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Calum Hood

Depuis qu'on était à bord de la voiture, Kya murmure des grossièretés en mon égard comme une enfant de cinq ans. Après tout, je comprends qu'elle soit énervée, et je la laisse faire en encaissant ces reproches sans broncher. L'alcool et la fatigue, la rend plus qu'odieuse et lui fait dire des choses qu'elle n'aurait pas dîtes en étant sobre. Elle a dû avoir la main légère sur la boisson. Elle marmonne dans sa barbe pour ce qui doit être la millième fois :

- J'aurai dû rentrer à pied si c'est pour que tu m'ignores.

Je décide d'enfin répondre en m'allumant une cigarette de ma main libre.

- Écoute, tu vas arrêter de te plaindre sinon je m'arrête et tu rentres à pied. Dieu sait que j'en suis capable.

Elle me lance un regard noir, pas très convaincant, avant de demander à nouveau :

- Tu pensais vraiment ce que tu disais quand on était en haut tout à l'heure ?

Bien entendu, qu'elle allait aborder ce sujet, je ne pensais pas qu'elle allait le faire maintenant tout de suite. Je soupire, et recrache la fumée de ma bouche avant de répondre. Je cherche mes mots avec soin, pour éviter un énième drame à cause du fait que j'étais brusque et impulsif. J'avais exagéré dans mes mots employés, et au fond de moi, il est possible que je regrette déjà ce que j'ai dit, mais mon besoin perpétuel de me défendre avait pris le dessus. Lorsqu'elle s'est mise à me reprocher toutes ces choses, la vulnérabilité a pris le dessus et j'avais sorti cette phrase à contrecœur pour la blesser comme elle avait fait avec ces mots.

- Alors ? Elle demande en perdant patience.

Elle finit par me lâcher du regard pour les reposer sur la vitre, elle marmonne de nouveau des mots incompréhensibles avant de dire d'une voix claire :

- En vrai, je ne sais même pas pourquoi je perds mon temps à essayer de te comprendre.

Aucune réponse ne me vient en tête, sa phrase me blesse légèrement. Je fixe la route d'un regard attentif, pour essayer d'éviter cette conversation et agacée, elle se met à débiter de nouveau :

- Tu peux au moins me répondre ? Genre un oui ou un non ce n'est pas bien compliqué bordel, un oui ou un non. Un seul mot Calum, et j'ai bien le droit de savoir la réponse, je pense, j'te demande juste ça.

Elle continue de parler encore et encore en rajoutant des choses toutes aussi stupides et blessantes en mon encontre. Ma colère s'abat contre moi comme un raz-de-marée, et mon taux d'énervement passe d'un 2 à un 9 en un éclair.

Retiens-toi Calum.

Retiens-toi.

- Mais tais toi bordel ! Je finis par dire alors qu'elle continue à déblatérer des phrases en continu.

Elle se tait et me regarde profondément choquer.

- Tu n'es pas gentil avec moi, elle gémit avant de rester silencieuse jusqu'à la fin du trajet.

Je m'en veux rapidement d'avoir dit ça, putain. Son regard de chien battu, en ajoute à ma peine, et j'essaie de trouver une manière de me racheter face à tout ça. Je laisse tomber, elle n'allait pas me pardonner, et encore moins m'adresser la parole à nouveau un jour. Lorsque je me gare devant l'allée de chez elle, elle bondit hors de la voiture à une vitesse fulgurante comme pour me fuir sauf qu'elle se prend le haut de la portière. Un rire m'échappe, mais je me détache pour faire le tour de la voiture, et l'aider à rentrer chez elle.

- Ne me touche pas ! Elle s'exclame lorsque je mets ma main dans son dos pour la pousser vers chez elle.

Elle fait quelques pas seuls, et tente de marcher droit, mais finit presque par aboutir dans un buisson. Je l'attrape par la main, et la pousse sans ménagement dans l'allée pour la faire avancer plus vite.

- Assez perdu de temps Kat' m'attend et déjà que je me suis barré pour te ramener chez toi, je me plains.

Elle me regarde avant de sortir sans ménagement :

- Ah oui excuse moi, ton plan cul ! Ptdr Calum t'aurait pu faire mieux.

Je faillis m'étouffer. Qui lui avait dit ?

- Je fais ce que je veux, je suis assez grand, il me semble. Elle est mieux que toi déjà, je réplique cinglant qu'elle me juge de cette manière.

Elle rigole avant de se moquer.

- Ahaha, c'est que t'es drôle des fois. J'aurai tout entendu ce soir, tu me compares à celle qui n'a aucune âme quand tu la regardes droit dans les yeux. Elle est malpolie ta copine moi, je te le dis, le seul truc bien chez elle, ce sont ses seins.

Waw, Kya bourrée, c'était un sacré numéro.

- Elle en a plus que toi, c'est déjà ça.

- Ah, parce que t'as regardé les miens peut-être ? Elle réplique en se stoppant devant moi.

- Ah... Moi... Non pas du tout, et puis il n'a rien à regarder de toute manière, je bafouille légèrement gêné en essayant de fuir cette conversation.

Soudainement, elle me fixe avec intensité, ce qui a le don de me perturber. Un frisson me parcourt, et elle interrompt le contact visuel en me lançant ces clés. Je lui déverrouille la porte et elle entre sur le pas de sa porte.

- Si ça te gênait autant de me ramener, t'aurais du me laisser rentrer avec Noah. Au moins lui, il était gentil et il m'aurait jamais comparé à autre fille.

- Ah oui, vraiment ?

- Oui.

Et elle me claque la porte au nez.

- BONNE SOIRÉE AVEC TA PÉTASSE ! Me souhaite la brune de l'autre côté.

Un rire m'échappe face à cette situation, je réplique en m'appuyant contre le chambranle de la porte :

- Tu ne serais pas jalouse par hasard ?

Malgré moi, j'espérai qu'elle réponde à la positive.

- Jalouse de qui ? C'est toi qui es jaloux de Noah !

Mon cœur se serre et je ne réponds pas, faisant demi-tour, je monte dans ma voiture avant de mettre le contact. Le pire, c'est qu'elle a raison. 

p a r k - c.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant