chapitre 28

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Une semaine vient de s'écouler, entre mes visites a l'hôpital, les heures de tatouages, mes nuits intenses avec Trevor, les journées a aider Abigail à lui remonter le moral et lui faire ingérer de la nourriture qu'elle oublie souvent, tellement plongée dans ses pensées. J'ai bien essayé de la questionner sur le sujet mais elle chassait d'une main chacune de mes questions, comme si rien ne lui pesait sur la conscience. Pourtant je me doute qu'il s'agit de Jake et qu'elle ne m'en parlera pas.

Comment annoncer à mon père le départ de celui qui est son âme soeur, j'espère seulement que la lettre qu'il lui a laissé ne mettra pas un frein à sa convalescence. Je ne lui pardonnerais jamais si cette situation venait à le ramener dans cette chambre d'hôpital. Je le pourchasserais jusqu'à voir son regard me demander d'en finir, je pourrais lui ôter la vie comme il aura pu le faire avec celui que j'aime, ce père que je viens juste de rencontrer et auprès du quel j'ai envie de me faire une place. Je veux l'entendre m'appeler son fils et voir dans son regard, la fierté et l'amour d'un père pour son fils. Perdre un père a été un trou béant dans mon coeur, mais en perdre un deuxième serait un trou creusé pour y lettre mon cercueil, mon organe  ne le supporterait pas.

Je dois rejoindre ma moitié au garage. J'ai donc pris la moto. Je ne peux plus m'en passer dans cette ville que je redécouvre comme si j'y mettais les pieds pour la première fois. C'est un peu le cas, j'ai passé plus de temps à l'hôpital ou à l'atelier à tatouer. Pour une fois nous allons manger dans un restaurant du bayou. C'est la seule chose qu'il ait bien voulu me confesser. Et j'adore les surprises.

Par contre, pas de crocos, ni de serpents ou tout autres bestioles exotiques à manger car je trouve le premier mac do' que je trouve et je n'en bouge plus. Je pourrais devenir vegan, rien qu'à le savoir, mais en y réfléchissant bien, je ne veux pas devenir végétalien non plus, beurk. Je suis un carnivore et fier de l'être.

Je dois aussi le prévenir de mon départ prochain pour la France et savoir si il ferait le voyage avec moi. Rien n'est moins sûr, car en ce moment le garage est surchargé de travail. Un mc du coin, et dont le président est un ami de longue date de Trevor a laissé sa flotte de bécanes aux bon soins de ses hommes. Il me semblait pourtant qu'ils ne laissaient pas leurs joujoux à d'autres mains que les leurs, pour bichonner leurs bébés. Va falloir que je me renseigne.

Le trajet ne me semble j'allais assez long pour rejoindre l'homme qui partage ma vie. Pourtant j'aimerais avoir plus de temps pour profiter de ma chérie. Les itinéraires que je prends sont pourtant fait pour être relativement longs, mais jamais comme je le souhaiterais.  Quand je rentre, je veux que nous fassions un roadtrip, rien que lui et moi, ainsi que nos deux roues. Quelques semaines, un peu comme des vacances.

J'aperçois au loin les murs du garage, ainsi que l'enseigne. Quand je disque le trajet est trop court. Je regarde ma montre et j'ai mis moins de vingt minutes pour arrivera destination. J'ai même pris en compte les panneaux de signalisation. Je suis dé.goû.té mais très excité à retrouver mon homme. Bon sang, si il n'y avait pas ce maudit repas, je le dégusterais bien nu et sur un lit et si j'arrivais a lui faire faire l'impasse sur ce dîner, non, il ne voudra jamais. Dommage mais peut-être qu'au retour..., le chauffer un peu, finir de faire monter la pression, et hop, le tour est joué, on rentre plus tôt que prévu et là, là....

Bon sang, faut que je me reprenne. Je franchis les portes de l'accueil et je vais saluer mes deux folles d'amies. Elles sont toujours aussi jolies. Je ne les vois plus aussi souvent que je le voudrais. Dés que tout ce calme, je nous organise une soirée, rien que tout les trois.

Quelques minutes plus tard, après avoir pris de leurs nouvelles, elles m'indiquent l'endroit ou je peux trouver Trevor. Je leur fais un petit signe de la main et pars vers le bureau du patron. Je frappe mais il n'a pas dû m'entendre. Le son de sa voix grave qui perce à travers le bois m'indique qu'il parle à quelqu'un mais comme je n'entends pas de voix lui répondre, alors je sais qu'il se trouve au téléphone. Je frappe de nouveau, toujours rien, quand j'entends le cri qu'il lâche et un objet s'écraser violemment soit sur le mur, soit au sol.

Je finis par entrer, marre d'attendre qu'il daigne répondre à ce que j'appelle une bonne éducation. Derrière son bureau rempli de paperasse, son fauteuil fait dos a la porte. A cote de mes pieds un smartphone dernière génération gît, disloqué en plusieurs morceaux, il n'y a plus rien à faire pour lui, il est mort. Paix à son microprocesseur. Je m'avance et contourne le bureau pour me poster face à mon interlocuteur, qui ne m'a même pas vu, ni entendu.

Je m'agenouille et prend son menton à deux doigts pour lui relever la tête. Il est préoccupé et ses sourcils froncés me disent que cela le mine. Il finit par croiser mon regard, comme si il me connaissait mais n'arrivait pas à me reconnaître.

_ Chéri, tu vas bien ?

_ Hô,Hayden! Désolé, je ne t'ai pas entendu.

_ Je m'en rends compte, un souci ?

_ Juste un fournisseur qui me met des bâtons dans les roues, ce n'est rien. Je vais en trouver un autre. On peut y aller ? Je t'ai promis un dîner et ce n'est pas ce problème qui va m'empêcher de t'emmener manger.

Il se redresse et m'attire sur ses genoux, le dos de sa main gauche vient doucement caresser ma pommette et descendre le long de ma joue, son pouce vient effleurer ma lèvre inférieur quand sa bouche prend le relais pour déposer un chaste baiser. Il me fait me lever et ancrer mes pieds au sol.

_ Tu es prêt j'espère ! car moi, je meurs de faim.

Il me tend la main et nous dirige vers nos deux roues qui nous attendent. Quant à son histoire de fournisseur, je n'y crois pas. Il y a un autre problème et je veux savoir ce que c'est. Je vais lui laisser le temps du repas et après, je veux des réponses.









ink story "Hayden" (mxm)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant