Pourquoi t'as dit "je t'aime" au pif ?
Mariaah.
18:04.
J'ai balancé mon sac de cours à l'entrée de la maison puis je suis allez dans la chambre de ma soeur directement. Elle a deux ans de plus que moi, quand on est venu dans cette ville j'étais vraiment effondrée et elle m'a beaucoup soutenu, comme d'habitude d'ailleurs.
Jasmine : Alors ta journée ? Ta classe ?
Moi : - hausse les épaules - Ma classe elle a l'aire bien ça va, devine qui est dans ma classe ?
Jasmine : - rit - Le petit Yanis ? Ahlala il va te suivre partout lui.
Moi : Je peux plus me le voir, en plus avant l'atelier boxe avait un côté garçon un côté fille mais là apparement c'est mixte, et en tout cas dans ma classe il y a que lui et moi qui voulons faire boxe.
Jasmine : - rit - J'espère que vous saurez pas que deux.
Moi : Tu sais comment la vie est injuste Jasmine, - rit - C'est sur que je vais me retrouver seule avec ce vieux mec là.
On a rit puis on a continué à parler, ma soeur et moi on est très proche. C'est normal, dès petites mon père faisait tout pour qu'on soit proche elle et moi, il nous disait souvent : " Ta première amie, c'est ta soeur. Alors tu la fais passer avant tout le monde. " Ahlala.. Il me manque tellement.
Il n'est pas mort, Dieu merci. Mais il est au bled, en Guinée. Il était parti pour des affaires et quand il y a eu l'élection de Marine, impossible pour lui de revenir en France. Ma mère en a beaucoup souffert, elle qui avait besoin de soutien mais on s'est relevé et il nous appelle tous les jours alors on s'y fait.
... : - Cris - Venez m'aider à ranger les courses là.
On s'est directement levés puis on a est allez aidé ma mère, elle avait acheté de la pizza. Après qu'on ai finit tout ça, on s'est posé dans le salon devant les infos en mangeant notre pizza. Ma mère est tellement forte, je l'admire.
Maman : Ça s'est bien passé ta journée Mariaah?
Moi : Ça va, pour l'instant ça va.
Maman : J'espère que cette année va bien se passer pour toi, avec le changement de ville, d'ambiance j'espère que tu ne sera pas perturbée.
Moi : - sourit - Non, ça ira maman tu sais très bien.
Elle m'a fait un sourire puis a commencé à parler de l'avenir de ma soeur. Jasmine a 19 ans, bientôt 20. Elle a arrêté ses études par contrainte, c'est à dire que dans cette nouvelle ville il y a pas d'université, les études se termines au lycée.
Après le lycée il y a pas beaucoup de métier, on doit choisir des métiers qu'il y a dans la ville donc soit boulangère, maire, femme de ménage, caissière, bibliothécaire, enfin il y a pas beaucoup de choix.
Ma soeur voulait être infirmière mais c'est impossible car le seul moment où nous pouvons quitter la ville c'est pour allez à l'hôpital, et pas pour y travailler seulement si nous avons besoin de soin.
Et ouais, c'est dur. Nous sommes comme en prison tout en étant en libre en fait, on est libre jusqu'à la limite. C'est dur mais il faut s'y faire, on doit s'y faire.
6:50.
Je venais de lasser mes chaussures puis je suis sorti de chez moi avec mon sac de cours. J'étais légèrement en retard mais je m'en foutais, j'avais mes écouteurs enfoncé dans mes oreilles je calculais personne. J'étais sur le trottoir de droite réservé aux noirs et j'analysais les policiers qui nous surveillait. Qui avait l'obligation de nous frapper si on se mélangeait, si on se parlait, si on se regardait. Quel boulot.
Quand je suis arrivé devant le lycée j'ai senti quelqu'un me bousculé, faire tomber mes écouteurs et en passant mon sac. J'ai levé la tête et quand j'ai vue Yanis, j'ai câbler. Mon ancien coté du 91 est directement ressorti la.
Moi : Eh gros, ramasse vite mon sac. - En pointant mon sac du doigt. -
Il s'est retourné, moi j'étais toujours devant le lycée en attendant qu'il ramasse mon sac. Il a fait demi tour et a plissé des yeux en me regardant, il a cru on était dans Taken lui.
Moi : T'es sourd ou c'est comment ? Ramasse vite, ou au moins excuse toi.
Yanis : Mais tu crois je vais m'excuser auprès d'une vielle pisseuses comme toi la ?
Moi : Ramasse mon sac, et ramasse ta politesse aussi pendant que tu y es. Et dépêche toi, j'aimerai pas me faire remarquer en ta présence.
Yanis : - fronce les sourcils - Attend tu parles à qui la ? Si tu veux pas que je t'arraches la gorge ferme la vite.
Un caractère du 93 et un caractère du 91, ça colle pas du tout. Je vous le dis. J'ai pris son AirPods et je l'ai jeté par terre, j'ai ramassé mon sac, remis mes écouteurs et j'me suis taillé. Je peux vraiment pas me le voir, c'est bon le gars il a bibi trois plaquettes il a cru c'était quelqu'un. Il se prend pour ce qu'il n'est pas, il prend les gens de haut bref ça passe vraiment pas avec son crâne alors je lui parles pas. C'est tout.
Yanis : - me rattrape - W'Allah refais un truc comme ça j'te-
Moi : T'a eu la permission ?
Yanis : Permission de quoi ? - froncés les sourcils -
Moi : De me parler.
J'ai pas attendu sa réponse et je me suis dirigé vers le foyer, il était 7:45 et j'étais déjà en retard alors j'ai même pas essayé d'aller en cours.
Imessage.
Moi : T ou ?
Niama 🖤 : perm
Moi : J'suis au foyer, ramene toi que si t'a de la grail
Niama 🖤 : Qui te donne l'heure ?
J'ai souris et j'ai attendu qu'elle vienne, elle c'est Naima une tunisienne. C'est ma copine de toujours, je l'aime trop. Elle a 17 ans aussi et c'est ma seule pote et je suis sa seule pote. Si l'une n'est pas avec l'autre on reste seule ou avec des gens de nos classes, genre des plans B.
Une fois qu'elle est venu je lui ai un peu raconter l'embrouille de ce matin puis on a parler sans s'arrêter, là journée sera longue.