'a dit quoi ? Je fais en sortant de ma transe.

Il paraît gêné soudainement et se gratte la nuque en faisant naviguer son regard sur ses chaussures. C'est qu'il est gêné lui aussi. Parfait, comme ça, on est deux.

- Tu as très bien entendu, il marmonne.

- Il est peut-être possible que oui, mais je veux t'embêter comme tu l'as fait avec moi. Répète Hood.

Il lève les yeux au ciel.

- Tu m'en veux toujours hein ?

- Il est possible aussi.

Il soupire.

- Aller répète ! Il me semble ne pas avoir tout compris.

Il marmonne en baissant de la tête à nouveau :

- Ouais, il est possible qu'enfin, je crois que je ressens des trucs envers toi.

Un sourire se dessine sur mes lèvres sans que je ne puisse m'en empêcher.

C'était réellement réel.

Je ne rêvais pas.

- Bref, je ne veux pas t'embêter plus que ça, je voulais juste te le dire parce que ça me trottait dans la tête depuis un bon moment et voilà quoi, il m'explique en parlant ultra rapidement.

- Eh, respire Cal', ne t'inquiète pas ce n'est pas noté.

- Mais si, je suis con, je me comporte comme un connard et quelques heures plus tard, je débarque en te disant ça. À ta place, je me serai déjà foutue à la porte.

- C'est ce que j'ai tenté de faire au début, je lui rappelle sarcastique.

Je dépose la vaisselle dans le robinet et la voix de Calum s'élève à nouveau.

- C'est vrai. Hum, si je suppose que tu ne m'as pas foutu de vent, c'est qui a un truc ? Tente le basané, avec un sourire dans la voix qui s'entend.

Je me retourne pour le regarder en haussant un sourcil.

- Attends, tu crois que tu vas avoir une réponse ? Tu vas devoir attendre comme j'ai attendu, je fais en me mettant à rire en voyant son regard.

- Tu fais chier.

- Toujours.

Il regarde sa montre avant de me dire :

- J'y vais, je ne t'embête pas plus, j'ai un entraînement.

- Oh, tu fais quel sport ? Je me renseigne en ignorant ce qu'il faisait vu qu'il ignore tout le temps le sujet.

- Du football.

- C'est cool, tu joues en quoi sur le terrain ?

- Je joue plus depuis un bon moment, je suis entraîneur.

Je m'étonne. Apparemment, j'avais encore plein de choses à apprendre.

- Tu n'es pas au lycée ?

Il éclate de rire comme si j'avais dit une connerie.

- Ah non, pas du tout, j'ai quitté l'école.

- Si tu n'aimais pas ça, il me coupe.

- Je haïssais ça. Bon, je vais être en retard.

- Viens-je t'accompagne, je lâche soudainement.

Un sourire éclaire son visage à son tour.

- Carrément ! Je te paye à déjeuner ce midi pour me racheter.

- Tu me prends par les sentiments Hood.

(...)

Assise dans les gradins, je suivais du regard les enfants courir autour du stade en guise d'échauffement. Calum vient me rejoindre après avoir disposé des plots sur le stade. C'était drôle de le voir sous cette nouvelle facette.

- Tu ne t'ennuies pas trop ? Il se renseigne en posant ses fesses à côté de moi.

- Absolument pas !

Le brun avait revêtu lui aussi sa tenue de footballeur, et le short lui allait à merveille. Mes yeux tombent sur ses bras bien dessinés, et je croise le regard noisette de Cal'.

- J'y crois pas, tu me mattes encore !

Hein ? Quoi ?

- Ah non non, je bafouille.

- Ah si si si, il répète avec un sourire qui se forme sur son visage.

Je repose mon regard sur les petits.

- Je crois qu'ils ont fini, je l'informe.

- Oui, mais tu n'échapperas pas à cette discussion.

Sur ses mots, il rejoint le terrain en courant pour s'occuper des enfants.