Avec Hervé, nous partageons tout depuis le plus jeune âge. Quand on est enfant, cela ne concerne que des activités comme le sport ou la console de jeu. Au moment où débute l'adolescence, les choses deviennent plus compliquées. Mais nous étions déjà tellement proches qu'il nous a paru naturel de parler de nos premiers émois et surtout de nos premiers accidents nocturnes. Difficile de faire autrement que d'aborder ce sujet, puisque c'est quand même un changement énorme, qui peut faire peur quand on l'affronte seul. C'est un peu plus facile de faire face aux changements du corps quand on a quelqu'un du même âge avec qui essayer de comprendre ce qu'il se passe.
D'abord, nous étions fiers de nous montrer nos poils ! C'est une étape importante quand ils commencent à pousser. Il n'y avait pas vraiment de compétition, même si je dois avouer qu'Hervé a été plus précoce dans à peu près tous les domaines. J'ai quand même fini par le battre. Lui a été le premier à avoir des poils sous les bras, puis au niveau du pubis. Les miens sont apparus peu après. Notre jeu favori est devenu de nous comparer, presque tous les jours ! Nous étions tellement fiers de devenir des hommes. Au final, c'est moi le vainqueur puisque tout mon torse est recouvert de poils tandis que celui d'Hervé est resté imberbe. Il n'y a aucune jalousie, nos deux corps sont beaux, à leur manière.
Et puis, évidemment, nous avons commencé à discuter de ce qu'il se passait au niveau de notre sexe. Il y a Internet pour comprendre le mécanisme, pourquoi il se tend et ce qu'il faut en faire quand il est excité. C'est quand même beaucoup plus rassurant de faire cette expérience quand on est deux. Nous nous sommes montrés nus, regardant chacun le sexe de l'autre se soulever et se tendre. Voilà ce qui est rassurant : se rendre compte que le phénomène est totalement naturel et qu'il se produit la même chose chez l'autre. Cela semble assez naïf, mais sur le moment, quand c'est la première fois, c'est bon d'avoir un ami avec qui partager cette transformation capitale du corps masculin.
Comme nous étions pratiquement tout le temps ensemble, nous avons partagé les instants d'excitation. Assis nus devant mon ordinateur ou le sien, nous regardions tous les soirs des vidéos pornos pour nous faire du bien ensemble. En fait nous ne nous sommes jamais posé aucune question, nous avons trouvé normal de partager cette intimité tous les deux. Il n'y avait rien d'indécent ou de dégoûtant. Avant nous passions du temps devant la console, désormais c'était devant des films de petite vertu : pour nous rien d'anormal, juste deux potes qui s'amusent, avec une manette ou avec son propre corps.
Hervé est le premier à avoir eu une relation sexuelle. J'ai évidemment eu droit à tous les détails. Ce qui m'a permis de vivre cette première fois par procuration. Quand il me racontait ce qu'il faisait avec sa copine, nous étions face à face en train de nous faire plaisir, c'était tellement excitant ! Enfin, quand on est adolescent on est tout le temps excité et on a envie de se toucher en permanence. Nous ne faisions presque plus que ça. Je ne devrais d'ailleurs pas en parler au passé. Nous devenons adultes, nous allons entamer des études supérieures, et pourtant nous continuons à jouer avec nos sexes au moins une fois par jour. Je ne vois pas pourquoi nous arrêterions, puisque c'est bon !
Pendant que nous profitons d'une vidéo sur notre smartphone, il n'y a pas un bruit. À part le son caractéristique d'une masturbation ou les petits gémissements quand le plaisir est trop grand.
– Je viens.
Ce sont les seuls mots que nous échangeons quand nous sommes dans cette situation. Il faut prévenir l'autre lorsque le plaisir touche à sa fin puisque nous voulons éprouver le bonheur de l'orgasme en même temps.
– T'as un mouchoir ?
Nous n'avons pas pensé à préparer le final. Il est trop tard, l'éjaculation est en cours, on ne peut plus s'arrêter. Nous n'avons plus qu'à diriger nos sexes vers nos torses pour éviter de souiller nos sacs de couchage. Deux cris de plaisir à peine étouffés, tout est terminé.
– Tiens.
Nous essuyons ce que nous pouvons. Nous ne prendrons pas une seconde douche, tant pis pour l'odeur, elle ne nous dérange pas. Nous sommes assez proches pour accepter ça.
C'est ainsi que nous finissons presque chaque journée. Après, le sommeil vient assez rapidement. Hervé se glisse dans son sac de couchage et éteint la lumière. Moi je reste un moment à le regarder. Il n'y a qu'une faible lumière venant de l'extérieur, je ne peux voir qu'une silhouette, les courbes de son corps tellement parfait. Oui, je suis en admiration devant mon meilleur ami, je le trouve absolument magnifique. Bien plus beau que moi. Il est intelligent, gentil, drôle, il séduit toute personne qui lui parle. Il est génial, je n'aurais pas pu rêver d'un meilleur ami plus parfait que lui.
J'ai longtemps cru que ce n'était que de l'admiration, normale puisqu'il nous faut toujours un modèle dans la vie. Et puis c'est lui qui m'a amené à comprendre ce que je ressentais vraiment. Il m'a posé pas mal de questions pour savoir pourquoi j'étais toujours puceau. Il a tenté de me faire rencontrer des filles et certaines sont devenues de bonnes copines. Mais j'ai peu à peu compris ce que je ressentais. Je n'éprouve aucun désir pour les filles, leur cops ne déclenche aucune excitation dans mon pantalon. Par contre, quand je pense à Hervé, quand je le vois nu, quand nous sommes ensemble, je laisse beaucoup de traces dans mon boxer. Je ne sais pas si lui a compris, je n'ose pas lui en parler. J'ai bien trop peur que ce genre de révélation brise définitivement une amitié de quinze ans. Il peut tout accepter de ma part, peut-être à l'exception de ce que j'éprouve réellement envers lui...