Chapitre 6 (C)

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Cela faisait déjà trois jours que j'avais aidé cette fille, dont je ne connaissais pas le nom. Après tout, elle ignorait également le mien, pourquoi me le donnerait-elle ? Je ne souhaitais pas la voir partager celui-ci avec son frère, que je redoutais quelque peu. Durant ce temps, Alvares était passé au restaurant l'air frustré. Je savais d'ores et déjà pourquoi, mais je faisais comme si de rien était. De plus, j'avais remarqué que mon père restait davantage dans le restaurant que dans la cuisine lorsqu'il se présentait ici. C'est ainsi que je me voyais obligé à rester derrière les fourneaux.

J'ai pus également rencontrer Telia, la nouvelle petite-copine de Nath. Jeune fille un brin froide et renfermé comme il m'avait prévenu, mais très jolie. D'après mon meilleur ami, elle s'ouvrait bien plus au monde lorsqu'on la connaissait mieux. Elle possédait une magnifique chevelure brune qui se mariait parfaitement avec la couleur vert émeraude de ses yeux. Je discernais parfaitement ce flot d'amours qui émanait entre les deux tourtereaux. Ce qui me rassurait fermement. Nath méritait d'être heureux.

Je disposais de très peu d'expérience en ce domaine qu'était l'amour. Avec deux ex-copains, qui plus est, envers qui je ne possédais pas autant de sentiments que je l'aurais espéré, le manque se faisait ressentir. Le pire dans tout cela, c'est qu'au fond de moi, je sentais que je pouvais donner de l'amour en abondance. Peut-être que ces garçons-là ne méritaient pas ce trop-plein de sentiments que je gardais bien sagement en moi. Après, je restais très patiente. Je savais qu'un jour viendrait la ligne d'arrivée, ainsi qu'une nouvelle course.

L'heure affichait midi en ce jour férié. Je ne travaillais pas aujourd'hui. Quant à mon père, ainsi qu'Hannah, ils avaient quitté la maison pour pouvoir passer du temps en "amoureux". Comment pouvais-je expliquer à quel point la peur me submergeait à l'idée de les savoir ensemble depuis tout ce que j'avais appris ? Mais bizarrement, ils semblaient tout deux très amoureux. Elle également, ce qui me rassurait grandement. Je préférais m'imaginer que tout se passerait parfaitement bien. Ce scénario me satisfaisait plus amplement.

Soudainement, l'odeur de la ratatouille qui cuisait s'empara de mes narines, les plongeant instantanément dans une vague de pur plaisir. J'accompagnais celle-ci avec du riz et une escalope de poulet. Tout ce que j'aimais. Je peinais dans mon attente, je ne rêvais que d'y goûter car elle semblait délicieuse. J'ajoutais les dernières épices et commençais doucement à préparer mon assiette, que je déposais par la suite sur le plan de travail de la cuisine. Celui-ci faisait office de table à manger.

Dans ma contemplation enfantine, un énorme chahut vint brusquement faire vibrer l'entièreté de ma maison. J'arrivais sans attendre à hauteur du salon, qui donnait vue sur l'entrée, et fis tomber les couverts que je maintenais dans mes mains. Il se tenait là, devant moi, sous mes yeux.

Il se dirigea furieusement vers moi, ce qui me fit automatiquement reculer. Mon cœur palpitait à une vitesse affolante, tandis que sa puissante main vint sournoisement rencontrer mon cou. Il me plaqua avec une violence alarmante contre le mur se trouvait derrière moi. Mes mains se posèrent vivement sur les siennes, essayant tant bien que mal de les retirer dans un geste de désespoir. Je recherchais mon souffle qui me manquait, l'oxygène qu'il me nécessitait.

- C'était toi ! Toi, la salope qui a fait louper mon plan ! Il grognait presque calmement.

Kwan me lâcha ardemment, me laissant rejoindre le sol dans un piteux état. Alors que je tombais, je remarquais Conor et trois autres garçons entrés. Cependant, ils restaient en retrait. Je ne voulais pas regarder mon agresseur parce que je me sentais coupable. Toutefois, je ne voyais pas où le problème se trouvait.. Je m'étais rachetée en sauvant sa sœur. Et d'ailleurs, comment avait-il découvert mon identité ? Du moins, qu'il s'agissait de moi ?

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