chapitre 28

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Lou

Aujourd'hui...

Avril est très vite arrivé.
Ça fait maintenant quelques semaines que Tewis vit à la maison, et je m'habitue presque à sa présence. Le soir, je m'endors en écoutant le son de la télé, qu'il regarde. Je me dis qu'il a des insomnies, mais je ne lui en parle pas.
Je l'évite quand même au maximum, parce que j'ai trop peur de tomber sous son charme, comme on dit. Bien sur, je fais en sorte qu'il ne soit pas là quand je ramène des mecs à l'appart, ou que Paul passe.
D'ailleurs, on a pas reparlé de ce qu'il s'est passé sur le toit de l'immeuble, mais une gêne s'est installée. On fait comme si de rien n'était, mais c'est vraiment bizarre quand on se retrouve tout les deux.
Je sors de ma chambre, armée de mon sac et de mon rouge à lèvre.
Je l'applique à la va vite dans le miroir du salon, et quand Tewis arrive, j'annonce :
– On fait mon anniversaire, ce soir.
Il me regarde dans la glace, les sourcils froncés.
– Euh...ok.
Je ne réponds pas, et me tourne vers lui, mal à l'aise.
Il semble comprendre.
– Tu veux que je parte, c'est ça ?
Je hoche la tête en grimaçant.
– On va en boîte, mais, après, on vient ici.
Il hoche la tête silencieusement.
– J'aurai bien aimé...hum...il gigote, qu'on le fête ensemble.
– On achètera du champagne pour demain soir.
Je souris et il acquiesce.
Je le bouscule pour aller dans l'entrée, et il me suit.
– Et on pourrait peut-être...
Je soupire.
– On en parle plus tard, d'accord ? Carter m'attend.
Et je pars en claquant la porte.
C'est l'avant-dernière semaine avant les vacances d'avril, et il est fort probable que ce soit mon avant-dernière semaine tout court. Mais, je descends les escaliers avec la même assurance que d'habitude, et rejoins Carter, adossé au mur d'en face de chez moi.
Il est juste venu, un jour, et, depuis, on recommence à aller au lycée ensemble. Je ne m'en étais pas rendu compte, mais il m'avait sacrément manqué. Je m'approche de lui avec un sourire, et lui claque la bise.
– Salut.
Il me sourit, et on se dirige vers le bus.
– Dis, pourquoi Tewis ne part pas avec nous, le matin ?
Je hausse les épaules.
– Je sais pas. C'est un peu comme un accord silencieux entre nous.
– Ok. Et...comment c'est, de vivre avec lui ?
Je hausse de nouveau les épaules.
– Ça n'a rien changé à ma vie. D'ailleurs, tu viens toujours avec nous, ce soir ?
Un éclair d'incompréhension passe dans son regard et il grogne :
– Bordel, ne change pas de sujet comme ça. Tu m'as perdu. Mais, oui, je viens, mon père viendra me chercher.
– Tu ne rentres pas avec nous ? Je demande en montant dans le bus.
Je m'assois près d'une fenêtre et Carter s'installe à mes côtés, en secouant simplement la tête.
Je n'insiste pas, et il me parle plutôt de sa sœur, qui va mieux de jour en jour. Ça me rappelle que ma mère, elle, n'a jamais eu la chance d'aller mieux. Carter doit remarquer mon trouble, parce qu'il lance brusquement :
– Oh, désolé. Avec ta mère c'est...je ferais mieux de ne pas parler de ça avec toi.
Je pose ma main sur son avant-bras.
– N'importe quoi. Je suis hyper contente pour ta sœur.
Il hoche la tête, et son expression se fait malicieuse.
– Au faite, je crois bien qu'une fille me plaît.
Je le regarde, éberluée.
– Quoi ? Mais t'es gay.
– Principalement, précise-t-il.
J'explose de rire, me souvenant du jour où il nous avait annoncé ça.
– C'est qui ? Je demande une fois calmée.
– Une fille qui traîne au même bar que nous. Elle dégage un truc de dingue.
– Elle s'appelle comment ?
Il hausse les épaules.
– J'ai pas encore osé lui parler.
– Toi ? Je m'exclame, timide avec une conquête ? Je n'y crois pas.
– Très drôle, il marmonne. Non, sans rire. Je ne sais pas trop comment faire avec les filles.
– Bah va lui parler, simplement.
– Hum.
Il se détourne, et bientôt, on arrive face au portail du lycée. On se sépare, chacun allant d'un côté.
Je vais en histoire, pour une fois à l'heure, et m'assois près de Tessa. C'est aussi une nouvelle habitude. On se reparle, petit à petit. Mais, j'ai parfois du mal à refouler ma non-politesse. Comme ce matin.
– Bonjour !
Son enthousiasme me sidère, et, je dois dire, m'énerve. Alors j'esquisse une grimace, et elle rit.
Elle ne m'en veut jamais, simplement.
Le prof arrive, et tout le monde se tait. Il me fixe d'un air mauvais, et, ne trouvant rien à me dire, se détourne. Il commence alors son long et ennuyeux discours à propos de...je ne sais plus quoi, d'ailleurs. Je me perds dans mes pensées et je n'entends même pas quand le surveillant, Anthony, entre dans la classe.
C'est seulement quand Tessa me met un coup de coude que je le remarque, et que je l'entends me répéter que je suis convoquée chez la directrice avec un sourire triste.
Je soupire, remballe mes affaires, et le suit dans le couloir sans entrain.
On n'échange pas un mot. Je sais très bien ce que la connasse va me dire.
Ma grand-mère n'a toujours pas payé la cantine, et, pourtant, j'y mange tous les jours. Elle a même certainement reçu une lettre, mais ne s'en préoccupe pas. Et moi, je ne veux rien lui demander. Elle me donne déjà de quoi payer le loyer et les courses. Mais je ne fais jamais assez d'économie pour payer le lycée.
J'entre dans le bureau de la dirlo, qui m'accueille d'un froid hochement de tête. Je m'assois nonchalamment en face d'elle et elle me regarde avec ses yeux de vipère. C'est dingue, ils sont presque de la même couleur que Tewis, et pourtant, pour rien au monde je me perdrais dans leur contemplation.
Elle ferme les yeux et pose son menton sur ses mains.
– Je pense que tu te doutes de la raison de ta venue.
Je ne réponds pas, et continue de la fixer froidement.
– Écoute, tu peux encore nous prévenir, si tu as des problèmes, et je ne serais pas obligée de prendre cette décision.
Je secoue la tête et marmonne :
– Pas de problèmes.
– Très bien. Alors je me vois dans l'obligation de te renvoyer définitivement, à cause de tes nombreuses, et incalculables absences, mais aussi du fait que la cantine n'a pas été payée depuis un certains temps. Je suis désolée, mais je ne peux pas permettre ça dans mon établissement.
Je ferme les yeux à mon tour.
Si ma mère voyait ça...
Bon bah, finalement, je ne tiendrais pas jusqu'aux vacances...
Je me redresse brusquement.
– Et si je payais tout mes mois de retard ? J'ai juste besoin de temps.
– On vous a prévenue à maintes reprises, mademoiselle Lou.
– Et si je promettais de ne plus louper une seule heure de cours ? De faire du bénévolat au lycée ?
Ça promet d'être dur. Je ne sais même pas pourquoi je dis ça.
Elle garde le silence pendant quelques instants et dit :
– Très bien. Tu as jusqu'à la rentrée pour payer. Mais tu es renvoyé d'ici là.
Je hoche la tête, prise d'une soudaine sympathie pour elle. Je me lève brusquement, marmonnant un "merci", et sors au plus vite.
Je me dirige aussitôt au bar, et me rue vers Théo.
– Salut !
Il se retourne, surpris.
– Salut.
Un sourire éclaire son visage, et je me dis qu'il est vraiment trop mignon.
– J'ai besoin d'une faveur.
– Dis-moi.
– Tu m'avais bien dit que t'avais un cousin dealer ?
Son visage se crispe, et il serre les dents, tout en marmonnant un vague oui.
– J'ai besoin que tu me mettes en contact avec lui.
Il ferme les yeux.
– Écoute...non. Il ne vaut mieux pas. Il n'est pas fiable.
– Je m'en fous de ça. File-moi son numéro.
Il pose violemment un verre plein sur le comptoir.
– Merde, je t'ai dit non.
Je sens qu'il me cache quelque chose, mais je ne m'y attarde pas, et il continue en se détournant :
– Si tu as besoin d'argent, je peux t'aider.
Je ris amèrement.
– Ah ouais, parce que t'as plus de 200 euros dans ta poche ?
Je me détourne, énervée, et pars en claquant la porte.
Je marche plusieurs heures, sans trop faire attention où je vais.
Je finis par me mettre à courir, mon cerveau tournant à cent à l'heure, cherchant désespérément une solution. Mais, si Théo ne veut pas me mettre en contact, je ne sais pas quoi faire d'autre.
Je n'ai pas encore l'âge de travailler. Si je demande à Tewis, il me tuera. Je ne peux pas faire artiste de rue, parce que je n'ai aucun talent particulier.
Toutes mes solutions se rayent une par une, et une fois toutes mes idées épuisées, je m'arrête au milieu d'un trottoir, le souffle court. Je m'appuie sur mes genoux, pour reprendre contenance, et un flux de gens me contourne. Aucun ne semble faire attention à moi. Aucun ne me demande ce que je fous arrêtée dans cette putain de rue. Mais tous, me bousculent.
Je souffle une dernière fois et me redresse, regardant autour de moi. Je ne suis pas loin de chez moi. Il est déjà midi, alors je passe prendre un macdo sur la route du retour.
Quand j'entre dans mon appart, tout me semble tellement calme, comparé à dehors. Je soupire et m'affaisse sur le canapé. Qu'est-ce que je vais faire, bordel ?
Soudain, je me rappelle la baraque des parents de Maggie. Je sais qu'elle m'aidera, si je lui demande, mais je sais aussi que j'ai trop de fierté pour faire ça.
Mais, malgré tout, je veux rester dans ce putain de lycée. Au moins pour ma mère. Je reste quelque temps à fixer ma télé éteinte, avant de réussir à prendre sur moi, et de déverrouiller mon téléphone. Faîte que je tombe sur la messagerie...
Ça sonne dans le vide, et la boîte vocale finit par se déclencher miraculeusement. Je souffle de soulagement. Ça sera plus facile de parler sans qu'elle ne soit vraiment au bout du fil.
– Hé...salut, je commence.
Je marque une pause et continue :
– J'ai besoin de ton aide. Je sais que c'est bizarre de te demander ça comme ça, mais j'ai pas d'autre solution. Je vais me faire virer du lycée si je ne paie pas le self. Et ça fait des mois que mamie n'a pas envoyé de chèque.
Je raccroche là, ne sachant pas comment finir mon message. Je laisse mon téléphone et vais dans la salle de bain. Il est temps que je me recolore mes cheveux.
Je fouille donc dans mes placards et trouve par magie un pot de teinture rouge. Je passe le reste de l'après-midi à l'appliquer sur mes cheveux, qui m'arrive maintenant jusqu'en bas du dos. J'ai tout juste assez de teinture pour me faire toute la tête, mais je réussis en l'étalant bien.
Le temps de la pose, je prépare mes affaires pour ce soir. J'attrape des sous-vêtements noirs en dentelle, des collants résille et une robe moulante en cuir blanc. Le décolleté met parfaitement mes seins en valeur, et elle m'arrive juste en dessous des fesses. Exactement ce qu'il me faut pour une soirée comme celle-là.
Je finis de m'occuper de mes cheveux, prend ma douche, me rase, m'applique de la crème, et sors de la salle de bain en serviette. C'est un luxe que je ne me suis pas permis depuis que Tewis est là, mais, en milieu de journée, je ne risque rien.
Enfin, c'est ce que je croyais jusqu'au moment où je croise Tewis dans le couloir. J'ai un moment de surprise, mais je me reprends vite et lui souris avec assurance
– T'es déjà rentré ? Il n'est que 16 h.
Ses yeux se posent sur mes jambes nues, et il marmonne :
– Euh, ouais je...il se racle la gorge, j'ai finis les cours y'a une heure.
Je prends plaisir à le torturer, et le frôle pour rejoindre ma chambre. Je referme ma porte avec un sourire malicieux, lui toujours planté dans le couloir.
J'avoue qu'il est difficile de ne pas lui sauter dessus.
Mais, bordel ma fille, il faut que tu te retiennes.
Je grogne contre moi-même, fâchée que son désarrois et son désir aient autant d'effets sur moi. J'enfile mes sous-vêtements en dentelle, et par-dessus un jogging et un t-shirt, pour ne pas salir ma robe avant ce soir. Je ressors, les cheveux trempés, et bien rouges.
Dans le salon, Tewis est affalé sur le canapé et il regarde la télé. Parfois, je regrette de ne pas l'avoir installé dans ma chambre. Je m'assois à l'autre bout du canapé, et regarde l'écran.
Je me tourne vers Tewis et le dévisage.
– Les reines du shopping ? Je demande, incrédule.
Je me retiens difficilement de rire et il hausse les épaules.
– Bah quoi ? C'est pas si mal.
Je pouffe dans mon coin et marmonne :
– Si tu le dis.
À son tour, il se tourne vers moi, et se rapproche. Je me retiens de serrer les dents.
– Lou ?
– Hum ?
– J'ai...quelque chose à te demander.
Je hausse un sourcil.
– Vas y.
– J'ai une amie à bordeaux. Elle est en vacances dès cette semaine.
– Et ?
– Et je me disais qu'elle pourrait peut-être venir me rendre visite...
Mes poils se hérissent. Une amie, mon cul.
Je croise les bras.
– Ça me branche pas trop.
– Tu vas bien l'aimer, j'en suis sûr.
– Je n'apprécie pas beaucoup de monde, je réponds froidement.
Il se rapproche encore de moi, et pose la main sur mon bras. Un frisson me parcours. Je me tends et serre les dents, mais ne le repousse pas.
– Aller, s'il te plaît. Tu sais que je peux pas l'inviter chez moi.
Je lève les yeux au ciel et grimace.
– De toute façon, où tu veux qu'elle dorme ? Il n'y a pas de place pour deux sur ce canapé.
Il réfléchit.
– Avec toi ?
Je grogne.
Mais, au moins, je pourrais la garder à l'œil.
Je me lève en soupirant.
– Très bien. Mais je te jure que si elle ronfle, elle dort dehors.
– Promis. Merci.
Je me retiens de lui rendre son sourire, et prend un air renfrogné.
– Et, elle s'appelle Lilou. Elle est en terminale, comme moi.
– Super, je réponds. Ça me fait une belle jambe.
Tewis soupire et je vais dans la cuisine pour me faire un café. Je le bois lentement, adossée au bar, et j'observe les cheveux en bataille de Tewis. J'ai une envie irrépressible de passer ma main dedans...Je secoue la tête, et me détourne face à la hotte. La vue est meilleure.
– Bon, je vais me préparer.
J'entre dans la salle de bain, et commence par m'appliquer un peu de fond de teint sur les joues et le front. Je mets ensuite du mascara, du blush et mon rouge à lèvres noir. Je noue mes cheveux en une tresse ébouriffée, et enfile ma robe tant bien que mal. Mais, j'ai beau me tordre dans tout les sens, je n'arrive pas à fermer la fermeture. Je me tourne donc vers ma seule option : le mec assis sur mon canapé.
J'entre dans le salon sans faire de bruit, et je me racle la gorge pour que Tewis me remarque. Il tourne la tête vers moi, et a un moment de surprise. Ses yeux me détaillent de bas en haut, et un désir évident brille dans ses yeux.
Je gigote sur place, mal à l'aise. Merde ! Ça ne m'était pas arrivé depuis si longtemps.
– Euh...
Je perds mes mots, et c'est lui qui finit par parler.
– Tu es magnifique. Et sexy.
Il sourit malicieusement, et je sais qu'il pense à la même chose que moi. À quel point j'aimais qu'il me dise ça.
Je prends une profonde inspiration, et lui demande :
– J'ai besoin de toi. Tu peux m'aider avec la fermeture ?
Je me retourne, passant ma tresse par-dessus mon épaule. Tewis se lève en répondant :
– Bien sûr.
Mais il reste planté derrière moi, sans bouger. Tout le haut de mon dos est "à découvert" et je sens son regard brûlant sur moi. J'ai l'impression d'être nue.
Il finit par lever le bras, mais, au lieu de saisir ma fermeture, il pose délicatement son doigt au bas de ma nuque, pour le descendre jusqu'à l'endroit où ma robe me recouvre. Un lent frisson suit son geste, et je murmure :
– Tewis...
Il embrasse ma peau nue, murmurant si bas que je ne suis pas sûre de l'avoir entendue :
– Pardonne-moi...
Et puis, d'un geste vif, il ferme ma robe, et se dirige à grandes enjambées vers la porte. J'ai à peine le temps de me retourner qu'il l'a déjà claqué dans un bruit assourdissant.
Je me masse la nuque dans un soupir et retourne dans ma chambre enfiler mes chaussures. Sur mon lit, mon téléphone clignote.
Je l'attrape, et un message de Tessa s'affiche :
Salut ! Je n'ai pas oublié, c'est demain, ton anniversaire ! Du coup avec Antoine, on s'est dit que ce serait le jour parfait pour se retrouver tout les quatre. 16 h, au meridia ?
Je soupire et répond d'un simple "ok".
Avec un peu de chance, j'aurais oublié d'ici demain.
Je m'allonge sur mon lit, fixant le plafond jusqu'à ce que Carter sonne, pour me signaler qu'il m'attend en bas.
Je sors donc, mes talons claquants sur le sol. J'attrape une veste noire, et rejoins Carter dehors. On est très vite arrivés au Joice et compagnie, et on s'aventure dans le froid.
Devant l'entrée, Eric, les jumeaux, Maggie et Paul nous attendent. Antoine (le 2ᵉ) est là aussi. Je l'avais un peu oublié, celui-là. Mais il est toujours aussi sexy. Et de nouveau tatouages courent le long de ses bras.
Je suis contente qu'il soit là.
On s'approche, et je sens Carter se tendre à mes côtés. Je sais qu'il n'est pas à l'aise avec "ce type de gens", comme il dit, mais je suis sûre que ça va bien se passer. J'embrasse tout le monde, et présente mon vieil ami. Mag est la seule à franchement lui sourire, mais tous les autres hochent poliment la tête.
Je claque dans mes mains, pour les réveiller et m'écrie :
– C'est parti !
Ils rient tous, et on entre ensemble dans la boîte. Comme toujours, la fumée et l'odeur de la sueur nous sautent au visage, et la musique nous envahie. Eric crie par-dessus celle-ci :
– Venez, c'est ma tournée.
On commence tous par prendre une bière, on danse en cercle au milieu de la piste. Très vite, je retourne au bar me commander une vodka, et les autres font de même les uns après les autres, et on recommence, encore et encore. Très vite, l'alcool me monte à la tête et la musique pénètre mon corps. Très vite, je danse sur la piste comme si rien d'autre ne comptait. Très vite, je m'éclipse avec les jumeaux pour fumer devant la petite porte de la boîte.
Ensuite, ils disparaissent tout les deux, Carter se trouve un mec avec qui danser et Maggie s'éloigne.
Quand je relève les yeux, Anto me dévisage longuement. Je sais qu'on avait dit qu'on restait ami, simplement. Mais, ce soir, c'est un soir spécial. Alors, je réponds à l'attraction de ses yeux et en peu de temps, ma langue se retrouve dans sa bouche, mon corps contre le sien.
Je soupire de plaisir, et il ne m'arrête pas. Au contraire, ses mains remontent le long de mon dos et redescendent jusqu'à mes fesses, me caressant langoureusement à travers le tissu.
Bordel, ce que ça fait du bien de ne pas retenir mon désir, pour une fois.
Je sens son érection de plus en plus proéminente contre moi, et il faut bientôt que je m'éloigne, avant qu'on explose tout les deux. Je l'attrape par la main, et lui demande s'il veut rentrer chez moi. Il hoche la tête, alors je vais prévenir Eric, un peu à l'écart.
– On part, j'annonce, tu te souviens bien comment rentrer ?
Il me regarde, l'air désapprobateur, puis hoche la tête dans un soupir.

Reviens moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant