Ce soir, je suis seul avec Hervé. Nous avons conservé nos habitudes et nous allons nous faire un petit plaisir devant une bonne vidéo. Tout se passe normalement, jusqu'à ce que :
-Tu veux tenter ce qu'on a évoqué la dernière fois ?
Je n'en ai pas reparlé depuis, je ne veux pas forcer Hervé, je pensais même qu'il avait oublié.
– Tu veux vraiment le faire ?
– Ouais, j'ai bien réfléchi et si je dois faire des expériences c'est maintenant. On est jeunes, on est à la fac, c'est le moment de tenter des trucs. Et puis quoi de mieux que d'expérimenter ça avec mon meilleur pote ?
Il a évidemment attendu que nous soyons bien excités, puisque c'est là qu'il faut penser à des choses folles.
– À moins que tu ne veuilles plus.
Je me lève et je me dirige vers la chambre. C'est une forme de réponse.
Je suis allongé sur le ventre.
– Tu veux le faire comme ça ?
– Au début ce sera plus simple pour toi.
Il aimerait copier Florent et être de face, mais c'est une posture légèrement plus complexe. Je préfère qu'il commence par quelque chose de facile.
– Comment je fais ?
La situation est presque comique. Il n'y a pas trente-six façons de procéder, mais je comprends sa réaction.
– Bah, tu essaies de bien viser.
Il s'allonge doucement sur moi. Il commence à entrer.
– Tu me dis si je te fais mal.
– Non, c'est bien, vas-y doucement.
J'ai du mal à réaliser ce que nous sommes en train de faire. Surtout à cause de la position, je ne le vois pas...
– Je suis à fond.
– Tu te sens comment ?
– C'est agréable.
Hervé est sur la réserve. Il y va extrêmement doucement. Pourtant je sens qu'il est bien excité.
– Retourne-toi !
Je n'ai plus de raison de refuser. Il lui faut un peu de temps pour bien se positionner et revenir en moi. Cette fois-ci tout est réel, c'est bien mon meilleur ami qui me fait du bien. On se regarde droit dans les yeux.
– Tu n'as pas mal ?
– Ne pose pas de questions, amuse-toi.
Je ne vois pas pourquoi il n'ose pas.
– Allez, un peu d'énergie !
Il va plus vite et enfin il commence à prendre son pied. La bête finit par se révéler et il me procure un plaisir de dingue.
– J'arrive au bout, je dois ressortir ?
– Comme tu le sens.
Il n'aura pas le temps de se retirer, ce que moi j'adore, c'est l'un des moments les plus agréables.
Essoufflé, il s'écrase sur le lit. Je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas vraiment quoi faire. La situation est vraiment étrange. Il n'est pas n'importe qui, c'est mon meilleur pote, celui avec qui j'ai toujours tout partagé et ce que nous venons de faire...
– Tout va bien ?
– Ouais.
J'essaie de le caresser mais à ce moment-là il se lève et file dans la salle de bain. Après sa douche, il s'installe à son bureau.
– Tu n'as rien à me dire ?
– Non, là je dois bosser.
Que se passe-t-il ? On dirait qu'il n'a pas apprécié. Pourtant j'ai bien senti son plaisir. Peut-être que Florent avait raison : cette fois-ci nous sommes allés trop loin.
– Tu veux manger quelque chose ?
– Non, j'ai pas faim.
Je ne suis pas aussi doué que mon petit copain pour faire parler les gens. Je ne sais absolument pas de quelle manière réagir. Nous passerons le reste de la soirée, chacun à son bureau, sans échanger un mot. Si seulement je pouvais lire dans ses pensées...