ink story "Hayden" (mxm)

3ème chapitre

C'est la voix de l'hôtesse qui me sort de mon sommeil et qui nous annonce que nous arrivons en vue de l'aéroport, qu'il est temps d'attacher nos ceintures pour l'atterrissage. Tante Gail me regarde et me sourit. Je ne sais quoi lui dire, comme si chaque mots que je souhaitais prononcer resté coincés au fond de ma gorge. Comme j'aimerais lui dire que je lui suis reconnaissant de m'avoir pris avec elle et que je ferais tout pour lui en être reconnaissant. Mais je n'y arrive pas.

_ Hayden, je sais que tu essaies, mais je comprends tout à fait que cela reste dur pour toi. Quand tu en auras la force, ta voix reviendra. Le choc de la perte de tes parents est encore ici, dans ton coeur.

Je secoue la tête et elle prend mes mains qu'elle sert aussi fort qu'elle le peut, puis embrasse l'intérieur de mes paumes.

_ Quand nous étions enfants avec ta maman et que l'une de nous était triste, nous avions mis ce rituel en place pour nous transmettre notre amour. Je n'ai plus que toi et je veux que tu saches que je ne t'abandonnerais jamais.

L'hôtesse nous enjoint à nous détacher et nous invite à prendre la direction de la sortie. Je regarde ma tante qui me sourit toujours et me laisse passer devant, sa main posée sur mon épaule me réconforte, je sais qu'elle est aussi posée ici, pour me dire que j'aurais toujours un pilier auquel me raccrocher.

Arrivés devant la douane un officier nous fait signe de les accompagner dans son bureau. À l'intérieur d'un bureau pas plus grand qu'un placard à balai se trouve un bureau et des chaises, il nous salue et nous demande de nous asseoir pour attendre notre avocat qui doit présenter les papiers qui font de ma tante, mon tuteur légal et que je n'aurais aucun souci puisque je suis de double nationalité, Française et Américaine.

Le temps semble passer au ralenti et le douanier en profite pour savoir comment c'est passé notre voyage et comment je vais suite à ce qu'il m'est arrivé.

Je n'arrive toujours  pas à prononcer un mots, l'homme face à moi s'en rend compte et me dit :

_ Ce n'est pas grave, tu es encore sous le choc et tu es un garçon costaud. Je vais te dire quelque chose, jusqu'à l'âge de seize ans je ne pouvais plus parler, un peu comme toi je venais de perdre un être cher. Puis un jour, je me suis mis à parler de nouveau. Laisse le temps au temps, des personnes qui te sont chères t'aideront, fait leur juste confiance.

La porte du bureau s'ouvre et je vois apparaître Dean, le meilleur ami de mon père et aussi mon parrain. Je lui saute dans les bras et me mets à pleurer. Il me sert aussi fort qu'il le peut. Son bras fait des cercles dans mon dos pour m'apaiser.

_ Hayden, tu te sens mieux?

Je lui fais signe que oui et je retourne m'asseoir à côté de ma tante, tout en lui tenant la main. Dean prend aussitôt place à côté de moi. Il sort un énorme dossier avec le nom de Starck. Il place des papiers sur le bureau, auquel je ne comprends rien, puis les fait passer au douanier qui les lit et donne son approbation pour que je puisse entrer sur le territoire.

Juste avant de sortir, il me sourit et me donne une carte avec son nom et son téléphone, si je souhaite lui parler, il sera toujours là pour moi. Du bout des lèvres, je le remercie et nous partons.

_ Hayden, je suis désolé de ne pas avoir pu venir, mais comme notre priorité  était de te faire venir ici. J'ai dû réunir tout le dossier de succession de tes parents pour que Gail et moi puissions nous occuper de toi et te prendre en charge. Je sais que cela ne les ramènera pas, mais je tiens à te présenter mes condoléances.

Il me serre dans ses bras, une nouvelle fois. Puis me dit qu'il a pris quelques jours pour m'aider à me familiariser avec la ville et que ma tante en a fait de même. Il me prévient aussi que nous devons passer à la boutique de Gail et que je ne dois surtout rien dire, si je ne veux pas m'attirer les foudres de cette grave dame.

Une fois à l'intérieur, je vois ce dont me parler mon parrain et effectivement dans le quartier français, je découvre la boutique ésotérique que dirige ma tante. Dean pouffe en me voyant faire des yeux ronds aussi grands que des soucoupes, lui fait une moue de dégoût. Heureusement que nous n'habiterons pas dans cet endroit, je ne me voyais pas passer au milieu de ce bric-à-brac tout les matins pour sortir d'ici. Entre les herbes séchées, les fioles, les bocaux dont je ne veux même pas savoir ce qu'ils renferment. J'ai vite fait le tour même si tout est bien ordonné, merci mais non merci.

Mon parrain en profite pour se bidonner et ma tante grimace pas du tout ravie de la façon de faire de Dean.

Donc si tante Gail ne vit pas ici, où habite-t-elle ?
C'est justement elle qui me dit qu'à cinq kilomètres se trouve le loft que Dean, papa et maman et elle avaient dégotés juste après l'ouragan katherina, et l'avaient rachetés une bouchée de pain à un homme qui partait vivre chez sa fille en Europe. Qu'avant de devenir ce qu'il est, s'etait un ancien entrepôt et qu'il avait été refait du sol au plafond et aux normes définis par l'État de Louisiane.

Nous remontons donc dans le bolide de Dean qui nous conduit directement dans des vieux entrepôts à la sortie de la ville. Je vois plusieurs pancartes qui annoncent qu'ils sont a vendre. Je me dis aussi que ce ne sont pas des pauvres qui en profiteront, peut-être juste le temps d'un squatte avant d'être délogés.

L'accès à la porte principale se fait par un pavé tactile a reconnaissance palmaire. Gail prépare l'appareil pour que je puisse apposer mon pouce et ainsi faire une empreinte digital pour pouvoir entrer et sortir. Quand la porte s'ouvre sur la première partie, j'en reste sans voix, deux Ford mustang Shelby  sont exposées ainsi que trois Harley Davidson. Mais parents étaient si riche que cela. Eux qui trimait toute une année pour faite tourner l'exploitation.

Je regarde tour à tour, Dean et Gail. Ils voient dans mon regard que je suis perdu et que  j'ai besoin d'explication.

_ Viens mon grand, nous allons t'expliquer et n'en veut à personne, si tes parents ont fait cela, c'était pour te protèger, m'explique Dean.