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Roulant avec prudence dans le centre-ville, Calum cherchait un bar pour s'acheter sa merde. Plus les minutes passaient, plus la pluie s'intensifie et plus je regrette d'avoir accepté. Étant légèrement trempée et que la vielle voiture de Cal' menaçait de dévier de la route à tout moment, je n'étais pas super sereine.

- RALENTI ! Je m'exclame lorsque ce dernier allait presque percuter une poubelle sur le trottoir.

Son rire raisonne dans l'habitacle et accélère encore plus.

- Putain, tu vas nous envoyer en l'air, je jure en lui lançant un regard mauvais pour le dissuader.

- Mais non ! Il m'assure avec un sourire.

Il ralentit tout de même après avoir croiser mon regard accusateur et légèrement apeuré. On finit par se garer dans un parking payant, bien loin du bar repéré, et on sort dehors. Me réfugiant sous le coffre ouvert, Calum cherchait dans son bordel un parapluie. Regardant dans les alentours, je divague dans mes pensées pendant un moment, jusqu'à ce que je sens quelque chose contre ma joue.

Calum me pointait avec un pistolet à eau en plastique.

- Vous êtes en état d'arrestation, veuillez mettre vos mains en évidence, il s'amuse.

- Je suis censé jouer le jeu ? Je demande en me retenant de rire.

Il laisse tombé avant de jeter son pistolet dans le coffre et de s'indigner.

- Tu es nulle, tu as gâché mon délire.

Il soupire avant de me tendre le parapluie. Je l'ouvre et me mets à l'abri en dessous tandis que le néo-zélandais ferme son coffre et déverrouille sa voiture. Mettant simplement sa capuche de son sweat, et enfonçant ses mains dans sa poche, il se met déjà en route, alors que la pluie était en train de le tremper.

- On peut partager le parapluie, tu sais ! Je lui lance fort pour qu'il m'entende alors que celui-ci était déjà dans la rue.

Me mettant à courir pour le rattraper, je lève le parapluie pour le monter au-dessus sa tête, et je le couvre. Il me lance un regard lassé.

- Jamais tu ne t'arrêtes, il souffle.

Je souris avant de lui répondre :

- JAAAAA-MAIS.

Il laisse échapper un petit rire, avec étonnement de ma part, il attrape le parapluie de son bras droit, et passe son bras gauche autour de mes épaules avant de m'approcher de lui pour qu'on soit tous deux protégés. Je me retiens de dire quelque chose par peur de le vexer.

On zigzague rapidement dans les rues de la ville sous la pluie qui tombe désormais beaucoup moins forte qu'il y a un quart d'heure, avant d'arriver devant le bar. Cal' ferme son parapluie, mais aussitôt fermé, il repasse son bras rassurant autour de mes épaules avant de me pousser légèrement vers l'entrée. Une odeur de tabac mélangée d'alcool nous parvient rapidement, me faisant grimacer.

S'approchant du comptoir avec habitude, le basané attend pour demander ses cigarettes. Jetant un œil au bar miteux, l'endroit était sale, avec quelques tables, et une télé accrochée sur le mur qui semblaient hypnotisés plus de la moitié de la clientèle. La seule chose positive, c'était que contrairement à dehors, l'endroit était chaud, me permettant pendant quelques minutes de ne plus avoir froid. Je regarde discrètement Calum qui lui aussi, regardait avec intérêt le match diffusé sur l'écran. De notre distance relativement proche, j'arrive à discerner son odeur, un mélange de tabac froid et de parfum.

- Tu as un truc sur la joue.

Il lâche son regard noisette de la télé pour le poser sur moi.

- Où ? Il s'enquit.

Je touche sa pommette du bout du doigt, où une tache de chocolat se trouvait. Du bout de sa manche, il se frotte sa joue comme un sauvage, la faisant devenir rouge.

J'étais soudainement tentée de faire quelque chose que j'allais sûrement regretter. Un sourire mesquin prend place sur mes lèvres, et je passe ma main dans ses cheveux. Je le décoiffe et il proteste en pouffant de rire. Ses cheveux partaient désormais en tous sens lui donnant un air enfantin ultra craquant.

p a r k - c.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant