chapitre 20

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Je sais que j'ai promis à Gail d'appeler le maréchal des logis. Mais franchement que peut-il m'apprendre, j'ai fini par faire le deuil de mes parents, pourquoi je devrais retourner les cendres de cette histoire. Que peut-il m'apprendre?

Nous avons décidé d'aller à mon appartement. Il y a trop de monde qui squatte chez Trevor. Et je n'ai pas franchement envie que l'on me saute dessus, pour me poser un tas de questions auxquelles je n'ai pas envie de répondre pour l'instant.

Je me poste devant les baies vitrées et regarde ce qu'il est advenu de cette ancien quartier qui était en friche, avant d'être réhabilité. Tout a bien changé, depuis que je suis parti. Il y a maintenant des rues avec de la signalisation. Des réverbères ont été installés, la plupart des anciennes usines sont maintenant des logements, de nouveaux immeubles côtoient des petites habitations. Ils ont même installé des coins de verdure. C'est fou, ce qu'avec de l'argent ont peut faire d'un coin minable, un endroit où il fait bon vivre. La seule chose qui n'a pas changé, les grillages qui entourent toute cette partie. Ils ont voulu les garder, un gardien a même été installé pour filtrer les allers et venues des personnes. Je n'en vois pas l'utilité, pour moi chacun devrait être libre d'aller et venir.

_ À quoi tu penses?

Je me retourne et me retrouve face à mon plus joli rêve, je lui explique que cet endroit n'est pas celui qu'il aurait dû être. Il devrait être ouvert sur l'extérieur, que les gens puissent aller et venir librement. Que ce coin devrait pouvoir accueillir des familles avec leurs enfants quand le soleil réchauffe les berges du Mississippi. Que toute cette verdure devrait accueillir les amoureux, les personnes âgées, il devrait vivre.

_ Je ne vois pas tout cela, pourquoi ces grilles sont encore debout, d'ailleurs?

_ Tout ce que je sais, c'est qu'après ton départ, des promoteurs immobiliers ont mis la main sur la plupart des bâtiments qui étaient inoccupés. Le propriétaire était bien trop heureux de pouvoir se débarrasser de ce qu'il restait. Et les gens qui avaient de l'argent, ont vu un filon à exploiter.

_ On ne peut rien faire pour enlever ces horreurs.

_ Désolé, mon grand.

Je m'approche de Trevor  et me coule dans ses bras. Pourquoi, je suis attiré par cet homme? Il m'entoure de ses muscles. Nous faisons pratiquement la même taille. Je peux donc profiter de plonger mon nez dans son cou et humer son odeur. En même pas une journée, j'en suis devenu accro. Une minuscule senteur de bois de santal en émane, mais le reste c'est son odeur à lui. Je me réfugie plus profondément en lui. Si je le pouvais, je prendrais place dans son corps. Pour ne plus en sortir.

J'ai l'impression que le temps s'est arrêté, les minutes défilent au ralentie. Mais ce ne sont que quelques poignées de seconde. J'en profite pour lui dire que je vais appeler le maréchal des logis. Je me sépare de lui a regret et m' éloigne vers la cuisine pour passer mon coup de fil. Quelques minutes passent, je n'ai même pas pris la peine de regarder qu'elle pouvait être l'heure en France. De toute manière rien ne me ramènera mes parents.

Les sonneries s'écoulent monotones, je ne sais pas combien ont pu retentir, jusqu'à ce que je reconnaisse sa voix. Elle est d'un timbre plus bas que celle de mes souvenirs, comme si l'homme était usé par la vie de flic qu'il a mené.

_ Bonjour, maréchal des logis Ambroise. Que puis-je pour vous?

_ Bonjour, c'est Hayden. Ma tante m'a dit que vous souhaitiez entrer en contact avec moi?

_ Oui, je tenais à ce que tu saches que l'enquête concernant tes parents a été réouverte. Nous avons de nouveaux éléments. Mais je ne veux pas en parler au téléphone. Pourrais-tu venir en France?

_ Je ne sais pas. Je n'ai pas franchement envie de ressasser cette histoire. Même si je tiens à ce que les personnes qui ont fait cela soient punies. Je vous rappelle.

_ Très bien, je ne peux pas t'obliger. Tiens-moi au courant, si tu changes d'avis. Mais c'est vraiment important. Au revoir Hayden.

Je n'ai pas le temps de le saluer, qu'il a déjà raccroché, je souffle de dépit, ma tête tombe en avant. Je n'ai pasle courage de supporter une autre nouvelle et je dois le concentrer sur Dean. Trevor m'entoure une nouvelle fois de ses bras forts. Je sais que c'est puéril mais je me sens bien. Réchauffé par le corps de mon amant. Il me retourne doucement et prend mon visage dans ses mains pour que je la relève.

_ Je sais que cela ne me regarde pas mais tu dois y aller, si tu ne le fais pas, tu finiras pas le regretter. Je peux aussi t'accompagner, si tu le souhaites ?

_ Comme je l'ai dit, je vais réfléchir. Et merci pour ta proposition. Je vais allé faire mon injection. De toute manière, si je dois m'y rendre ce ne sera que lorsque je saurais que Dean aura eu son don de moelle.

Trevor me relâche du cocon qu'il avait mis autour de moi. Je me dirige vers la salle de bain, je ne ferme pas la porte, il m'a déjà vu nu. Ce n'est donc pas un problème.

Je regarde le visage qui me fait face. Je revois le petit garçon que j'étais en arrivant ici. Son visage est interrogatif, il se demande pourquoi je ne prends pas le premier avion pour savoir. Est-ce de la peur que je vois quand mon visage d'adulte reparait ?

Je me secoue mentalement pour revenir au présent. Je ne dois pas me détourner de mon objectif premier. Sauver Dean. Pour le reste, je verrais plus tard. Une fois l'injection faite, je retourne auprès de Trevor. Il est face aux baies vitrées, sont visage est fermé. Je l'enlace par derrière et me colle à  lui.

ink story "Hayden" (mxm)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant