chapitre 39

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Lou

Aujourd'hui...

Je m'assois nonchalamment sur ma chaise en soufflant.
Je m'avachis sur ma table et pose ma tête entre mes bras.
Je hais les lundis.
Le prof déblatère sur un truc totalement inutile, alors j'arrête de l'écouter. Enfin, pas que j'ai vraiment commencé.
Mon téléphone vibre sur la table et je sens toute la salle se retourner vers moi. Alors je redresse la tête et leur adresse mon sourire le plus éblouissant.
Le prof fronce les sourcils mais ne dit rien, alors je replonge sur la table et regarde qui m'a appelé.
Eric.
Merde, il n'appelle jamais.
Y'a un problème ? Je réponds.
Je n'ai pas de réponse pendant le cours, alors quand la cloche sonne, j'ai déjà mon téléphone à l'oreille. Mais il ne décroche pas.
Je trouve ça bizarre, surtout quand il m'envoie 5 minutes plus tard :
Faut qu'on parle. Je te rappelle ce soir.
Je suis tellement plongée dans mon téléphone que je rentre dans quelqu'un. Je m'excuse vaguement sans relever le nez de mon appareil et j'entends rire derrière moi.
L'abrutie.
Je bouscule mon mec sans même m'en rendre compte.
Je relève enfin les yeux vers lui et son sourire.
– Tout va bien ?
Je hoche la tête et soulève mon téléphone.
– Un message d'Eric, je réponds.
Il noue ses doigts aux miens.
– On sèche ?
Je lève les yeux au ciel.
– Si seulement je pouvais. Je suis en conditionnelle, ici.
Il explose de rire et m'embrasse.
– T'as raison. Vas-donc.
Il me pousse et je lui fais un doigt d'honneur avant de trottiner vers ma salle, en me demandant pourquoi j'ai fait la putain de promesse d'assister à tout les cours. Ça prend un temps infini...j'avais totalement oublié.
J'ai l'impression de passer ma vie entière au lycée.
Heureusement, ce soir, on sort tous ensemble. J'ai hâte de voir ce que le mélange Antoine-Tewis-Carter-Tessa et Paul-Maggie-les jumeaux-Eric va donner.
Explosif, je le sens.

Le midi, je retrouve Tewis devant les grilles du lycée et on va manger en ville. Il commande deux burgers et je fronce les sourcils.
– Tu veux t'engraisser, ou quoi ?
Il s'étrangle de rire et je le fixe sans comprendre.
– N'importe quoi, finit-il par répondre.
Je hausse les sourcils.
– T'as pris deux burgers, j'annonce
– Et ? Me regarde pas comme si c'était le pire crime du monde. J'ai juste faim.
– Mmm. Fais ce que tu veux.
On récupère notre commande et une fois installée à table, je me lance sur un sujet délicat.
– Ça donne quoi, avec tes parents ?
Je mâche ma frite, l'air de rien, et il hausse les épaules.
– Bah, rien. On ne se parle pas.
Je soupire.
– Mais ta mère...
– Je m'en fiche, il me coupe.
Nouveau soupir de ma part.
– Pas elle. Elle, je me racle la gorge et il fronce les sourcils, elle m'a envoyé un message.
– Quoi ? Quand ?
– La semaine dernière.
Il ferme les yeux, et je peux sentir à quel point il se contient.
– Et tu lui as répondu ?
Seulement, quand il pose les yeux sur moi, la colère anime son regard.
– Oui...Elle s'inquiète, Tew.
Il frappe la table.
– Mais merde, c'est pas tes affaires.
– Un peu, je contre. Tu vis chez moi, je te rappelle.
Il souffle et repose son burger.
– Je ne veux pas que tu sois en contact avec mes parents, c'est clair ?
– Répond à ses messages, alors. Et elle n'aura pas besoin de me contacter.
On s'affronte du regard quelques secondes, et il finit par soupirer.
– Ok.
Quoi ?
Je cligne des yeux et vérifie :
– Tu vas répondre ?
– Mmm.
Je souris.
– Merci.
Il détourne le regard sans répondre, clairement mal à l'aise tandis que je cris victoire.
Je n'aurais jamais pensé qu'il céderait.
Je l'observe et j'ai une bouffée d'amour pour lui. Merde, je suis tellement heureuse d'avoir mis toutes nos histoires derrière moi. Parce qu'on est bien plus heureux tout les deux.
– Tu me fais peur, quand tu me regardes comme ça.
Je pouffe en marmonnant que c'est juste parce que je l'aime et il fait mine de ne pas entendre pour que je le répète.
– Tu rêves. Je ne vais pas le dire une seconde fois.
– Et pourquoi pas ?
Je hausse les épaules.
– Parce que.
Il me regarde en souriant et grimace, ce qui me fait rire. Et puis, une tomate glisse de son hamburger pour finir sur son menton et je ris tellement fort que tout le monde se retourne vers moi. Mais, sincèrement, je n'en ai rien à cirer.

Reviens moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant