Chapitre 7

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Tewis

Deux jours avant...

Une semaine passe sans que je ne revois Lilou. Je n'ai plus aucune nouvelle depuis qu'elle est partit en courant.
J'ai bien essayé de la joindre, mais ce fut mission impossible. Je suppose qu'elle a besoin de temps.
Quoi qu'il en soit, ce baiser m'a fait comprendre une chose.
Maintenant j'en suis sûr, je dois rentrer. La retrouver, l'embrasser, elle.
Enfin, si elle m'a pardonné.
Ma conviction s'est renforcée lors de l'appel d'Antoine hier.
Il m'a appris sans prendre de détour la mort de la mère de Lou et qu'elle vivait probablement seule maintenant. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il semblait tellement distant, comme s'il se fichait de tout ses malheurs.
Moi, je ne peux pas rester ici après cette nouvelle...

26 heures se sont écoulées, mais je suis toujours sous le choc.
Et je n'arrête pas de penser à ma Lou vivant seule.
Il faut que je rentre, bordel.
Je boucle mon sac, appelle Antoine pour qu'il vienne me chercher à la gare et part à pied.
Je viendrai chercher la suite de mes affaires plus tard, si je me réinstalle définitivement à Paris. Tant pis pour le reste. De toute façon, je suis doué pour tout laisser en plan.

Avant de quitter la ville, je décide de faire un petit crochet par chez Lilou, au moins pour la prévenir de mon départ. Je sonne chez elle plusieurs fois, mais personne ne répond. Je laisse donc un mot dans sa boîte aux lettres, lui disant de ne pas s'inquiéter, que je pars pour Paris. Qu'il n'y a aucune gêne pour le baiser, c'est d'ailleurs déjà oublié, et que j'espère qu'elle me rappellera.
Je monte dans le bus au bout de sa rue qui m'emmène jusque devant la gare, puis dans le train où je pose mes valises, et c'est partit pour un peu plus de 2 h 30 de route.
En face de moi, un mec s'installe. Sa musique est tellement forte que je l'entends aussi bien que si c'était la mienne. Et son pied martèle le rythme de plus en plus fort.
Moi qui voulais dormir...

30 minutes plus tard, j'ai réussi à m'endormir, la tête posée contre la vitre.
Mais je suis réveillé par de légers coups sur mon épaule. C'est le type d'en face.
– Eh mec, tu n'aurais pas un chewing-gum ?
– Sérieusement ? Je réponds, agacé. Tu viens de me réveiller juste pour me demander un putain de chewing-gum ?
– Ouais...désolé, mais j'ai pas fait gaffe et mon paquet est vide.
Il le secoue en l'air et je souffle
– J'en ai pas.
Le silence retombe. Je regarde le paysage défiler à toute vitesse derrière la vitre pour éviter qu'il ne me parle à nouveau.
Et je me demande pourquoi ce mec est autant obsédé par les chewing-gums.
– Tu vas à Paris ? Me lance-t-il malgré mon air renfrogné.
Je glisse un œil vers lui et répondre entre mes dents :
– Ouais, je vais rejoindre ma...petite amie.
Enfin, si elle l'est toujours.
– Ah ouais ? Moi aussi je vais à Paris, j'habite là-bas en fait. Peut-être que je la connais, ta copine, c'est quoi son prénom ?
– Lou.
– Oh.
Il prend quelques minutes pour réfléchir en se tapant le menton.
– Quel lycée ?
– Bellevue, dans le 8ème.
– Hum...ancienne blonde, coloré ? Bien foutue ?
– Juste blonde, mais bien foutue ouais.
– Ah oui, je la connais ta Lou, une vraie chaudasse !
Il rit et ajoute avec un clin d'œil :
– Ça doit être cool au lit.
– On doit pas parler de la même Lou. Paris est une grande ville.
Merde, il raconte n'importe quoi.
– Oui mais il doit pas y avoir des masses de lycées Bellevue avec des Lou blondes et bien foutue dedans.
Je lui lance un regard noir et me lève en soufflant :
– Faut que j'aille...
Mon téléphone sonne soudainement, me sauvant de cette étrange conversation.
Je sursaute en regardant le correspondant.
Lilou.
Enfin.
Je décroche, le cœur lourd.
– Lilou...Comment tu vas ?
– Bien.
– Ok...
– Tu pars à Paris ?
– Ouep.
– Pourquoi ?
– Tu te souviens de Lou, n'est-ce pas ?
– La fille que t'as abandonnée là bas ?
Je grimace.
– Ouais. C'est compliqué mais...j'ai appris un truc important, et, il faut absolument que j'aille la voir.
– Oh, je vois.
Silence au bout du fil.
– Tewis ?
– Hum ?
– Tu l'aimes, hein ?
– Je...ouais, évidemment.
– D'accord. Bon bah bon voyage ! On se rappelle !
Elle a pris un ton faussement enjoué, pour couper court à la conversation. J'ai envie de lui en parler, de ça et de l'autre soir, mais je ne sais pas quoi dire de plus.
– Merci, à plus, Lil.
Je raccroche et pose ma tête conte la vitre fraîche.
– Une fille que tu visitais à Bordeaux ? T'es un bourreau des cœurs, toi...
– En quelque sorte.
En réalité, elle n'était pas la raison de ma venue, mais si je ne l'avais pas rencontré, je crois que je serais rentré à Paris depuis bien longtemps. Mes résolutions n'auraient pas fait long feux sans elle.
Mais maintenant, je dois faire face à la décision que j'ai prise 6 mois plus tôt.

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