16ème chapitre

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Dieu! Le goût de ses lèvres, j'en ai tant rêvé. Mais je ne peux pas, je ne dois pas me laissé emporter par ce baiser. Je dois partir, réfléchir, je dois penser à Dean, pourtant je rêve éveillé  que celui-ci n'en finisse pas, que je puisse demander l'accès à cette bouche tentatrice. Que tout finisse dans un ballet qui me mènerait aux portes de la jouissance, la jouissance. Je parais peut-être égoïste, mais je ne le ressens aucunement. Je dois me libérer de cette étreinte qui se ressert comme un étau autour de mon corps, laisser mes bras lâcher ce corps que j'ai tant rêvé de serrer contre moi, je dois partir.

Je mets fin à ce baiser, je m'excuse et prend la fuite.

_ je suis désolé, mais je dois partir. Je dois...

Ma phrase ne se terminera jamais, car quand j'ouvre les yeux, je suis face à ma voiture, au loin j'entends Trevor crier mon nom. Je ne me retourne pas, comme un automate je déverrouille ma portière, m'asseois lourdement sur mon siège et démarre en trombe. Quand je suis sûr de me trouver loin du cimetière, je relève la tête et regarde dans le rétroviseur. Mon regard défait me fait face et me lance toute la rancoeur que je peux à voir contre moi-même d'avoir fui encore.

Je pourrais penser que la fuite me va comme un gant, je n'ai jamais été un guerrier mais je ne suis pas une mauviette non plus, sauf, peut-être pour les sentiments. Et encore plus quand il s'agit de Trevor. Il faut que je parle à Dean, que je lui dise, mais comment? Installé sur son lit d'hôpital et côtoyant la mort, je ne me vois pas m'asseoir face à lui et lui dire avec désinvolture que je suis amoureux de l'homme qui pour lui a amené son frère à mourir, alors que je sais maintenant que tout ou tard, il aurait fini par disparaître. Cet homme que je n'ai pas connu et qui a préféré mettre fin à ses jours par la main d'un autre homme, plutôt que par la maladie qui le rongeait. Je ne sa je pas comment lui annoncer, merde!

Je monte aussi vite que je le peux, les escaliers qui mènent à mon appartement et m'effondre le long de la porte que je viens juste de refermer. J'ai besoin d'un verre. Je sais qu'il me faudra au moins la bouteille pour me plonger dans l'oubli de cette soirée. Avec effort, je me relève et tombe sur une bouteille de gin posée sur le comptoir de la cuisine. Je retourne d'où je viens, et enlève le bouchon. La brûlure de la première brûlure dûe à l'alcool s'estompe au fur et à mesure des rasades que j'avale et qui prennent la direction de mon estomac, vide.

Ma vision post-saoûlerie essaie de faire la mise au point sur l'endroit où je me trouve. L'impression de me trouver sur un chantier de construction se fait assourdissante, je suis bon pour avaler une boite de paracétamol. Quand enfin, je fais la mise au point, je ne suis plus dans mon appartement mais face au loft de Trevor, il fait encore nuit. Je fous quoi ici!

Une musique assourdissante retentie des fenêtres ouvertes. C'est vrai que ce soir il devait y avoir une fête. Une de plus à l'actif de mes amies. Avec d'infinies précautions je me relève pour ne pas avoir à faire aux effets secondaires d'une gueule de bois. Mûe par on ne sait qu'elle divinité, mes pieds prennent la direction de l'entrepôt que j'essaie d'éviter. Comme un et stalker, j'écoute les allers et venues des personnes présentes. Je remarque la moto de Trevor garée à l'intérieur. Je fais un rapide visuel pour essayer de le voir, mais il n'est nul part. Je profite donc de l'occasion, sachant que personne ne me prête attention pour m'infiltrer et prendre la direction de la cage d'escalier, pour retrouver l'homme qui me hante et me laissé aller à ce que j'ai toujours voulu. Mais lui voudra-t'il toujours de moi après m'être enfui comme je l'ai fait. Je l'espère et le redoute en même temps.

L'usine désaffectée est moins haute que celle ou nous avons nos appartements. Je n'ai donc aucun mal à trouver la porte qui me mènera à lui. Je pose mon front contre le battant de la porte et prie pour que celle-ci  ne soit pas fermée à clé. La poignet cède sans un bruit, quand je passe le pied à l'intérieur de la pièce plongée dans la pénombre, je le vois debout, face à une fenêtre. Le regard dans le vide.

Je m'approche doucement de lui, pour le prévenir qu'il n'est plus seul. Son regard se plonge dans le mien, hypnotique comme je l'ai toujours connu. Je m'enfonce dans ce lagon bleu, ou un ciel sans nuage le surplombe. Je fais un pas de plus pour me retrouver à sa hauteur et pose ma main sur sa joue. Son regard me demande, me supplie de rester. Je finis par coller mon corps au sien et poser ma bouche sur la sienne pour lui dire que oui je reste, si il veut encore de moi.

Ses bras viennent entourer ma taille pour me faire comprendre que plus jamais il ne me laissera partir. Notre baiser n'en finit plus et je me sens décoller du sol, il me porte jusqu'au sofa, ou il s'allonge doucement. Puis rompt notre baiser, je le vois se redresser pour partir, j'essaie de le retenir, il me fait comprendre par un simple regard qu'il va verrouiller la porte.

_ Bien que je préférerais la fermer pour te retenir prisonnier, je ne pense pas que tu es envie que quelqu'un nous dérange. J'adore le gin, mais sur toi je préfère que tout reste naturel.

J'opine de la tête. Il sourit et en deux secondes son corps se colle de nouveau au mien. J'aime cette sensation de ne faire plus qu'un avec lui. Je peux enfin me laissé aller au réconfort de ses bras. Je crois que je suis amoureux comme je ne l'ai jamais été de cet homme, mon homme. Pourvu que cette douce ivresse ne prenne pas fin, bien que la vie s'amuse toujours à me donner pour tout me reprendre quand je ne m'y attends pas.

Je profiterais du maximum dont elle voudra bien me ggratifier. J'espère qu' à  ce moment, mon visage aura pris quelques rides. Avant de plonger dans le coma éthylique qui m'enveloppe, je crois entendre un "je t'aime" chuchoté au creux de mon oreille. Mon sommeil aurait-il décidé de me jouer un tour.

ink story "Hayden" (mxm)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant