Le soir même nous dînons avec les deux filles. Enfin, ça ressemble plus à un pique-nique. Hervé et sa conquête sont déjà très proches. Peu après le dessert ils prétendent vouloir aller marcher sur la plage. Nous savons bien qu'ils vont aller sous la tente pour faire des cochonneries. La situation est assez gênante puisque je me retrouve avec l'autre fille, sans vraiment savoir quoi faire. Je veux bien jouer la comédie mais il ne faut pas pousser non plus.
– On peut juste profiter de cette douce soirée pour aller au bord de l'eau. Nous on ne fera vraiment qu'une balade.
Je l'accompagne et nous marchons sur le sable, au clair de lune, c'est assez romantique, même si je voudrais partager cette scène avec quelqu'un d'autre...
– Ça doit être difficile quand même.
J'ai peur de savoir de quoi elle parle.
– Être amoureux de son meilleur ami, c'est compliqué.
– Je ne suis pas amoureux d'Hervé !
– N'oublie pas que tu parles à une fille. Je vois bien la façon que tu as de te comporter avec lui, les regards que tu lui lances. C'est un mec, il ne comprend certainement pas, mais moi je l'ai vu tout de suite.
– Je n'ai pas envie de parler de ça.
– Je comprends et je ne dirai évidemment rien. On va expliquer que ça n'a pas fonctionné entre nous. J'ai aussi envie de profiter de mes vacances et il y a un mec qui m'a dragué dès notre arrivée.
Elle est vraiment cool. Et je suis partant pour son idée puisque je ne pourrai pas lui donner ce qu'elle veut.
– Je vais le rejoindre, j'ai envie de sexe !
C'est presque sale dans la bouche d'une fille, mais après tout c'est débile de croire que seuls les hommes deviennent des bêtes quand il s'agit de sexualité. Tout le monde a besoin d'être satisfait.
Pendant une semaine, je passe mes soirées seul, puisqu'Hervé est avec son amourette toutes les nuits. Je ne lui en veux pas. Bien sûr je préfèrerais qu'il passe tout son temps avec moi mais puisque je n'ose pas exprimer ce que je ressens pour lui, je ne peux rien faire. Je ne vais pas lui interdire de s'éclater avec une fille parce que je ne veux pas rester seul. J'accepte la situation, je me comporte comme un véritable ami, qui n'aurait pas des sentiments troublants pour son meilleur pote. Par contre, je ne suis pas mécontent que ces deux filles partent au bout de la première semaine. Hervé est triste, moi intérieurement je suis heureux d'enfin le retrouver et de l'avoir pour moi seul.
Je le regarde dormir. Il est là, juste à côté de moi, nu, totalement offert. Je dois faire un effort surhumain pour me retenir de le toucher. Je voudrais simplement le caresser, sentir la chaleur et la douceur de sa peau sous mes doigts. Ensuite, je voudrais aller plus loin et m'occuper de parties plus intimes de son corps. Quand il est allongé sur le dos je fixe ses parties génitales que j'aimerais tellement embrasser, lécher... Je suis excité rien qu'en le regardant. Quand, dans son sommeil, il se tourne sur le côté, j'ai envie de m'occuper de ses petites fesses. Enfin, dans l'idéal je voudrais que ce soit lui qui s'occupe des miennes. Parce que lorsque j'imagine notre relation, c'est toujours lui qui domine.
– Qu'est-ce que tu fous ?
Je ne l'ai pas vu se réveiller. Il faut que je trouve une parade.
– Je peux pas dormir, je suis tendu.
– Branle-toi, ça ira mieux.
Il me regarde pendant que je me soulage. C'est un des moments que je préfère. Un instant qui ne dure pas longtemps puisque quand il me regarde l'éjaculation arrive rapidement. Ensuite, effectivement, je me sens beaucoup mieux et je peux dormir.
Ce sont des vacances incroyables. Je me réveille à côté de mon meilleur ami. Nous passons la matinée sur la plage, alternant les séances de bronzage et nos petites compétitions de nage dans la mer. Puis nous trouvons toujours une activité pour nous divertir, que ce soit une partie de volley, de foot ou de ping-pong. Je ne suis doué dans aucun de ces sports mais il est hors de question que je reste sur la touche et que je regarde simplement Hervé faire. Puis c'est l'heure de la sieste avant de partir dîner avec d'autres campeurs pour passer des soirées bien arrosées. De retour dans la tente chacun se fait son petit plaisir, c'est devenu comme une tradition. Et puis je m'endors paisiblement à côté de mon meilleur ami.
Je me dis que finalement il ne manque pas grand-chose pour que nous soyons un véritable couple. Nous fonctionnons déjà comme si nous étions ensemble. Il manque évidemment le plus important : des sentiments partagés. Pour être un véritable couple il manque les baisers langoureux et les ébats torrides. Tout ceci n'est que dans mon imagination, dans la réalité je ne peux pas imposer cela à Hervé. Parfois j'ai envie de tenter le coup, mais je me retiens, parce que je sais qu'il y a un gros risque que notre amitié soit définitivement brisée si nous franchissons une certaine limite. C'est débile de devoir se priver de cette manière, mais c'est le prix à payer pour que je continue à profiter de la présence d'Hervé.
Le dernier soir arrive vite. Nous fêtons la fin des vacances dignement. Trop, puisque nous buvons plus que de raison, officiellement pour ne pas avoir à ramener des bouteilles ! C'est donc ivres que nous revenons sous la tente. L'alcool fait tomber certains tabous...