Chapitre 18 (C)

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Je courrais dans les bras de mon père et le serrais de toutes mes forces, comme si ma vie dépendait de lui. Mes larmes se mirent aussitôt à couler, ne pouvant plus tenir. Elles coulaient à flots, humidifiant au passage son gilet kaki usé. Lui aussi, il s'accrochait fort à moi et m'offrait un million de baisers sur le haut de mon crâne. Je n'arrivais pas à croire qu'il se tenait-là devant moi, et qu'il allait bien. Seule une petite blessure rougeâtre s'attachait à sa lèvre inférieure, mais rien de bien grave.

Je me décalais légèrement de lui, observant ses yeux sombres qui ne reflétaient rien d'autre que du soulagement pour l'instant. Puis lentement et passionnément, il m'embrassa le front avant de finir par se décaler et me regarder.

- Je suis content que tu ailles bien, ma puce. Il m'avoua tout en m'ébouriffant les cheveux.

- Moi aussi.. je suis heureuse de te voir papa. Comment vas-tu ? Qu'est-ce qu'il se passe exactement ? Je ne comprends rien ! Est-ce que tu es encore recherché ? Tu-

- Wow, doucement Romy ! Il m'arrêta tout en se décalant complètement. Je ne peux pas rester longtemps parce que, oui, je suis toujours recherché. Mais j'avais quelque chose à te donner, et je voulais aussi te voir.

Je l'observais d'un œil méfiant, n'ayant aucune idée de ce qu'il souhaitait me donner. Il chercha dans sa poche et en sortit un collier rond avec de jolis pétales de fleurs contournaient un petit diamant turquoise. Je m'aperçus ensuite qu'il m'était également possible d'ouvrir ce bijou. Alors que je l'étudiais méticuleusement, mon père s'approcha afin de pouvoir me l'accrocher autour du cou, puis il revint à sa place initiale pour me faire face.

Je voyais qu'il culpabilisait, qu'il s'en voulait de me faire vivre ça, mais surtout de me laisser le vivre seule. Et je ne voulais pas qu'il se sente ainsi.. parce que malgré tout cela, je ne lui en voulais pas. Si on lui donnait le choix, là, maintenant, bien sûr que tout cela ne serait jamais arrivé. On serait revenu en arrière, et on aurait continué notre petite vie. Mais la vie n'était pas facile, et cela n'avait rien de nouveau.

Il souffla un bon coup, redorant sa naturelle et forte image que je lui connaissais, puis finalement il me reprit dans ses bras.

- Je suis sincèrement désolé, mais il va falloir que je m'en aille.

- Déjà ? Tu ne peux pas rester encore un peu ?

- Non, Romy.. Malheureusement, je ne peux pas, mais sache que je garde tout de même un œil sur toi !

Mon paternel se dirigea vers la fenêtre qui menait à une cage d'escalier, celle-ci donnant directement sur une ruelle étroite et discrète. Avant de me quitter, il se retourna une dernière fois.

- Et Romy ! Change de ville dès demain, tu as fait une petite erreur, mais qui coûte gros.. Pars, car ils ne vont pas tarder à te retrouver sinon.

Un dernier sourire rassurant, mais douloureux, puis il me délaissa auprès du carnage qu'étaient mes songes. J'avais fait une erreur ? Qu'est-ce qu'il voulait dire par-là ? Un râle de frustration s'évapora d'entre mes lèvres que je mordillais rageusement par la suite. Je ne devais donc pas rester et m'enfuir au plus vite. Demain, à la première heure, je quitterai la ville. Je décidais donc de ne pas sortir en boîte de nuit, mais plutôt de trouver un petit bar où me décontracter, afin de ne pas rentrer trop tard.

...

J'avais eu du mal à le trouver, mais je pénétrais enfin dans ce bar agréable et secret. La porte, qui ressemblait aux portes coulissantes d'une véranda, se trouvait à l'arrière d'un bâtiment isolé et envahi par des plantes grimpantes. Voilà pourquoi cela m'avait été difficile.

IgnoranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant