15.

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Hervé revient de la salle de bain où il s'est rapidement lavé. Il n'a pas voulu que je prenne tout, il a préféré se soulager sur son ventre. Et sur son torse, parce que son jet est assez puissant. Il a l'air gêné, j'espère qu'il ne regrette pas ce que nous venons de faire.

– C'est con mais, enfin, tu as compris que je ne vais pas pouvoir te rendre ce que tu me donnes.

– Évidemment, j'imagine bien que toi tu n'as pas envie d'avoir la mienne en bouche.

– Ça doit être frustrant, désolé.

– Il ne faut pas être désolé. Tu sais, si les femmes ne peuvent pas comprendre le bonheur que ça procure de s'occuper comme ça du mâle, les hétéros ne comprennent pas le pied qu'on prend à s'occuper de l'autre.

– Vraiment ?

– Ouais, j'adore l'avoir en bouche, c'est un plaisir à part entière et ça me suffit largement.

Je pourrais lui donner un cours magistral pour tenter de lui expliquer ce que j'éprouve entre ses cuisses, il ne réussirait quand même pas à comprendre. Le sexe ce n'est jamais de la théorie !

– Tu m'as filé un orgasme génial.


Nous sommes tous les deux heureux. Finalement il ne faut pas grand-chose pour trouver le bonheur, c'est même assez simple.

– Tu en avais envie depuis longtemps ?

Maintenant qu'il est soulagé la conversation peut être plus sérieuse. Avant il avait juste envie de me convaincre, désormais nous sommes plus posés.

– Depuis que j'ai compris que je suis gay.

– Ce qui remonte à quand ?

– Je ne peux pas donner de date précise. Disons que j'ai vraiment compris mon orientation sexuelle à quatorze ans.

– De quelle manière ?

J'apprécie que mon meilleur ami se soucie de ce type de question. Finalement, lui non plus ne connaît pas tout de ma vie, je lui en ai caché une grande partie.

– Tu t'excitais sur des films hétéros, ce qui te plaisait c'était de voir des actrices à poil. Enfin c'est toujours ce qui te plaît. De mon côté, je me focalisais sur les mecs.

– On regardait les mêmes vidéos mais on ne voyait pas la même chose.

– Exactement.


Ces questions semblent le perturber. Il est curieux, il a envie de comprendre, ce qui ne me déplaît pas, bien au contraire. Il me permet aussi de mettre de l'ordre dans mes idées, parce que je n'ai jamais réfléchi à l'origine de mon homosexualité. C'est quelque chose de naturel, je n'ai pas eu à me poser de questions.

– Mais alors, quand on était côte à côte, à poil, tu étais aussi excité par mon corps.

– Évidemment. Te voir nu, magnifique, bien excité. Je n'avais pas toujours besoin du film.

Après ce que nous venons de faire et maintenant que nous parlons librement, je n'ai plus à censurer ce que je dis. Il vaut mieux être franc et tout lui expliquer. Je pense qu'il est largement assez ouvert d'esprit pour tout entendre.

– Tu fantasmais sur moi !

– Difficile de ne pas avoir envie de toi, Hervé. T'es mignon, bien foutu, bien membré.

– Vraiment ?

– Arrête, tu sais que tu en as une grosse.

– Et tu fantasmais sur d'autres mecs ?

– Tu as bien vu que je suis encore pudique quand on est dans le vestiaire de la salle de sport. En réalité ce n'est pas vraiment de la pudeur, c'est juste que la vue de tous ces mecs ça m'affole et que je tente de ne pas trop le montrer. C'est comme ça depuis que mes hormones sont en éveil.

– C'est pratique quand même, d'être un mec et d'aimer les mecs. Tu peux voir des gars nus assez facilement.

– C'est vrai. Mais ça ne rend pas forcément les choses plus simples, il faut savoir se tenir.

– Tu te fais souvent du bien en pensant à moi ?

– Ça arrive, mais je n'ai pas vraiment à fantasmer dans mon coin. Je te vois à poil tous les jours et on se fait plaisir côte à côte.

– Ouais, on partage vraiment une super amitié. On aurait dû avoir cette conversation avant, on en a manqué des pipes !

– Il fallait attendre le bon moment, qu'on soit prêts tous les deux.


Il hésite un instant, mais il raisonne comme moi et nous parlons librement, sans tabou, il n'y a rien à cacher.

– Je vais continuer à voir des filles.

– Pas besoin de le dire. Moi je vais continuer à voir des mecs.

– Tu peux en ramener à l'appartement, je te fais bien supporter mes ébats.

– Tu crois que tu es vraiment prêt pour ça ?

– Bien sûr !

Au ton de sa voix je comprends qu'il n'est pas sûr concernant ce sujet. Il ne sait pas lui-même comment il réagira le jour où il m'entendra faire l'amour avec un mec. Je pense que ce sera excitant de s'éclater en sachant Hervé allongé sur le lit juste à côté, entendant tout...

Amitié amélioréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant