1er chapitre

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Je me souviens du jour ou j'ai rencontré ma tante Gail pour la première fois et ce n'est pas dans la maison familiale entourés de mes parents et des odeurs de cuisine qui me faisaient baver d'envie dès que je rentrer pour l'heure du repas, mon cahier de croquis sous le bras et mon fusain coincé sur l'oreille. Le cimetière d'un village français fut le début de ma nouvelle vie a deux sans mes parents.

Je me souviens encore du visage de maman. Il était si jolie, son sourire était magnifique, sa gentillesse me recouvrait le coeur de guimauve quand je doutais de moi ou que mon père me sermonnait sur ma passion pour le dessin, mais tant que je ce n'était qu'un passe-temps, il me laissait tranquille, bien que les trois quarts du temps, il le faisait pour me faire râler quand la fossette au coin de son sourire apparaissait. Il était mon père et je l'aimais. Ils avaient encore la vie devant eux mais elle en a décidé autrement.

Je me souviens avoir été convoqué par le directeur  de mon école, j'étais interne dans une mfr pour apprendre le métier de maréchal ferrant, bien que mon père aurait préféré que je reprenne l'exploitation céréalière qu'il possédait mais ce métier ne me plaisait pas et j'avais un bon feeling avec les chevaux et c'est tout naturellement que j'ai fait mon choix.

Quand je suis entré dans ce bureau ou je n'avais encore jamais mis les pieds, je suis  resté tétanisé sur le seuil de la porte. Un gendarme en uniforme me faisait dos et  le visage du directeur ne montrait aucunes émotions.

Il m'a fait signe d'entrer et de m'asseoir sur une des chaises qui faisait face à son bureau. Je ne m'étais pas rendu compte que ma respiration s'était bloquée, jusqu'à ce que je sois assis et calé contre le dossier, en priant de ne pas m'éffondrer quand l'homme en uniforme m'aurait expliqué ce qu'il venait faire ici. Mais j'avais un mauvais pressentiment, si s'était un de mes parents l'autre serait venu pour me le dire. Donc le pire pour moi était que mes deux parents aient eu un problème grave.

L'homme en uniforme se retourne et me salue.

_  Bonjour Hayden, je suis le maréchal des logis Ambroise. Tu dois te douter que ma visite n'est pas de courtoisie. Je hoche la tête et il continue. Je suis désolé mon grand, mais je dois t'annoncer que tes parents ont péri dans l'incendie de leur exploitation, il y a deux jours. Je tiens à te présenter mes condoléances.

Je hoche la tête pour lui faire comprendre que j'ai compris et pour retenir les larmes qui menacent de dévaler le long de mes joues. Il me salue et quitte le bureau.

C'est au directeur de prendre la parole et de m'annoncer que ma tante, la soeur de ma mère va venir des États-Unis et qu'elle sera ma tutrice à compter de ce jour. C'est elle qui a tenu à ce que je ne sois prévenu qu'aujourd'hui, pour me préserver et que je dois commencer à faire mes valises car elle arrive dans quelques heures, jour de l'enterrement de mes deux parents.

J'avais quatorze ans. Ma vie venait de s'effondrer et je n'avais plus aucuns repères. La seule chose à laquelle je  pouvais encore m'accrocher était que je n'avais pas péri avec eux ce jour-là, mais j'aurais peut-être préféré tout compte fait. Je ressors du bureau en mode automatique et je me rends compte que je suis déjà arrivé quand je me cogne le nez à mon armoire.

Je laisse éclater ma peine en frappant mes poings sur la porte de celle-ci. Le temps a dû  passer car mes larmes ont séchées et que deux bras me soulèvent du sol.

_ Hayden, je sais que cela va être dur pour toi, me dit le surveillant, mais tu dois te ressaisir, tes parents n'auraient sûrement pas voulu te voir dans cet état. Ils auront toujours une place importante dans ton coeur, alors fais leur honneur, relève la tête et sèche tes larmes. Ta tante est arrivée et elle t'attend dans le hall.

Merci fut la seule que je pouvais prononcer.

C'est le coeur lourd que je préparais ma valise et que je descendais avec ma valise. À partir de ce jour, je ne reverrais ni mes amis, ni les murs de cet établissement.

Tante Gail m'attendait, elle était forte pour moi, je le voyais dans ses yeux et je voyais aussi toute la tristesse qu'elle retenait alors qu'elle venait elle aussi de perdre sa famille. Je me précipitais  dans ses bras et l'enlaçais  jusqu'à ce que mes bras me fassent mal.

_ allons-y mon grand, tu dois dire au-revoir à tes parents et moi aussi. Nous partons ce soir.

Mon meilleur ami Franck était venu me dire au revoir, nous nous tenions fermement lui pour ne pas que je m'écroule et moi parce que je ne voulais pas quitter les bras de mon meilleur ami et confident. Nous nous étions promis ce jour-là de continuer à nous donner des nouvelles et que si un jour il pouvait venir a la Nouvelle-Orléans, il le ferait.

C'est a contre coeur que je la suivais jusqu'à sa voiture de location. Nous prenions la route pour la dernière demeure des êtres que j'ai le plus aimé.

ink story "Hayden" (mxm)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant