15ème chapitre

2.6K 160 1
                                    

J'envoie un sms à Lydia pour la prévenir de mon absence à leur soirée et lui dire où je me trouve.

Arrivé devant l'hôpital, je l'éteinds et le range dans ma poche. Je n'ai pas envie d'être dérangé par des gens qui sont désolé de ce qui arrive. Je veux rester concentré sur Dean et ma famille. Quand j'arrive devant la porte qui nous sépare, je m'arrête la main sur la poignet. Que dois-je faire? Entrer, partir car je sais que ce que je vais voir va me faire cauchemarder pour quelques temps. Je décide de prendre sur moi et j'entre. Je ne m'étais pas tromper, Dean est relié à un tas de machines, une aiguille plantée dans le creux de son coude. La pâleur de son corps ne dénote pas sous les draps immaculés. Il respire difficilement mais des lunettes à oxygène placée sous son nez l'aide artificiellement. Je me poste dans un coin de la chambre et en fait le tour. Jake est assis d'un côté  du lit et lui tiens la main, je suppose qu'il lui chuchote des mots de soutien et de tendresse, je ne peux pas les entendre d'où je suis. Quant à ma tante elle est placée derrière Jake, ses mains posées sur ses épaules pour lui donner le courage de continuer, de ne pas abandonner. Je me sens de trop, pas à ma place. Mais où se trouve-t-elle à cette heure. Suis-je l'enfant de mes parents ou celui de deux des personnes réunie dans cette pièce. Sans faire de bruit pour ne pas les déranger, je ressors et ferme doucement la porte. Je dois aller au cimetière, me recueillir sur leur tombe.

Quand je lève les yeux, je croise ceux de Trevor.

_ Comment va-t-il ?

_ Aussi mal que quelqu'un qui va mourir! Que veux-tu? Voir le frère de celui qui t'a aimé et qui est mort par ta faute. Et qui va bientôt le rejoindre, si les examens que j'ai fait ne l'aident pas.

_ Hayden, je ne sais pas de quoi tu as eentendu parler, mais m'as-tu demandé à moi, de te donner ma version des faits.

Je suis las, je n'ai qu'une envie, sortir d'ici. D'un geste de la main, je lui fais comprendre que cette conversation est terminée. Il a la décence de ne pas insister et je tourne les talons pour sortir, le plus vite possible et me réfugier dans un endroit où je pourrais souffler, et faire le point sur cette maudite journée.

Quand j'éteins le contact de ma voiture, seuls quelques lampadaires me guident jusqu'à l'entrée du cimetière. Les grilles sont fermées à quoi je m'attendais de toute manière, à cette heure indue de la soirée, personne ne vient rendre visite aux morts. Je fais quand même le tour et trouve une partie du mur d'enceinte moins haute que le reste. Je prends donc mon élan et passe par-dessus. Si je me fais chopper par le gardien, je suis mort. Les graviers des allées crissent sous le poids de mes bottes, on repassera pour la discrétion. J'arrive enfin devant la tombe familiale, je fais le tour et enlève les vieux bouquets ainsi que de vieilles feuilles mortes charriées par le vent. Quand j'ai fini, je m'asseois face à la tombe, sur le gazon humide de ce début de nuit.

_ Salut, je sais que ce n'est pas une heure pour venir vous rendre visite mais j'en avais besoin. Dean se meurt... une larme que je ne peux retenir coule le long de ma joue. Je vous en supplie dites lui d'attendre, ce n'est pas son heure. Je l'aime tellement, autant que je vous ai aimé vous.

Je finis par éclater en sanglots et me laisse aller à déverser ma tristesse, là où personne ne m'entendra. Je suppose que le temps c'est écoulé car le corps chaud d'une personne se colle à moi. Il me berce et me supplie de sécher mes larmes, qu'il ne veut pas me voir dans cet état. Trevor, celui que l'on attend pas et qui malgré tout croise trop souvent mon chemin. Je souhaiterais me laisser aller à cette étreinte mais je n'en ai pas le droit. Pas maintenant, pas alors que Dean s'éteint.

Je n'ai pas le temps de me retourner pour le remercier d'être venu que déjà, il entame une conversation à laquelle je ne m'attendais pas.

_ je suis issu d'une famille qui a fait fortune dans le coton, comme beaucoup dans le Sud. Ils avaient l'argent mais pas le mode d'emploi pour aimer leur fils. Très tôt quand j'ai pu, j'ai décidé de leur en faire baver, j'accumuler les conneries . Je me suis fait renvoyer de plusieurs école, même les écoles privées. Et puis j'ai rencontré Jason quand j'ai fondé les "blacks mambas". Nous avons recruté au fil du temps, au début ce n'était que des petits trafics sans importance et nous sommes devenus les meilleurs. Drogue, armes, tueur à gages et j'en passe. C'est ainsi que nous sommes devenus amants au fil du temps. Jusqu'au jour ou j'ai appris qu'il me trompait, hommes ou femmes, il s'en moquait. J'ai été très déçu par l'homme que je croyais aimer. Et puis il y a eu ce jour ou je l'ai définitivement perdu. Nous étions dans un bar, il m'a avoué être atteint du sida, je m'en doutais mais je ne voulais pas y croire. Cet homme que j'ai aimé du plus profond de mon coeur, se fichait de refiler sa merde à d'autres, il disait "après tout pourquoi je serais le seul à en profiter", il était de menu cynique, amer... J'étais déçu par son comportement. Quand nous sommes sorti et que nous nous disputions une nouvelle fois, une moto avec deux hommes est arrivé, je n'y prêtait pas vraiment attention, le passager a ouvert le feu, on aurait crû que tous les tirs étaient dirigé contre Jason. A croire qu'il avait payé pour qu'on l'abatte. A partir de ce jour, cela a été la guerre ouverte par Dean. Je n'ai jamais parlé de cette partie de la vie de Jason avec lui, je préférais qu'il m'en veuille à moi plutôt qu'à lui, il venait de perdre son frère et je ne pouvais pas lui décrire l'homme qu'il était devenu au fil des années, son frère était son dieu. Et quelques années plus tard, tu es arrivé. Mon dieu, quand ton regard a croisé le mien, j'ai cru devenir fou, je voulais t'approcher, te parler mais tu étais trop jeune. Hayden, les mambas ont changé depuis ton départ, nous ne sommes plus des criminels. Viens à cette adresse et tu le verras par toi-même.

Trevor nous relève de notre banc végétal. Je sais que je ne devrais pas le faire après toutes ces révélations qui me laissent dubitatif. Mais j'en ai assez, je veux connaitre le goût de ses lèvres.

ink story "Hayden" (mxm)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant