chapitre 21

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Pourquoi ce visage fermé, tout allait bien, jusqu'à ce que je passe cet appel. Me voit-il comme une personne superficielle, vénale, celle qui se moque de savoir ce qui arrivera à son prochain. Non! Je ne suis pas comme ça. Je comprends que quelque chose le perturbe. Mais quoi ?

Je dois réfléchir à comment aborder le sujet. Pour le moment, je veux profiter des bras de mon amant. Je me glisse face à lui et me pelotonne dans ses bras. Nous faisons pratiquement la même taille et mon visage se pose dans son cou. J'en profite pour humer son odeur. Un mélange de parfum aux accents de cuir et de son odeur. Je pourrais me repaître de celle-ci pendant des heures.

Je le hume pendant quelques secondes et je finis par lever mon regard sur son visage. Bien que ses bras soient refermé sur moi, je sens comme un éloignement quand je plonge mon regard dans le sien. Cette fois je sens que quelque chose ne va vraiment pas.

Je dois me jeter à l'eau et lui poser la question. Je plonge une nouvelle fois dans son regard bleu outre-mer et j'y lis de la douleur, une douleur ténue mais bien réelle.

_ Que se passe-t'il Trevor ?

_ Je repense à mes parents et à Dean. Ma famille car je n'ai jamais connu la cause exacte de leur mort et Dean quand Jason est mort et que je n'ai pas eu le courage de lui raconter ma version, celle qu'il aurait dû connaitre depuis le début.

_ Pour Dean, je pense que tu pourras le faire dans peu de temps. Pour tes parents, je ne connais pas l'histoire.

L'homme avec qui je commence à partager ma vie, me regarde avec une douleur praignante au fond des yeux. Je lui laisse le temps de rassembler ses idées. Il prend une profonde inspiration et commence le récit de ce qu'a été sa vie d'enfant jusqu'à son départ du foyer familial.

Je le pousse doucement vers le sofa et le fais asseoir, je m'installe à ses côtés, tout ça dans le plus grand silence pour ne pas interférer dans ses pensées.

J'écoute le récit d'une d'enfance somme toute normale.

_ Je suis issu tout comme ta mère et ta tante, d'une des plus anciennes familles de cotonnier de la Nouvelle-Orléans. Nous avons été pratiquement été élevé ensemble puisque nos parents étaient des amis intimes. Jusqu'au lycée, nous étions constamment fourré ensembles, inséparables. Et nous avons pris des chemins opposés lors de notre entrée à l'Université. À l'époque, mes parents voulaient que je fasse des études pour prendre la relève de mon père dans son entreprise d'import-export, je ne voyais pas ce que j'aurais pu faire d'autre de toute manière.

Et puis quand j'ai obtenu mon diplôme....tout a basculé. Je me suis retrouvé à faire le larbin pour mon père. Je n'en faisais jamais assez, je n'étais pas assez bien pour sa satanée entreprise. Alors j'ai commencé à traîner, à droite à gauche. Les boites de nuit, les petits délinquants avec lesquels je faisais des trafics. Drogue, trafic d'armes, vol de voitures. Blanchiment d'argent par le biais de l'entreprise familiale.

Et j'en ai eu assez de n'être que la cinquième roue du carrosse et je m'étais fait un nom dans le milieu. Les blacks mambas sont né.

Au début, il n'y avait que moi, Jake, ainsi que Branson et Jesse. On a recruté quand notre gang a commencé à se faire connaître. Au bout d'un an, une cinquantaine de bikers complétait le groupe. Nous avons pu étendre notre cercle de trafic en tout genre. Cinq ans plus tard, Jason est arrivé, lui et sa belle gueule. Je suis tombé sous son charme.

Et puis, Jake et moi ont s'est fait serrer par les flics. Dix ans de tôle et le nom de mon commanditaire ou c'était perpète. Alors on a passé un deal.

Le temps que je purge ma peine, mes parents étaient mort.

Soit disant dans un incendie accidentel, une vanne de gaz endommagée était mise en cause. Mais je suis sur et certain que c'était tout sauf un accident.

Je trafiquais pour un gang brésilien. Je faisais passer de la drogue et sortir des armes.

Ils ne m'ont même pas laissé assister à leurs funérailles. Ils m'avaient rayé de leur vie. Et je le comprenais. Mais c'était mes parents.

L'ordure qui a mis leur tête à pris est mort, bien avant que je ne puisse lui mettre la main dessus. Apparemment, son second avait des vues sur sa place. Il l'a fait buter en taûle. Je n'ai pas pu les venger.

Comme on avait pactisé avec le diable, on a pris que cinq ans. Bien assez pour que leur meurtre puisse être planifié. Et Jason en a profité pour partir en vrille. Quand nous sommes sorti, Jake s'est retiré, Jesse et Branson se sont fait tirer comme des lapins.

Et moi, j'ai tout repris du début. Nouveaux lieutenants et nouvelle équipe, plus les anciens qui restaient.

La suite, tu la connais, Jason est mort. Et je me suis retrouvé seul.

Tu comprends pourquoi, je tiens à ce que tu ailles en France. Je t'accompagnerais, si il le faut. Mais fais-le où tu le regretteras.

Je regarde Trevor et vois la douleur que j'avais déjà remarqué a plusieurs reprises quand je le voyais. Mais je ne m'attendais pas à cet aveu. Je secoue mentalement la tête pour me sortir de mon état d'hébétude.

_ D'accord. Dés que je peux partir, je le ferais. Ok? Et si tu tiens vraiment à m'accompagner, tu es le bienvenu.

_ Bien. Maintenant, tu vas sagement me suivre. J'ai quelque chose a te montrer. Et puis, j'aimerais essayer ton petit joujou que j'ai vu l'autre soir.

_ Ho non, pas touche à ma Shelby.

_ Tu n'as pas vraiment le choix, sinon je te ligote et je conduirai quand même ta beauté.

Des images pas très catholiques de moi, ligoté sur un lit et attendant que mon amant veuille bien me supplicier d'une manière très sensuelle me font perdre mes moyens et éveiller une partie de mon corps que Trevor remarque.

_ Promis, la prochaine fois, je te ligote.

Il tend la main et je lui présente les clés de ma voiture.

_ En route chéri.






ink story "Hayden" (mxm)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant