17.

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Comme toujours après le sport, nous sommes excités. La tradition veut qu'on se foute à poil sur le canapé pour mater un porno. Ce rituel non plus n'a pas changé. Jusqu'à ce qu'Hervé lâche son sexe, le laisse là bien droit, sans plus y toucher et me regarde.

– Tu en as de nouveau envie ?

– Ce que tu me fais est super. Et puis, c'est notre nouvelle complicité.

Je ne vais pas encore une fois entrer dans une longue discussion. Il faut que j'apprenne à me laisser aller, à profiter de l'instant présent, à ne pas toujours peser le pour et le contre mais à faire ce dont j'ai envie. Alors je m'occupe de lui.

– C'est génial !

Je n'en reviens pas, maintenant nous allons certainement faire ça tous les jours. Je ne pouvais pas être plus heureux.


Hervé revient de la salle de bain, je suis déjà à mon bureau pour bosser. Je voudrais réussir à me concentrer.

– Tu vas l'appeler ?

– Arrête avec ça, on dirait une lycéenne.

– C'est bon, je te laisse. De toute façon j'ai cours.

Il ne manque plus que le baiser sur la bouche avant qu'il parte pour que nous formions un véritable couple. Il n'y a que pour moi que la situation est ambiguë. Du côté d'Hervé, certainement que les choses sont parfaitement claires. Nous sommes juste deux potes qui partageons une intimité très poussée. Je ne saurais même pas qualifier réellement notre relation.


Je n'arrive toujours pas à me concentrer. Je me demande ce que je dois faire de ce numéro. Je n'ai pas envie d'appeler un mec qui n'a même pas osé venir me parler face à face. Je lui envoie un SMS qui commence par : « Salut, c'est le mec du vestiaire ». Ça ne fait pas très adulte non plus. La réponse est immédiate et une conversation s'engage entre nous. Je finis par lui demander s'il veut passer à l'appartement. Je ne sais pas qui il est, je ne sais pas à quoi il ressemble. C'est peut-être un malade mental et j'aurais dû lui proposer une rencontre dans un lieu public. Il est trop tard, je lui ai donné mon adresse et le code d'entrée de la porte. Je commence à stresser.


Vingt minutes après, on sonne. Je vais ouvrir. Je reconnais ce mec, je l'avais repéré à la salle de sport. Je le laisse entrer, il est plutôt mignon. Je pensais qu'il était hétéro. On juge facilement les gens sur leur comportement et on dirait bien que je ne suis pas encore particulièrement doué à ce jeu.

– Désolé d'avoir laissé mon numéro dans ton casier. J'étais avec mes potes, ils me croient hétéro et je ne savais pas qui était ce type avec toi.

– Mon colocataire, et aussi meilleur ami.

– Ce n'est pas ton petit copain ? À la manière dont il te regardait...

– On a eu une discussion récemment et je lui ai expliqué que j'arrivais à ne pas être excité dans les vestiaires, au milieu de tous ces mecs à poil. Il voulait vérifier.

– Il a l'air cool. Il sait donc que tu es gay.

– Depuis hier.

– Il a réagi comment ?

– Très bien. Apparemment ce n'était pas réellement une surprise, il avait compris depuis un moment. Mais il y a une différence entre avoir des soupçons et apprendre la vérité, ne plus avoir de doutes.

– Je n'ose pas en parler à mes potes. Ils font toujours tellement de blagues sur les gays, à la limite de l'homophobie. Je crois qu'ils auraient du mal à accepter ce que je suis.

– C'est dommage de ne pas pouvoir en parler à ses propres potes.

– Je suis le genre à glisser un message dans le casier d'un mec qui me plaît, tu comprends que je ne suis pas prêt à affronter ceux qui me connaissent le mieux.

– J'espère que ça viendra.

– Je ne sais même pas comment aborder le sujet.

J'ai envie de le prendre dans mes bras, alors puisque j'ai décidé de ne plus cogiter avant d'agir, je me lance. Il se colle contre moi. Nous commençons à nous embrasser. Assez rapidement nos tee-shirts disparaissent.

– On va peut-être trop vite.

– Je suis chaud.

C'est pas mal de ne plus réfléchir et de faire ce dont on a envie sans penser aux conséquences. De toute façon je sens bien que lui aussi en a envie. Je le prends par la main et nous allons sur mon lit. Je ne suis pas encore très doué et lui non plus il n'a pas beaucoup d'expérience. De l'extérieur c'est certainement comique, mais moi ça me va bien, je préfère ça plutôt que de me payer la honte devant un mec qui a l'habitude d'enchaîner les plans.

– Je suis de retour !

Le temps est-il passé si vite ? Hervé revient déjà à la maison. C'est le moment ou jamais de tester son niveau de tolérance face à ma sexualité...


Amitié amélioréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant