chapitre 35

1.1K 79 2
                                    

Bien que Trevor soit resté une bonne partie de la journée et que Gail soit aussi venu voir par elle-même que j'étais bien vivant, la journée m'a paru longue. Je ne peux pas me déplacer et ça, ça m'énerve, tant que je n'aurais pas revu le médecin demain, je serais cloîtré dans mon lit.

Les flics aussi sont passé, par que je raffole de leurs conversations mais j'ai bien été obligé de leur raconter ce qu'il était arrivé. Et puis franchement que vont-ils bien pouvoir faire contre Jake, ils n'ont aucuns indices de l'endroit ou il pourrait se trouver, rien, que dalle, nada. Et les questions se sont enchainé et mes réponses aussi. Quand j'ai ouvert les yeux après l'accident, pour moi, il était mort.

Bientôt l'heure du départ pour les visiteurs et à ce moment, je ferais n'importe quoi pour en faire parti. Mais non. Je devrais attendre mon tour. Quelle date de sortie m'a donnée le doc. Je ne m'en souviens pas, peut-être  ne  m'en a-t-il donnée aucune?

Et ces putains de jambes qu'il ne veulent pas bouger. Je vais devenir complètement fou à rester ainsi. Je veux que l'on me rende mes jambes. Je tape des poings rageurs contre le matelas. Maudit sois-tu Jake, je te hais du plus profond de mon être. Si je n'avais sous la main, je te martélerais de mes poings. Jusqu'a ce que ta gueule d'ange ne ressemble plus qu'à une masse sanguinolente.

Les larmes ruissellent le long de mes joues pour aller s'échouer sur le drap qui  recouvre mon corps détruit. Je sais que ce que je pense est injuste car je suis encore vivant mais a quoi bon vivre quand on a connu le plaisir de marcher sur ses deux jambes. Je me sens tellement inutile et diminuer. À cause d'un fou, qui veut je ne sais quoi de Trevor.

Même mon chéri ne sait pas. Il ne peut que supposer.

L'horloge face à moi égrène les secondes puis les minutes, on frappe doucement à ma porte, l'infirmière que j'ai vu tout a l'heure  vient prendre mes constantes et me demande si j'ai besoin de quelque chose. Je secoue la tête de façon négative et ne la regarde pas. Je veux seulement qu'on me fiche la paix. J'ai besoin de réfléchir à tout ce qui m'arrive.

Une petite main vient se poser délicatement sur mon bras.

_ Je sais que ça va être dur pour vous, j'ai vu passer énormément de cas depuis que je travaille ici. Et puis comme vous l'a expliqué le docteur votre cas n'est pas figé  dans le marbre, votre colonne n'est pas détruite, juste une lésion qu'il va falloir traiter. Avec du repos et de la kinésithérapie pour ne pas que vos jambes s'atrophient et s'ankilosent. Mais il faudra du temps et de la patience. Je vous laisse, votre repas ne va pas tarder. Il vous faut manger. À demain Hayden.

_ Comment pouvez-vous en être sûre ? Vous ne me connaissez pas.

_ Rien que dans votre regard, je peux lire beaucoup de choses. Vous êtes un battant, autant pour vous que pour ceux que vous aimez. Battez-vous! Vous êtes jeune. Montrez que vous êtes fort et qu'Hayden se relèvera. À demain.

Je n'entends pas ses pas s'éloigner, ni la porte se refermer derrière elle. Mon regard toujours poser sur le drap.

Ce qui me semble des heures n'est qu'en fait de longues minutes quand je relève ma tête et que je fixe de nouveau l'horloge face à moi. Un coup assez fort à la porte et j'autorise  la personne qui se trouve derrière à entrer. Un homme d'une cinquantaine d'années porte un plateau qu'il pose sur la desserte à côté de moi. Son sourire est doux ainsi que son regard. Je le remercie du bout des lèvres et il s'éclipse comme il est venu.

Quand je vois ce qui ressemble à de la nourriture, un beurk sifflant sort de mes lèvres. Je ne toucherai pas à ce truc immonde. Je préfère garder mon estomac vide. Tant pis si celui-ci grogne de contrariété.  Mes côtes me lance et je préfère me rallonger et fermer les yeux en espérant que le sommeil vienne rapidement.

Quand je finis par enfin m'endormir, des flashs de ce qu'il s'est produit hantent mes rêves,  le sourire sadique de mon pire cauchemar vient me narguer, et je lui demande pourquoi. Il continue de rire et se moquer, puis d'une voix d'outre-tombe,  il me susurre que ma fin est proche. Très proche, et j'entends un son léger de tic-tac qui augmente jusqu'à devenir un vrombissement douloureux à mes oreilles.

Puis plus rien, sauf mon souffle laborieux que j'ai du mal à reprendre. Je suis de nouveau éveillé. Je sais à cet instant que le sommeil m'a déserté, il n'est que cinq heures et je ne dormirai plus.

Quand tout cela finira-t-il ? Quand nous serons tous morts ou quand Jake sera passé  de vie à trépas.

Mes pensées éparses me mènent à Dean. Je veux de nouveau voir son si beau regard et peut-être  que lui aura les réponses aux questions que je me posent.

Une douleur sourde palpite sur mes côtes. Un mal de tête carabiné joue dans mon crâne.  Je ne voulais pas en arriver là  mes toutes ces douleurs m'amènent à prendre les médicaments qui se trouvent juste à mes côtés. Rien que le temps de la guérison. Pas plus.










ink story "Hayden" (mxm)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant