Chapitre 41

218 26 110
                                    

Normal Vally, une jolie petite ville calme et paisible où il fait bon vivre... Alors que, comme à chaque début du mois de septembre, les enfants reprennent sagement le chemin de l'école, chez les Spencer c'était une toute autre rentrée qui s'annonçait pour leur enfant. Elle attendait sagement sur les marches de l'escalier, bien habillé et peigné. Elle était adorable avec sa petite robe à carreaux aux allures d'uniforme scolaire, ses bas blancs, ses chaussures noires et cirées, et ses cheveux joliment lissés et coiffés en arrière. Elle avait tout l'air d'une petite fille habillée ainsi! Seul son visage la trahissait: adieu le joli petit visage de poupée au sourire angélique et bonjour à un regard froid et éteint, dénué de la moindre expression... Son visage autrefois souriant et si innocent n'était plus qu'un visage un peu pâle et vide aux yeux éteints et souvent vitreux. L'on pouvait croire qu'à tout instant la pauvre petite allait fondre en larme tant elle avait une mine si malheureuse qui faisait peine à voir. Mais il faut dire qu'elle en avait des raisons d'être si triste... Nous étions en effet même pas deux jours après cette soirée d'affrontement qui s'était soldé d'une perte aussi tragique que destructrice pour la fillette. La pauvre enfant avait passé le lendemain cloîtrée dans sa chambre à pleurer, refusant d'en sortir afin de ne voir personne et encore moins ses parents qui, comme à leur habitude, ne semblait chercher à comprendre leur fille. Il faut dire qu'après tout ce qu'il s'était passé, et ce que leur avait en autre raconté l'ancien maire, tout deux pensaient comme ce dernier que leur fille souffrait surement d'un Syndrome de Stockholm, expliquant ainsi ce si grand attachement à celui qu'ils voyaient comme son ravisseur et qui avait surpris tout le monde. Une façon de pensée stupide mais, comme nous le savons tous, un mensonge réconfortant est plus agréable à croire qu'une vérité qui dérange et que nous nous refusons d'affronter...

C'est donc comme depuis presque deux jours maintenant que la fillette regardait dans le vide avec ses yeux qui avait perdu tout leur scintillement d'autrefois. Elle voyait du coin de l'œil ses parents se démener à ranger les cartons, y rangeant tout les bibelots qui se trouvaient dans la pièce. Elle ne pouvait rien faire d'autre que de les regarder, admirant avec résignation le destin bien triste qui l'attendait: un déménagement préparé à la hâte sur les conseils de l'ancien maire et de quelques habitants afin de lui faire oublier Normal Valley, et surtout le Maestro; une inscription dans une école privée connue pour ses règles strictes, sans doutes des consultations chez un psychologue pour la guérir de son attachement à son ravisseur, et aussi avec espoir de voir ce qui n'allait pas dans la tête de cette étrange enfant... Une vie bien monotone à être strictement encadrée et à rentrer à tout pris dans un moule bien trop étroit selon elle... Mais, bien qu'au plus mal, la fillette ne pouvait s'empêcher d'essayer de garder un peu d'espoir. Elle cherchait en vain un rayon de lumière dans sa détresse, se rappelant la promesse qu'elle avait faite à son ami. Elle ne devait pas le décevoir. Après tout c'est pour elle qu'il avait sacrifié sa vie...

-Bon, on finira tout cela cet après-midi quand on rentrera. Raisonna finalement la voix de Monsieur Spencer dans le salon. On ferait mieux de partir maintenant si on veut éviter les bouchons. Mieux vaut ne pas être en retard si l'on veut l'inscrire dans cette école...

-Bonne idée. Acquiesça sa femme avant de venir chercher Maddison dans le couloir. Ah! Tu es déjà là, c'est bien! On y va. Viens mettre ta veste et monte vite en voiture.

Maddison ne répondit pas, obéissant et allant enfiler sa petite veste en denim. Sa mère en profita pour la recoiffer un peu, voulant qu'elle soit impeccable pour ce rendez-vous avec la directrice de sa future nouvelle école.

-Bien, tu sais ce que tu dois faire une fois là-bas? Lui demanda son père, lui répétant les règles. Tu nous laisses parler, si la directrice te pose une question tu y réponds poliment et tu ne nous interromps pas, c'est bien compris?

A place with no name (MJ fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant