24.

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J'ouvre difficilement les yeux. Je ne suis pas du matin. Enfin, disons que je ne suis pas rapidement plein d'énergie après avoir dormi tout une nuit ou le temps d'une sieste. Florent me regarde.

– Tu es tellement beau quand tu dors.

Ce n'est pas le genre de chose à me dire dès le réveil, je risque de mal le prendre. Je vais éviter de lui demander si je ne suis beau que lorsque je dors !

– Tu ne te souviens même plus t'être endormi sur moi.

– Euh, désolé.

Après l'amour on est certes fatigué, mais quand même, ce n'est pas un exploit physique intense au point de s'endormir comme une masse.

– Ne sois pas désolé, c'était mignon. Ton corps nu allongé sur moi, mes gentilles petites caresses sur ton dos et puis d'un coup, tu t'es mis à ronfler.

Disons qu'à travers des yeux amoureux, c'est romantique. Mais à regarder la situation froidement, ce n'est pas vraiment à mon avantage.

– C'est la première fois que je me réveille à côté d'un homme.

– Autre que Hervé.

Il fait exprès de m'énerver alors que mon cerveau n'est pas encore totalement disponible ?

– Je peux prendre une douche ?

– Bien sûr, tu me rejoins dans la partie cuisine.

Il me dépose un baiser sur la bouche et je le regarde s'éloigner. Difficile de détacher mon regard de ses jolies petites fesses.


Florent revient avec une serviette autour de la taille. Il n'est pas gêné, même si à table sont aussi présents Hervé et sa copine.

– C'était intéressant cette nuit !

– J'ai l'impression que ça n'a dérangé personne.

Je regarde la copine de mon colocataire.

– J'ai eu un instant d'hésitation, mais finalement c'était assez excitant. Je ne sais pas si j'aurais réagi aussi bien si, enfin, vous n'étiez pas...

– Deux hommes.

Elle n'aurait pas supporté la concurrence avec une autre femme.

– Ôtez-moi d'un doute, on est dimanche ou...

Parce que nous prenons quand même notre petit déjeuner très calmement, comme si nous avions toute la journée. Ma phrase suffit à faire bouger tout le monde : défilé dans la salle de bain, s'habiller et partir pour le prochain cours, du moins pour les deux invités. Hervé et moi avons encore une demi-heure de répit.

– Bon, il y a une question que je veux te poser mais d'abord, dis-moi si tu es réveillé.

Il me connaît par cœur, il sait qu'il ne faut pas me parler pendant au minimum une heure après que j'ai ouvert les yeux.

– Florent ne m'a pas laissé le choix, il m'a déjà bien énervé.

– On ne voyait que des ombres et on n'entendait que des gémissements. Qui était au-dessus ?

C'est bien parce qu'il est mon meilleur ami que je laisse passer cette question. J'imagine bien que ça puisse l'intriguer mais on ne demande jamais à un couple hétéro qui domine, et pourtant ce n'est pas toujours l'homme !

– C'est lui qui a tout fait.

– Comment c'était ? Je veux dire, ça fait mal ?

Nous parlons toujours librement de sexe, sa curiosité ne m'étonne pas.

– J'ai morflé, mais il était très prévenant et au final j'ai adoré.

– Cool, ça doit faire bizarre quand même.

– Quand on est excité on ne réfléchit pas vraiment. Et puis je suis bien content qu'il ait pris les choses en main.

– Bien sûr, en « main ».

Donc, aujourd'hui tout le monde a décidé de m'énerver !

– Tu peux toujours aller à la fac à vélo ?

– Évidemment, qu'est-ce que tu crois ?

Je fais le malin, sauf qu'une fois les fesses posées sur la selle, c'est beaucoup moins amusant...

Amitié amélioréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant