chapitre 36

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Déjà une semaine que je suis enfermé ici. Une semaine qui me semble une éternité, Trevor et gail passent le plus clair de leur temps libre à me narrer leurs journées si bien remplies. Moi je ne veux que pouvoir sortir et ne plus remettre les pieds dans ce maudit hôpital avant quelques années,  voir même pas du tout. J'en veux à tout le monde, même au pauvre lit qui commence à devenir un moyen de torture moyenâgeux dont le devoir est de me faire perdre la raison.

Le médecin qui me suit est une porte de prison, jamais un mot de trop. À croire qu'on le paie pour qu'il en dise le moins possible. C'en est exaspérant. La seule que j'ai pu tirer de ce portique néolithique est que je sortais  demain car il n'y avait plus de raison de me garder ici. Que j'allais devoir me trouver un kinésithérapeute par mes propres moyens, vu que je ne manquais pas de pouvoir m'offrir le meilleur. Sympa le mec, même en france on est mieux soigné. Vive les U.S et leur couverture maladie privée de merde.

Mais tant mieux pour moi, car je vais pouvoir sortir et respirer autre chose que l'odeur des antiseptiques et des médicaments. Mais avant, je vais passer dans le service ou se trouve Dean. Il est sorti de la chambre d'isolement aseptisé. Le doc dit que tout va pour le mieux au niveau physiologique mais que son cerveau ne veut toujours pas sortir du sommeil dans lequel il s'est mis de lui-même.

Je dois sortir dans dix minutes, l'infirmière que j'ai vu il y a quelques jours entre et me sourit chaleureusement, un fauteuil roulant datant de la guerre froide la précède. Génial, en plus il grince. Elle me tend une liasse de papiers que je dois remplir et redonner à l'accueil du service, ainsi qu'une ordonnance où sont prescrit des antidouleurs. Demain je dois rencontrer le kinésithérapeute que Trevor m'a trouvé.

C'est lui justement qui me ramène à la maison, de toute façon je n'ai pas vraiment le choix. Monter sur une moto ou conduire une voiture à embrayage manuel, reste une utopie dans mon cas. Elle me salue et me souhaite bon courage pour la suite et une bonne rééducation. Ouais, faut croire que tout sera pour le mieux, et que abracadabra, pouf je remarche.

Mieux vaut penser à autre chose, je vais me faire chier comme un rat mort, j'espère au moins qu'il sera plus avenant que mon cher docteur. J'ai aussi appelé Barry, il me dit de prendre mon temps et que de toute façon, le salon sera toujours au même endroit quand je reviendrai. Qu'il repousse son départ et que rien ne m'empêche de tatouer en fauteuil. Juste faire quelques ajustements pour ne pas m'épuiser. Je suis sceptique mais je me dois d'essayer. Qui ne tente rien n'a rien.

Un petit coup à la porte et mon chéri fait son apparition ainsi que mes deux folles d'amies. Un sourire immense barre leurs visages. Que sont-ils entrain de tramer ces trois-là. Je n'ai pas le temps de déchiffrer leur tête de vainqueur que Trevor m'embrasse langoureusement.

Je vois à leur regard braqué sur mon nouveau moyen de locomotion, que ça va pas être possible.

_ Ho non, jamais de la vie, que tu montes dans ce truc. Même pas en rêve.  Je refuse catégoriquement.

_ Chéri, c'est juste le temps que je sorte d'ici, après on en trouve un meilleur. Allez Trevor, juste le temps de quelques heures. Déjà que je le trouve moche.

_ Je confirme mon lapin, me dit Lidya en faisant la moue.

Elle finit juste sa phrase avant de sortir en trombe de la chambre et de revenir aussi vite avec un fauteuil de compétition. Là du coup je suis partant pour sortir de cette chambre au plus vite. Trevor m'aide pour le transfert lit fauteuil car mes bras ne sont pas encore assez solide pour le faire. Je vais devoir apprendre et remuscler le haut de mon corps. Sportif moi? Pas du tout, du tout. Juste ce qu'il faut pour entretenir mon corps, je suis pas un adepte de la gonflette.

Maintenant que je suis prêt, on peut partir. YES! Vive la liberté, même si je préférerais sortir sur mes deux jambes. Je pose mes papiers à l'accueil et salue le personnel, ainsi que mon "charmant" docteur. Au revoir et à jamais doc.  Pas ravi d'avoir fait votre connaissance.

Nous suivons le couloir jusqu'à l'ascenseur et je me retourne vers ma moitié qui me pousse gentiment.

_ Peux-tu m'emmener au prêt de Dean, s'il te plaît.

_ Aucuns soucis, je m'en doutais un peu.

Nous prenons ensuite la direction du service ou se trouve mon parrain. Une porte que je ne connais pas se profile devant mon visage. Dean frappe légèrement à la porte et me pousse à l'intérieur. Un corps immobile, au teint blafard aidé  d'un respirateur  et d'autres machines me fait face. Dieu, comme il a maigri. Son visage émacié  repose paisiblement sur l'oreiller.

Une porte qu'on referme doucement me sort de mon inspection sur ce corps que je peine à reconnaître.  Je m'avance tant bien que mal vers sa main, que je prends délicatement.  Elle est froide, la peau translucide de sa main amaigrie me font monter les larmes aux yeux. Je la caresse de mon pouce, avec vénération. Il me manque tant. Je finis par me ressaisir et lui parle avec le plus de ferveur que je puisse mettre dans le ton que j'utilise.

_ Salut parrain, c'est Hayden.  Je sais que je ne suis pas venu depuis un moment. Je m'en excuse. Mais des petits problèmes de santé  m'en ont empêché.  Tu me manques et à Gail aussi. Tu fais une si longue sieste. Mais il va falloir revenir dans le monde des vivants. On t'attend, ne tarde pas trop.

Aucunes réactions. On a beau me répéter que de parler à  une personne dans le coma est bon pour elle. Je ne m'attarde pas trop à son chevet même si je planterai bien ma tente au milieu de sa chambre. Juste pour être auprès de lui, jusqu'à son réveil. J'embrasse délicatement la paume de sa main et la repose le long de son corps.

Je ne fais pas ce genre de chose, mais si dieu existe faite qu'il me rende mon père. J'ai besoin de lui.

En sortant , Trevor pose une main sur mon épaule et la presse doucement.

_ Il est temps de rentrer. Je ne veux pas que tu t'épuise. Les jours à venir vont être long.

_ Je t'aime et je ne te le dis pas assez souvent. Si tu n'étais pas là. Je me demande si je m'en sortirai.

Il me fait un clin d'oeil et embrasse ma tempe et mon front. Quand il le fait je sais que so  amour pour moi est sincère.  Cela me fait toujours un effet bœuf.



ink story "Hayden" (mxm)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant