8.

8.3K 313 12
                                    

Il me réveille en pleine nuit. En fait, Hervé dort encore, mais il gigote, comme lorsqu'on fait un cauchemar. Je le reprends délicatement dans mes bras, en espérant pouvoir l'apaiser. Son corps est brûlant, je sens bien la chaleur de sa peau contre la mienne. Il transpire énormément, les draps sont déjà trempés. Étrangement, cela ne me dégoûte pas du tout, bien au contraire. J'ai envie de le soigner, de le dorloter et peu importe qu'il ait de la fièvre et qu'il transpire, quand on aime on surmonte tout pour l'autre.

– J'ai froid.

Il chuchote ces mots sans ouvrir les yeux. Effectivement, il grelotte. Je ne sais pas trop comment réagir. La température de son corps est élevée, il est tout mouillé et pourtant il semble avoir froid. J'aimerais avoir des rudiments de connaissances en médecine pour pouvoir l'aider efficacement.


Je me glisse doucement hors du lit. Je me précipite dans la partie cuisine. Je veux aller le plus vite possible parce que je n'ai pas envie de laisser Hervé seul trop longtemps. Je fais bouillir de l'eau, je fouille dans le placard pour trouver un sachet de thé. Nous en avons pour les quelques amis qui aiment ça, mais nous deux nous n'en buvons jamais. Je laisse infuser avec du sucre et une cuillère de miel. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai cette idée que le miel peut faire du bien quand on est malade. C'est peut-être une recette de grand-mère sauf que là je n'ai pas d'autre idée. Je reviens dans la chambre et j'essaie de faire asseoir Hervé pour qu'il puisse boire.

– Tu veux que j'appelle un médecin ?

– Non, je peux attendre jusqu'à demain matin, tu t'occupes bien de moi.

– On n'a même aucun médicament.

Il va falloir penser à se constituer une pharmacie de base, avec l'essentiel de ce dont on peut avoir besoin en cas de maladie, pour les premiers soins.

Il finit entièrement sa tasse de thé. Je suis content qu'il apprécie ma petite préparation.

– Maintenant j'ai chaud.

La sueur coule le long de son visage, c'est assez impressionnant. Je pourrais paniquer et pourtant je reste calme. Je dois prendre sur moi, il faut que j'aide mon meilleur ami.

– J'ai envie d'une douche froide.

Ce n'est sans doute pas une brillante idée quand on a à peu près tous les symptômes de la grippe. Mais je ne vais pas dire non à celui qui est malade. S'il pense que cela peut l'aider...

– Je dois d'abord pisser.

Il est exigeant ! Là j'essaie de le maintenir debout pour l'aider à marcher jusqu'à la salle de bain. Étant donnée la superficie de notre appartement, il n'y a pas beaucoup de chemin à parcourir. Pourtant, le trajet semble durer une éternité.

– Ne me lâche pas.

Je le maintiens, il est trop faible pour tenir sur ses jambes. Je prends son sexe entre mes doigts pour le diriger vers la cuvette. Il se soulage, apparemment heureux de libérer sa vessie. Lui, à cause de la fièvre, n'a sans doute pas conscience de ce qu'il se passe exactement. Moi, par contre, la situation m'excite malgré tout.


Je fais tomber les dernières gouttes avant d'emmener Hervé jusqu'à la douche, dans laquelle je le fais asseoir. Parce que je ne vais pas pouvoir le maintenir debout et le doucher en même temps. Je commence à faire couler l'eau sur son corps.

– Plus froid !

Je n'ai pas vraiment envie d'exécuter ses ordres. Je sais qu'il s'agit d'une mauvaise idée de refroidir un corps de cette manière, on risque juste d'empirer la maladie.

– Plus froid !

Je ne veux pas non plus l'énerver alors j'obtempère. Je ne sais pas combien de temps nous restons ainsi, lui assis dans la douche, moi agenouillé à côté pour faire couler l'eau sur toutes les parties de son corps.

– Je suis fatigué.

J'entreprends de l'essuyer. C'est assez acrobatique puisque dans le même temps je dois le maintenir debout et je dois passer la serviette sur toutes les zones de son corps.


Nous revenons vers la chambre. Je vais l'allonger sur son lit, puisque le mien est trempé de sa sueur. À peine en position il ferme les yeux et il s'endort. Je m'allonge à côté de lui. Je n'arrive pas à retrouver le sommeil. Je le surveille. Le thé au miel et la douche froide lui ont apparemment fait du bien. La transpiration s'est arrêtée et il n'a plus l'air de faire des cauchemars. Bien sûr ce n'est que temporaire, demain à la première heure il faudra se rendre chez le médecin.


Au réveil, Hervé ne va pas mieux. Il faut maintenant que je l'habille ! Il est trop faible pour faire quoi que ce soit par lui-même. L'exercice est assez acrobatique, surtout que je lui enfile son boxer à l'envers, il faut donc recommencer une deuxième fois. Je n'ai pas l'habitude d'habiller quelqu'un d'autre. Il nous faut presque une heure pour être prêts. En même temps j'ai regardé sur Google l'adresse du médecin le plus proche. J'espère que nous n'aurons pas trop à attendre avant d'être reçus. Enfin, tous les patients ont envie de passer immédiatement...


Amitié amélioréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant