5.

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L'alcool m'a flingué. Je m'effondre sur mon sac de couchage, je vais certainement m'endormir immédiatement. Sauf que soudain je sens Hervé se coller contre moi. Son sexe raide glisse entre mes fesses, ses bras m'enserrent, je suis tétanisé.

– Qu'est-ce que tu fous ?

– J'ai envie de me faire plaisir.

Je ne le repousse pas, évidemment. Je devrais parce que de nous deux je suis certainement le plus conscient de la situation. Lui est complètement bourré, il ne contrôle plus ni ses gestes ni ses pulsions.

– Je veux que tu me suces.

Il s'allonge sur le dos et laisse poindre sa bête. À ce moment je devrais dire non. Certainement que j'ai aussi un peu perdu le contrôle. Et puis j'ai envie de cet instant depuis tellement longtemps ! Il faut que je saisisse ma chance.


Les pensées se bousculent dans ma tête. Je ne sais même pas comment je dois réagir. Si je fais ce qu'il demande, il pourrait m'en vouloir. Si je ne le fais pas, je vais le regretter toute ma vie. Parfois, notre cerveau envoie des idées pour nous pousser à faire des folies. Là, ce qui me vient à l'esprit c'est que de toute façon, Hervé est tellement beurré qu'il ne se souviendra de rien. Je m'approche.

– Fais-moi du bien.

Je le prends en bouche, délicatement. Je m'applique pour lui procurer les meilleures sensations possible. D'après ses gémissements je peux être sûr qu'il apprécie ce que je suis en train de lui faire. Pour moi c'est le meilleur moment de mon existence. J'ai tellement rêvé de cette situation et maintenant la chose se fait dans la réalité. Je voudrais que cette complicité dure pour toujours.

– Attention !

Il me prévient qu'il arrive au bout. Je ne suis plus à ça près alors je ne me retire pas. Il est trop faible pour me repousser, il est totalement à ma merci. Je prends tout ce qu'il me donne pendant que son corps à lui se crispe, se contracte, il éprouve un orgasme impressionnant.


Lorsque je me retire, il s'est déjà endormi. Je regarde son sexe ramollir. Je n'en reviens pas de ce qu'il vient de se passer. Je ne me suis pas soulagé et je suis donc encore totalement tendu. Mais je ne vais rien faire de cette érection, le plaisir que j'ai éprouvé en m'occupant d'Hervé me suffit amplement. Je le regarde un long moment avant de fermer les yeux et de plonger aussi dans un profond sommeil. Ce soir je suis le plus heureux des hommes.


Le lendemain matin, nous ne discutons pas beaucoup. C'est normal, on ne parle pas dès le réveil. Et puis, c'est triste de devoir ranger nos affaires, tout remettre dans la voiture. Ce n'est jamais drôle quand les vacances se terminent. Le trajet du retour sera certainement moins joyeux qu'à l'aller. Il faut trois heures avant que nous ne commencions à discuter.

– On parle d'hier soir ?

C'est lui qui lance le sujet. Il n'était donc pas assez ivre pour oublier ce que nous avons fait.

– On était tous les deux bourrés.

– Je n'aurais jamais dû te demander ce genre de chose.

– Tu étais excité, plein d'alcool et moi aussi, du coup je n'ai même pas réfléchi avant de le faire.

– Ça ne t'a pas dégoûté ?

– Pas avec toute cette vodka dans le sang.

Nous sommes sobres désormais, je dois reprendre ma comédie. Je ne peux pas lui dire que même sans une goutte d'alcool je me serais occupé de lui avec le plus grand des plaisirs.

– C'était bon.

Il a presque honte en le disant. Et je ne me vexe pas qu'il ne dise que « bon », c'est déjà bien qu'il avoue avoir pris son pied dans la bouche d'un mec.

– Je ne me souviens pas de comment ça s'est terminé.

– Pris par le délire, je crois que j'ai tout avalé.

– C'est crade, mec.

– On était bourrés.

Je n'arrive pas à savoir ce qu'il en pense vraiment. Cette discussion n'a servi qu'à mettre un terme à la situation. Quelque chose s'est passé, on en a discuté, maintenant nous pouvons passer à autre chose et certainement ne plus jamais en reparler.


Enfin nous arrivons dans notre ville. Hervé me dépose au pied de mon immeuble et m'aide à monter toutes mes affaires. On se dit au revoir comme si de rien n'était. Je pense qu'il n'a pas vraiment été dégoûté par ce que nous avons fait, il a même certainement apprécié, mais ne le dira jamais. Moi je suis heureux. J'ai pu profiter d'un instant de plaisir avec mon meilleur ami sans que cela ne change quoi que ce soit dans notre amitié. Je n'oublierai jamais cet instant. Je me prends même à rêver qu'il vienne me demander de recommencer, découvrant que c'est meilleur quand un homme s'occupe de la bête. Mais là je repars de nouveau dans mes fantasmes. Plus certainement, ce n'était qu'un écart favorisé par l'alcool et cela ne se reproduira plus jamais. Si seulement c'était le début de quelque chose d'intense entre nous...



Amitié amélioréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant