Lou
J'avais oublié toutes ces nuits de débauche. L'odeur des corps, de l'alcool et de la fumée.
Les mecs, la drague, et la baise qui suit.
J'avais oublié à quel point j'aimais ça. À quel point j'en ai besoin. Enfin, c'est fou comme ça me rend heureuse toute ça. Ça m'avait manqué.
Maggie me crie par-dessus la musique :
– Viens en bas, danser avec moi !
Elle est encore excitée comme une puce. Elle s'approche de moi et me tire par le bras.
– Aller, tu vas pas rester sur ton fauteuil le reste de la soirée.
Je ris et la suis, chancelante.
On est en discothèque, dans le carré VIP.
Et ouais...le carré VIP. C'est juste que Paul couche avec la fille du directeur de la boîte, alors faut bien qu'on en profite non ?
Maggie et moi, on descend tranquillement les marches. Vraiment tranquillement. Elle ne se plaint pas de mon rythme vraiment très lent, donc je suppose qu'elle voit les marches aussi floues que moi.
– Maggie ?
– Ouais ?
– Toi aussi tu vois les marches bouger dans tout les sens ?
– Ouais, putain.
On explose de rire et on tombe toute les deux sur les fesses, avant de dévaler les 3 dernières marches. Il y a un moment de choc, mais, comme on a pas eu mal, on explose de rire une seconde fois. Elle secoue la tête.
– C'est vraiment n'importe quoi...
On se relève tranquillement en vérifiant que personne ne nous ai vu. Ça n'a pas l'air d'être le cas, alors on se dirige vers le bar.
– Deux vodkas.
Un bras m'entoure soudainement les épaules.
– Ce sera de l'eau pour les demoiselles.
Je me retourne, sous le choc.
– Paul ! Qu'est-ce que tu...
Il échange un mouvement de tête avec le barman et se tourne vers Maggie.
– Non mais, je rêve !
Il ne relève pas et nous dit :
– Je vous ai vu dévaler les marches. C'était hilarant, mais ça aurait pu être grave. Donc vous arrêtez là, mesdames.
Il me lance un regard accusateur.
– Un coma nous a suffit.
Je grogne et le pousse. Quel relou.
En tout cas, rien ne m'empêchera d'aller danser.
Je me dirige de ce pas vers la piste bondée. La musique hurle dans mes oreilles et quand je suis dans la foule, tous ces mouvements et lumières me donnent le tournis.
Mais ça me fait sourire. Alors je danse, je danse comme si ma vie en dépendait. Et c'est peut-être le cas d'ailleurs. Peut-être que je dépends de cette musique qui s'infiltre en moi quand je ferme les yeux. Et de mon corps qui bouge, sans s'arrêter, près d'un autre.
Et je dois dire qu'après, je ne me souviens plus vraiment de ce qu'il s'est passé.*
Je me réveille le lendemain matin dans un lit inconnu. Je tourne la tête. Un mec est avec moi.
Je grogne et me redresse. Ah, une fille aussi apparemment.
Merde, il s'est passé quoi hier ?
Je ferme les yeux et des flashs de la soirée me reviennent.
Moi et ce mec dans les toilettes.
Maggie et moi en sous-vêtements sur le bar.
Ce même mec sur un scooter.
Et tout le reste est flou. Je n'ai aucune idée de comment je suis arrivée jusqu'ici. Ni d'où on est.
– Merde.
Je grogne un seconde fois en me passant la main sur le visage et m'assois. J'ai la tête qui tourne, mais faut que je me rhabille et que je parte d'ici au plus vite.
J'enfile mon pantalon et mon téléphone sonne. C'est Paul.
Merde.
Je décroche et coince mon téléphone sous mon oreille.
– Ouais ?
– Putain Lou, t'es où ?
– Eh, ne me crie pas dessus dès le matin, putain.
– Tu nous as fait peur, bordel. Réponds quand on t'appelle, au moins.
– Et depuis quand j'ai des comptes à te rendre ?
– Depuis que t'as fait un putain de coma, peut-être ?
Je jure entre mes dents.
– Bon. Préviens Maggie que tout va bien, elle s'inquiétait aussi.
– Ouais.
Je regarde mon écran. Effectivement, ils m'ont laissée un milliard de message.
– Eh, Paul ?
– Hum ?
– J'ai pas fait trop de conneries, hier ?
– Un peu, si.
Et il raccroche.
Le mec derrière moi commence à bouger, alors j'enfile mon haut et me précipite hors de la chambre.
J'envoie un message à Maggie et sors de l'hôtel. Ouais, on s'est pas fait chier apparemment.
Et putain, j'ai pas d'argent pour prendre le métro.
Il ne me reste plus qu'à marcher.
Je ne peux pas appeler Paul, ma fierté me rappelle à l'ordre.
Ou alors, je pourrais appeler Tewis...
Ok, non, ma fierté a filé.
C'est hors de question que je fasse ça, bordel. Je préfère marcher toute la journée.
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Reviens moi
RomanceLou, 16 ans, a une façon bien à elle de tourner la page sur son passé. Et elle est persuadée d'avoir la bonne méthode. Mais a-t-elle vraiment oublié son amour ? C'est ce qu'elle va découvrir quand son passé va refaire surface. Ceci est peut-être un...