6ème chapitre

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Dean m'a fait arpenter toute la Nouvelle-Orléans, enfin je crois. Mes jambes ne me portent plus, tellement elles sont lourdes d'avoir avale autant de kilomètres. Je m'affale sur le premier banc que je trouve. Je crois que j'ai des vêtements au moins pour  le siècle à venir. La seule chose que je n'ai pas trouvé et ce que je cherche depuis longtemps est un blouson en cuir. Mes parents n'ont jamais voulu que j'en porte un, mais mon parrain va pouvoir m'aider, j'en suis sûr.

Quand je lui pose la question, il fait mine de réfléchir les yeux au ciel et la main sous son menton.

- Tu promets de ne pas dire à ta tante ou nous l'avons acheté!

Je pose ma main droite sur mon coeur et l'autre en l'air.

- Promis, juré, craché!

- Très bien, si cela te tient tant à coeur, je connais une boutique. Si Gail vient à l'apprendre, je suis un homme mort. Allons-y, avant que je ne change d'avis.

Il me fait me lever et me demande de me dépêcher car nous devons être à la boutique dans moins d'une heure. Un dédale de petites rues nous mène dans des quartiers beaucoup moins chics qu'en début de journée.

Il m'explique que se sont les quartiers les plus à risques de la ville. Je ne me sens pas rassuré mais je lui fais confiance, car il connait la ville mieux que certaines personnes qui habitent ici depuis longtemps. Nous nous retrouvons dans une rue où l'on peut voir des boutiques, des bars et beaucoup mais alors beaucoup de gens que je ne viendrais pas à fréquenter. Dans certaines rues transversales, je peux voir des jeunes qui se piquent, d'autres fument des joints, et beaucoup sont tellement alcoolisés qu'ils cuvent sur le trottoir. La main de mon oncle me rassure tant que je ne la lâche pas.

Il me fait entrer dans le magasin dont il m'a parlé. Un homme vient à sa rencontre et le salue.

- Dean! Ça fait un bail dis-moi. Et maintenant, tu fais dans l'adolescent pré-pubère. Je suis déçu, moi qui pensait que je faisais vibrer ton coeur. Et Gail, elle va bien?

- Arrête tes conneries Jake! C'est mon filleul et oui Gail va bien. Et puis, tu sais bien qu'il n'y a que toi. Bon, Hayden, je te présente Jake, mon petit-ami. Maintenant que les présentations sont faites et que tu sais tout, Hayden cherche un cuir et je sais que toi, tu lui trouveras ce qu'il faut.

- Merci chéri, je pense savoir en effet ce qu'il lui faut. Je reviens.

Pendant que Jake cherche sur ses portants, je jette un oeil et je vois que je vais revenir souvent ici. J'adore ce que j'ai sous les yeux. Mais il va falloir que je fasse attention de ne pas me faire attraper par ma tante.

Jake revient et me présente un blouson style aviateur, sur lequel je jette mon dévolu. C'est lui que je veux, pas un autre. Nous payons et je sais que je vais revoir souvent le petit-ami de Dean.

Arrivé devant la voiture de celui-ci, il me fait promettre de nouveau de ne rien dire à Gail. Que cela n'a rien à voir avec Jake mais plus tôt avec le quartier ou il tient sa boutique, me fait aussi jurer de ne pas m'y aventurer seul. Même si je lui jure de ne pas le faire, je sais que j'irais quand même. Mais je préfère me taire, où je crois que je serais privé de sortie jusqu'à trente ans. Même s'il est cool, je ne préfère pas m'y frotter.

Quand nous arrivons à la boutique, tante Gail  nous félicite pour notre ponctualité, et que nous avons mérité un petit rafraichissement avant de rentrer.

La terrasse du bar juste en face, nous donne un prétexte pour lézarder un moment au soleil. Même si je préférerais rentrer et essayer mon nouveau blouson. Je sirote un verre de soda à l'abri du soleil derrière des lunettes aviateur qu'oncle Dean m'a gentiment prêté. Je sais déjà que je vais le tanner pour avoir les même.

C'est un bruit de moteur qui me sort de mes réflexions, et je vois trois motos se garer le long du trottoir. Je les reconnais immédiatement car ce sont celles que nous avons croisé plus tôt dans la journée ainsi que les yeux que j'avais aperçu et qui ont fait chaviré mon coeur d'adolescent.

L'homme descend de son destrier et quand il ôte son casque, je ne peux m'empêcher de le détailler. Il est magnifique, grand, mince, d'une beauté brune ténébreuse que je n'ai jamais vu nul part ailleurs. Ils s'installe avec ses amis quelques tables plus loin, je continue de l'observer et sa démarche chaloupée met mes hormones en ébullition. C'est encore une fois mon oncle qui me sort de mon rêve éveillé. Il me chuchote à l'oreille :

- Je sais que tu trouves ce type magnifique mais il n'est pas pour toi, gamin.

  - Que veux-tu dire, Dean. Je le sais pertinemment. T'imagine la différence d'âge entre lui et moi. Et puis, il est juste beau et les garçons ne m'intéressent pas.

  - Pas à moi, Hayden. Je reconnais un gay de loin et même de près et nous allons avoir une petite conversation tous les trois en rentrant. En attendant, je ne parlais pas d'âge mais de ce que cet homme représente, c'est un danger et non je ne t'en dirais pas plus.

Je fais comme si j'écoutais. Mais cet homme m'attire comme un aimant. Quand je pose de nouveau le regard sur sa table, je n'ai pas le temps de détourner les yeux car le sien est braqué sur moi. Une vague de chaleur envahit mon visage. Et merde! Moi qui pensait avoir été discret. C'est Gail qui vient à mon secours.

  - Bon, les garçons. Il est l'heure de rentrer. Je suis vannée. Quant à toi mon neveu, tu dois ranger tes nouvelles affaires et te coucher tôt. Demain, je t'emmène voir ton nouveau et futur lycée.

C'est avec et sans regret que je me lève, je sens le regard du biker dans mon dos. Est-ce que je le reverrais un jour, rien n'est moins sûr.

ink story "Hayden" (mxm)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant