Chapitre 10

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Lou

Aujourd'hui...

Enfin le weekend. Ça fait un bien fou.
Ma tête, par contre, elle me fait un mal de chien.
Flemme de me lever.
Je me roule en boule et me rendors, sans même regarder l'heure.
Je me réveille quelques heures plus tard. 14 h.
Je devais aller acheter du tabac mais j'ai vraiment pas envie de bouger finalement.
J'ai plutôt besoin d'une douche.
Ça me fera le plus grand bien.
Je me lève donc tant bien que mal pour me diriger vers ma salle de bain. Juste avant de passer la porte, mon téléphone vibre sur mon lit. Je ne prends pas la peine de répondre et file sous la douche.

Numéro inconnu :
Tu m'as tellement manqué.

*

J'ai finalement trouvé le courage, je ne sais pas vraiment où, de sortir.
J'ai juste été au tabac en bas de la rue et je suis directement rentrée. J'ai de nouveau une phase de flemme, de phobie sociale. Mais je sens qu'elle ne va pas durer.
L'air de dehors me donnait la nausée.
Je suis donc affalée sur mon canapé, un clope dans la bouche et à moitié endormie, quand on frappe à ma porte.
Je me lève et vais ouvrir. Et j'ai l'immense surprise de trouver Antoine et sa copine sur le pas de ma porte.
– Antoine. Je hoche la tête. Et... Clarisse c'est ça ?
Je sais très bien qu'elle s'appelle Clara, mais son expression me fait bien trop rire pour que je me corrige.
– Clara, lâche-t-elle froidement.
– Ouais c'est pareil.
Je hausse les épaules et lance :
– Vous voulez quoi ?
– C'est à propos de Tewis, me répond Antoine. Il va mal.
– Et ? En quoi c'est mon problème ?
– Bah..., il baisse la tête, c'est à cause de toi.
Je ris.
Doucement au début, puis je finis par éclater sincèrement de rire.
Je ris tellement que je me plie en deux et que mes yeux pleurent.
Lorsque que je me calme et me redresse, Antoine et Clara me dévisagent comme si j'étais folle.
Peut-être que c'est le cas.
C'est pas que j'en ai quelque chose à faire, mais je m'explique quand même :
– C'est vraiment drôle, putain. Déjà, premièrement, j'espère bien qu'il se sente "mal" après ce qu'il a fait, je mime les guillemets et marque une pause. Ensuite, vous deux là, je dis en les désignant du doigt, vous croyez vraiment que la santé mentale de ce connard m'importe ? C'est vraiment mal me connaître.
Je me tourne vers Antoine et me rapproche de lui, le regard brillant de dégoût.
– Surtout venant de toi.
Il souffle, comme s'il commençait à s'énerver. Il commence à ouvrir la bouche mais je parle avant lui, m'adressant cette fois à Clara :
– Et toi, pourquoi t'es là ? Tu sers à quoi ?
– Arrête, putain !
Cette fois, Antoine a crié. Il a plus de couilles pour défendre cette fille que lui-même, ce con.
– Que tu me détestes, je peux comprendre, mais Clara t'a rien fait, alors t'en prend pas à elle ! Et puis tu crois pas qu'il serait temps de pardonner ? D'arrêter d'être en colère contre tout le monde ?
Son discours le laisse rouge de colère et le souffle court.
Moi, j'ai encore envie de rire, mais je me retiens parce qu'il me reste encore un minimum de politesse.
Mais quand même, il se prend pour qui lui avec ses leçons de morale à la con?
Je fixe Antoine, visiblement dans l'attente de ma réponse. J'inspire et répond :
– Moi, je crois surtout qu'il est temps que vous vous cassiez de chez moi.
– Je...
– À plus, Antoine.
Et sur ces paroles sèches, je leur claque la porte au nez. Non mais sérieux, ils se prennent pour qui, ces deux là ?! J'y crois pas.
Je souffle bruyamment et retourne m'affaler dans le canapé. J'en reviens pas. Mais je passe pourtant vite à autre chose et me rappelle soudain que Maggie organise une soirée ce soir. Il faut que je l'appelle. Et que je sorte de ma torpeur. Celle qui me tombe toujours dessus quand je suis seule.
Je vais chercher mon téléphone sur mon lit et vois qu'il clignote déjà.
C'est un message d'un numéro inconnu. Je l'ouvre, intriguée.
Tu m'as tellement manqué.
Je lance mon téléphone sur mon lit dans un grognement. Et ça va à 1000 à l'heure dans mon esprit.
C'est lui putain, j'en suis sûre.
Franchement je sais pas où il se croit. Il m'envoie ces deux cons pour me dire qu'il va "mal", ce pauvre chou, et en plus il ose m'envoyer un message pour me culpabiliser ! Comment il a eu mon nouveau numéro déjà ?
Antoine.
Putain de merde, je vais les tuer ces deux-là. Qu'est-ce qu'ils ne comprennent pas dans « je ne veux plus que vous fassiez partie de ma vie ? » C'est si compliqué à intégrer ?
Je reprends mon téléphone, les mains tremblantes, bien décidée à lui faire comprendre ce que je pense de lui.
Ça sonne, encore et encore, jusqu'à ce que je tombe sur la messagerie. Alors, je laisse un message, en prenant soin de ne pas crier, mais d'avoir un ton froid comme la glace :
– Salut, enfoiré. Je sais pas ce que t'as pas bien compris l'autre jour quand t'es passé chez moi, mais je vais te l'expliquer une nouvelle fois. Je ne veux PLUS te voir. Jamais. T'es plus dans ma vie maintenant, ni dans mon cœur. Alors je sais pas ce que t'espérais en m'envoyant un message, mais pour moi, tu n'existes plus. Je t'ai rayé de ma vie depuis longtemps et tu devrais faire pareil. Salut, connard.
Je raccroche et me laisse tomber sur le lit, les larmes aux yeux.
C'est vrai que je ne veux plus le voir, qu'il ne fait plus partie de ma vie, et que je suis toujours extrêmement en colère contre lui.
Mais, je dois me rendre à l'évidence.
Tout ça me touche bien trop.
Putain.de.merde.
Je suis toujours amoureuse de lui. Rien qu'un peu.
Comment c'est possible ? Après ce qu'il a fait, toute la haine que j'ai entretenue, et que j'ai toujours, pour lui, comment ça se fait que je l'aime encore ?
J'en ai aucune putain d'idée mais il faut que je remédie à ce problème.
Je rattrape mon téléphone et appelle Anto, enfin, Antoine, le mec avec qui j'ai couché l'autre fois.
Ça me perturbait trop alors j'ai décidé de l'appeler Anto. C'est moins chelou, de toute façon.
– Oui ? Lou, c'est bien toi ?
Je sors de mes pensées, un sourire aux lèvres.
– Salut ! Ça roule ?
– Nickel, et toi ?
– Super. Je me demandais si ça te disais de venir à une soirée avec moi ce soir ?
– Où ça ?
– Chez Maggie, une pote, dans le centre. C'est son anniversaire. J'me suis dit que ce serait sympa.
– Ouais, ben écoute...
Pitié, épargnez-moi ça. Qu'il dise non s'il ne veut pas. Je croyais qu'il s'était éclaté la dernière fois lui aussi.
– Dis le, si tu veux pas. C'est pas un soucis.
– Non, c'est pas ça, ma belle, c'est juste...rien. Ok, je viens.
Je fronce les sourcils, mais n'instite pas.
– Cool. 21 h ?
– Ça me va.
– À ce soir alors.
– À ce soir, ma jolie.

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